Édition du 26 mars 2024

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Syndicalisme

Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté – Mettre fin à la faim

L’an dernier, près de 1,2 million de personnes vivaient dans la pauvreté au Québec. Elles avaient un revenu d’environ 20 000 $ par année pour une personne seule et 40 000 $ pour une famille de quatre. Les banques alimentaires québécoises, elles, ont aidé 500 000 personnes à remplir leur frigo chaque mois en 2019. Certains de nos concitoyens autochtones sont encore privés d’eau potable et de logement.

L’auteure est présidente du SPGQ.

Ces situations sont inacceptables dans une société privilégiée comme la nôtre où chacun devrait voir remplis ses besoins de base.

Malheureusement, la pandémie a probablement grossi les rangs des ménages qui peinent à joindre les deux bouts. Pertes d’emplois pour les uns, faillites pour les autres, plusieurs personnes ont basculé dans la pauvreté. Celle-ci touche des Québécois de tous les groupes. Nous ne devons plus tolérer les immenses écarts de richesses entre les plus démunis et les plus fortunés de notre société.

À l’approche du temps des Fêtes, les appels aux dons et à la solidarité vont se multiplier. Si les gestes de générosités sont les bienvenues, ils sont toutefois insuffisants pour s’attaquer réellement à la racine du problème.

L’enfer des paradis fiscaux

Pour éliminer la pauvreté, l’État a un grand rôle à jouer. Plusieurs professionnelles et professionnels y travaillent chaque jour dans les ministères et organismes. Malheureusement, les moyens financiers manquent trop souvent et la pauvreté demeure.

Cela rend l’utilisation des paradis fiscaux par les grandes corporations et des particuliers fortunés d’autant plus révoltante. À l’échelle mondiale, environ la moitié des transactions financières passent par des paradis fiscaux et près de 40 % de la richesse y est déclarée, rapporte la coalition Échec aux paradis fiscaux.

En 2015, on estimait que le gouvernement du Canada était privé d’au moins 8 milliards $ par année en raison de l’utilisation des paradis fiscaux. Pour le gouvernement du Québec, ce seraient au moins 800 millions de dollars. Ces pertes de revenus seraient toutefois considérablement sous-estimées, en raison de l’opacité entourant la gestion des capitaux à travers les paradis fiscaux.

Imaginez ce qu’il serait possible d’accomplir avec ces sommes dont nous sommes privés collectivement !

Des solutions existent pour lutter contre les paradis fiscaux. Or, selon plusieurs experts et organismes, les mesures appliquées par les gouvernements du Canada et du Québec sont souvent insuffisantes. Ces mêmes gouvernements viennent ensuite nous dire qu’ils manquent d’argent pour financer des services publics et contribuer à éliminer la pauvreté.

Les choses doivent changer. Certains membres du personnel professionnel de l’État travaillent d’arrache-pied pour débusquer les entreprises et les particuliers qui ne paient pas leur dû. Ils peuvent (et veulent !) faire partie de la solution.

Nos gouvernements doivent leur donner les moyens d’y arriver, maintenant !

Line Lamarre

Line Lamarre

Présidente du SPGQ

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