Dans un courriel datant d’octobre 2023, une conseillère en règlementation du ministère affirme que « l’industrie est en déclin, présente une acceptabilité sociale très faible et n’assure pas le bien-être de ces animaux ». S’adressant à la directrice de la salubrité alimentaire et du bien-être des animaux, elle lui demande sa collaboration en vue de « trouver une solution la plus rapide et efficace possible » pour interdire cette industrie au Québec. En réponse à ces révélations, la SPCA somme le gouvernement d’agir rapidement pour mettre fin à la souffrance des animaux élevés pour leur fourrure.
Un rapport faisant état de la situation produit en 2022 par le MAPAQ se conclut avec la recommandation suivante : « Le moment serait tout à fait indiqué pour interdire cette pratique avec des conséquences économiques nulles pour l’industrie. » Les documents précisent qu’« [a]ucune mesure [d’atténuation] n’est possible en fonction des impératifs biologiques des animaux » et que « [c]es animaux ne peuvent pas être gardés dans un contexte d’élevage intensif en respectant leur bien-être. »
« Pourtant, rien n’a bougé dans ce dossier », déplore Me Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques et gouvernementales à la SPCA de Montréal. « Considérant que le MAPAQ lui-même estime que l’élevage d’animaux pour leur fourrure est incompatible avec le bien-être animal et devrait être interdit, il est inadmissible que le gouvernement n’ait pas encore agi. »
Le Québec serait la deuxième province à interdire cette pratique
Plus d’une quinzaine de pays à travers le monde ont déjà interdit les fermes à fourrure. Au Canada, la Colombie-Britannique est devenue la première province à interdire l’élevage de visons pour leur fourrure en 2021. La majorité des Québécois.es souhaitent la fermeture de ces installations au Québec*. À l’occasion d’un débat électoral provincial [3] sur la protection des animaux organisé par la SPCA en 2022, les trois partis d’opposition, soit le Parti libéral du Québec, le Parti Québécois et Québec solidaire, s’étaient engagés à interdire l’élevage de renards et de visons pour leur fourrure.
*Sondage en ligne effectué par Léger pour le compte de TACT auprès de 1015 Québécois et Québécoises du 6 au 9 mai 2022.
Une industrie en déclin
L’industrie de la fourrure, et particulièrement de l’élevage des animaux pour leur fourrure, est en déclin, et ce, à l’échelle mondiale. Le Québec ne fait pas exception : alors qu’en 1982 on enregistrait 226 fermes d’élevage en sol québécois, en 2022, on n’en comptait plus que trois**. Mais à elles seules, ces trois fermes font encore souffrir des milliers d’animaux.
La SPCA de Montréal invite la population à signer une lettre [4]adressée au gouvernement provincial pour réclamer l’interdiction rapide des fermes à fourrure au Québec.
**Statistique Canada, Bilan des visons et renards dans les fermes d’élevage et nombre de fermes (Tableau 32-10-0116-01) (2021), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3210011601 [5] ;
Statistique Canada, Certains types de bétail et volailles, données chronologiques du Recensement de l’agriculture [6] (Tableau
32-10-0155-01) (2022), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/cv.action?pid=3210015501&request_locale=fr
[7].
[4]
Extraits d’un rapport*** faisant état de la situation produit en 2022 par le MAPAQ
* « Les conditions de gardes ne répondent pas aux impératifs biologiques des animaux. »
* « Garde sur plancher entièrement grillagés dans des conditions d’hygiène pauvres. »
* « L’environnement est très appauvri et ne peut répondre aux besoins de stimulation de prédateurs intelligents. »
* « L’accumulation de fèces et autres odeurs présente un irritant olfactif constant. »
* « Impossibilité pour les animaux d’exprimer des comportements normaux. »
* « Les bâtiments ne sont pas chauffés ce qui peut rendre l’accès à l’eau difficile en hiver. »
* « L’abattage se fait par inhalation pour les visons et par électrocution rectale pour les renards. […] le stress et la douleur
subis par l’animal dans les minutes précédant cette perte de conscience apparaissent comme très élevés. »
Source : SPCA de Montréal, www.spca.com [2]
Fondée à Montréal en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (mieux connue sous le nom de « SPCA de Montréal ») fut la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. La SPCA de Montréal a parcouru un long chemin depuis sa fondation : elle est maintenant le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant au nom des animaux partout où règnent l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence à leur
endroit.
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