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Santé

Journée portes ouvertes dans les résidences pour aînés - Les conditions de travail, un facteur de choix (SQEES-FTQ)

MONTRÉAL, le 24 avril 2016 - Nous profitons de la journée portes ouvertes organisée par le Regroupement québécois des résidences pour aînés, afin d’inviter la population qui souhaite s’y installer à questionner sur les conditions de travail qui prévalent dans les résidences.

« De bonnes conditions de travail sont un gage de qualité du service. C’est simple, ça évite le roulement de personnel et encourage la rétention de meilleurs éléments. La rémunération reste l’élément central de la reconnaissance du travail effectué. Accepteriez-vous que vos parents ou vos grands-parents soient lavés ou habillés par des travailleuses et des travailleurs toujours différents, car le personnel ne cesse de changer ? Ce n’est pas là, la dignité que nos aînés méritent. Faire des économies sur le dos des travailleuses et des travailleurs n’est certes pas un gage de services chaleureux et de milieux de vie dynamiques » affirme Richard Belhumeur, président du Syndicat québécois des employées et employés de services (FTQ).

« Si un exploitant de résidence se contente de donner un salaire de misère à son personnel, il est légitime de se questionner sur sa volonté d’offrir les meilleurs services qui soient. C’est pourquoi nous invitons la population à se renseigner sur les salaires en vigueur avant de choisir une résidence » souligne Richard Belhumeur.

Des offres patronales au rabais

Puisque 70 conventions collectives du SQEES-FTQ sont à renouveler dans les résidences privées, le syndicat a informé les employeurs qu’il n’accepterait pas de salaire sous la barre du 15 $ de l’heure ; salaire qui devrait être un minimum pour tous.

Malheureusement, les employeurs font des contre-offres qui témoignent d’un mépris envers leur personnel. Pourtant, ce sont les services qu’on vante dans les publicités télévisées du Groupe Maurice, de Chartwell, des Résidences Soleil et du RQRA.

« Par exemple, ici à la résidence l’Image d’Outremont (Groupe Maurice), les travailleuses et les travailleurs ont rejeté à l’unanimité l’offre finale patronale. Alors que la convention est échue depuis février 2015, on insulte le personnel en offrant une entente de 5 ans ne comprenant aucune rétroactivité. L’offre veut faire passer le salaire d’un préposé à l’embauche de 11,98 $ de l’heure (en vigueur depuis 2014) à 12,75 $, pour atteindre, en 2019, 13,94 $. Évidemment, les travailleuses et les travailleurs se sont dotés à l’unanimité d’un mandat de grève à exercer au moment jugé opportun », avance M. Belhumeur.

À la résidence Valeo Jean XXIII de Trois-Rivières (Groupe Sedna Santé), l’employeur, à la base des discussions, parle d’un salaire d’embauche qui passerait de 11,71 $ de l’heure à 11,80 $ (+0,75 %) en 2017, à 11,89 $ (+0,75 %) en 2018, pour les préposés aux bénéficiaires.

Au Waldorf, résidence de luxe du Réseau Sélection, où la convention est échue depuis 1 an, on veut faire passer le salaire d’un préposé régulier au sommet de l’échelle à 13,48 $ de l’heure en 2018 (après 3600 heures travaillées).

Au très luxueux Château Westmount, résidence et CHSLD privé, on offre une convention de 5 ans avec des augmentations annuelles de 0,5 %. C’est-à-dire qu’un préposé pourrait gagner 13,46 $ de l’heure après 3 ans de service en 2019.

Au CHSLD Villa Belle Rive, l’offre salariale patronale de départ s’étale sur 5 ans, avec 0 % d’augmentation les trois premières années et d’une augmentation de 1 % pour les deux années suivantes. À l’embauche, les préposés sont actuellement payés au salaire minimum à 10,55 $ de l’heure et 10,83 $ de l’heure après trois ans de service.

Ont-ils les moyens de payer ?

Publiquement, les employeurs avancent que les prix des loyers devront augmenter s’ils ont à rémunérer le personnel à 15 $ de l’heure. Cependant, en négociation, ils n’osent pas déposer leur bilan financier qui démontrerait qu’ils n’ont pas les moyens. Au contraire, on constate que les taux d’occupation sont excellents, que des publicités sont diffusées à la télévision aux heures de grande écoute, et que des millions de dollars sont investis par les grands groupes dans la construction de nouveaux projets de résidences.

« À titre d’exemples, le Réseau Sélection prévoit investir 2 milliards de dollars d’ici 2019 dans la construction de projet de résidences. Le groupe Chartwell compte cinq projets en développement au Québec, dont un investissement de 65 millions de dollars à Vaudreuil-Dorion, la construction de 276 appartements à Candiac et de 343 appartements à Lachenaie. Cogir construit 125 unités locatives dans le Vieux-Montréal, 57 unités pour la phase 2 de la résidence Memphrémagog et investit 30 millions pour la phase 2 de la résidence Jazz à Drummondville. Quant au Groupe Maurice, six grands projets sont en développement. Pour nous, il est clair que les employeurs ont les moyens de traiter les travailleuses et les travailleurs avec dignité et, nous en sommes persuadés, la clientèle en bénéficiera », conclut Richard Belhumeur, président du SQEES-FTQ.

Le SQEES-FTQ représente 25 000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la Santé et des Services sociaux. Il est le plus grand syndicat dans le secteur des résidences privées pour personnes âgées. Il est affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres.

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