« Nous sommes ici pour soutenir nos membres en lock-out depuis plus de 10 mois. On a choisi de venir à côté du port de Trois-Rivières pour dénoncer l’importation du clinker que Ash Grove - CRH fait depuis le début du lock-out. Parce que ça leur permet de continuer la production de ciment alors qu’ils ont mis leurs travailleuses et travailleurs à la rue », a expliqué le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné.
Effectivement, le syndicat assimile l’importation du clinker qui vient de Turquie et de Grèce à du travail de briseurs de grève parce que normalement, ce matériau est produit à la cimenterie. Il faut savoir que le ciment se compose à 90 % de clinker. Avant le conflit, ce produit était fabriqué en chauffant de la pierre calcaire mélangée à des additifs à de hautes températures dans les fours de la cimenterie. Aujourd’hui, on l’importe.
« Dans mon livre à moi, importer le clinker qui devrait normalement être produit ici chez nous, c’est comme si on avait des scabs, qui faisaient notre job à notre place. Comment voulez-vous conserver un rapport de force dans ces circonstances‑là ? », demande le dirigeant syndical.
Plusieurs membres de syndicats affiliés ont aussi pris part à l’événement dont les dirigeants de la FTQ, Daniel Boyer, président et Denis Bolduc, secrétaire général. Ils ont tenu à assurer les lockoutés de « l’importance pour nous de nous tenir à vos côtés. Votre combat contre Ash Grove et CRH pour le respect des droits syndicaux est fondamental. En tant que syndicalistes, c’est notre combat à toutes et à tous ».
« Nous tenons à remercier les personnes qui ont pris le temps de venir marcher avec nous. Votre soutien, c’est notre énergie pour continuer à mener la lutte », a tenu à commenter le président de la section locale Éric Giasson.
Historique du conflit
Rappelons que les membres de la section locale 177 sont en lock-out illégal depuis le 22 mai 2021 et légalement depuis le 3 juin 2021. Malgré de nombreuses rencontres de négociation, le conflit perdure. L’employeur tente d’arracher de nombreuses concessions aux membres de la section locale notamment sur la question de la sous-traitance. Tout cela dans un contexte où des dizaines d’entre eux perdront leur emploi en raison de la fermeture de deux fours sur quatre.
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