Édition du 3 décembre 2024

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International

Iran : la lutte des travailleurs contre la dictature capitaliste

Une élection a eu lieu qui devait porter au pouvoir des représentants du capital iranien. Ce capital iranien, qu’il le veuille ou non, est aujourd’hui forcé à l’intégration sur le marché global. Il se retrouve dans la même position que tous les pays assujettis à la dictature impérialiste financière globale. Quelle est donc la signification des luttes en cours en Iran et la répression d’une extrême violence à laquelle assiste les travailleurs du monde ?

Dans les structures capitalistes iraniennes ceux qui ont, à l’intérieur des frontières nationales iraniennes, la haute main sur les décisions d’État concernant l’administration des affaires, l’économie, la politique et le commerce tant extérieur qu’intérieur, les décisions propres à perpétrer l’accumulation dans des mains capitalistes iraniennes, sont organisés en un conseil suprême qui nomme un représentant. Que ce représentant soit religieux ou non ne change absolument rien à l’affaire, il s’agit d’un pouvoir de représentation capitaliste. Le Président et les membres du gouvernement sont élus au suffrage universel qui, toutefois, ne permet pas la candidature de Partis qui ne sont pas admis par ce représentant. Dans le cas actuel, ce représentant du capital iranien a décidé que c’était Mahmoud Ahmadinejad qui avait remporté les dernières élections. Sans vouloir dénigrer le processus iranien plus que je le ferais pour n’importe quel processus structurel capitaliste, je dirai qu’il y a fort à parier que cette décision avait été déjà prise avant même la tenue des élections. Un peu comme quand Harper avait été élu pour un deuxième mandat au Canada ou encore que G. W. Bush aux Etats-Unis avait été élu aussi, comme Ahmadinejad en Iran, pour un deuxième mandat. Ces élections pour un deuxième mandat n’est pas tout à fait fortuit. Ce n’est pas tout à fait une coïncidence bien qu’il ne s’agit très certainement pas d’un geste coordonné. Tous trois ont un travail à finir pour leur capitalistes nationaux.

Bush, Harper et Ahmadinejad ont ceci en commun. Ils sont tous les trois les représentants officiels de la ligne de conduite dictée par le capital national vis à vis de l’intégration à la finance globale dans leur pays respectif à ceci près que le capital iranien se retrouve dans une situation encore plus difficile. Celle dans laquelle un nombre non négligeable de capitalistes nationaux ne sont pas prêts à intégrer leur capital au marché international. C’est le cas pour à peu près tous les pays dits « en voie de développement ». Pour eux, cette intégration forcée signifie la main mise du capital financier globale sur tout l’ensemble des ressources naturelles et humaines de leurs pays. Dans le cas des pays assujettis depuis des générations à l’impérialisme, le développement des forces productives et les moyens de production tel le capital national n’aura pas réussi à atteindre un niveau de concentration qui puisse permettre une monopolisation intérieure du capital disponible comme c’est le cas dans les pays du G7 où le capital national se retrouve en majeure partie dans les mains du petit nombre.
L’Iran est un pays très riche en pétrole et en gaz, des ressources convoitées par la Haute finance globale. Devant le refus de se soumettre à la Haute finance globale, l’Iran subit l’embargo pétrolier de la part des Etats-Unis. Aujourd’hui cet embargo est renforcé par les Etats-Unis qui l’accuse de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Ces menaces, ces accusations, ces pressions exercées contre l’Iran exacerbent les tensions internes entre différents groupes de capitalistes qui ont une vision différente de la ligne de conduite à adopter vis-à-vis des autres pays capitalistes du monde et de la Haute finance internationale.

Entre les deux groupes de capitalistes en lutte pour faire valoir leur perspective propre, les travailleurs d’Iran, en chômage, appauvris et voyant leurs rangs grossir d’intellectuels propulsés vers leurs masses par la détérioration des relations sociales et l’appauvrissement de la population en général, sont victimes d’une répression violente de la part de l’État iranien qui protège ainsi les intérêts de la classe qu’il représente.

Il est très instructif de voir à quel point les jeunes, les femmes et les intellectuels représentent la vaste majorité de la population qui résiste à cette répression et demande justice et démocratie. Mais nul part dans les médias officiels n’est-il fait mention que ces jeunes, ces femmes et ces intellectuels font parties de la classe des travailleurs d’Iran appuyée par un mouvement femme qui a soif d’émancipation et d’étudiants intellectuels qui, acculés à un avenir peu reluisant se battent pour le progrès social.

Une chose frappe tout de suite quand on analyse les événements en cours en Iran. Ce que les travailleurs d’Iran veulent et ce que les femmes d’Iran veulent est aussi ce que les étudiants intellectuels d’Iran veulent. Le progrès social, une justice pour tous et de meilleures chance pour tous d’accéder à une vie digne et saine. Bref, ils se battent contre la dictature du capital sur leurs vies de tous les jours et pour une société plus juste pour tous.

Les communistes doivent garder la tête froide dans ces moments de répression sévère. Nous avons une responsabilité de comprendre les tenants et aboutissants de cette lutte et d’adopter une ligne de conduite appropriée. Nous devons rechercher les contacts légitimes au sein des forces ouvrières iraniennes, leurs organisations de combat et les liens qu’ils ont ici dans les pays du G7. Mais pour faire cela, nous devons avoir une organisation solide et sérieuse capable d’accomplir cette tâche. Ici, la solidarité de tous les travailleurs est de mise. Ne nous laissons pas berner par la confusion propagée par les médias officiels. Les liens que nous devons tisser sont avec nuls autres que la femme, le jeune travailleur, l’étudiant de la rue qui en ce moment se fait tabasser par l’État iranien. Ils faut faire savoir à l’État iranien que nous exigeons la fin immédiate de la répression et surtout aux travailleurs d’Iran qu’ils ne sont pas seuls.

Claude Vallée
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