Édition du 26 mars 2024

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Santé

L'APTS appréhende une dégradation des services de laboratoire dans la région

VICTORIAVILLE, QC, le 4 oct. 2016 - Le personnel de laboratoire de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska invite la population de la région à s’opposer au projet de centralisation des laboratoires médicaux du gouvernement, connu sous le nom d’OPTILAB. Une manifestation se déroule d’ailleurs aujourd’hui devant le centre de prélèvement de l’hôpital.

Les technologistes médicales estiment que le transfert vers Trois-Rivières de 60 à 70 % des prélèvements pour analyse engendrera de nombreux problèmes. Elles craignent non seulement pour leur emploi mais aussi pour les patients, en raison notamment du prolongement des délais pour l’obtention de résultats et l’établissement de diagnostic.

Et même si les distances à parcourir sont moindres que dans d’autres régions du Québec, il n’empêche que les échantillons seront soumis à plus de manipulations, de manutentions de caisses et devront parcourir de nombreux kilomètres avant d’être analysés, créant ainsi des risques de perte ou de dégradation auxquels ils ne sont pas exposés lorsque traités sur place.

On ne le dit pas assez souvent : un laboratoire est un service essentiel, au même titre que l’urgence. Ses analyses sont à la source de 80 % des diagnostics. Les résultats se traduisent en conséquences concrètes et immédiates pour les patients.

Les technologistes médicales et les médecins spécialistes sont en relation constante. Très souvent, les biochimistes, les microbiologistes, les hémato-oncologues et les pathologistes se déplacent eux-mêmes au laboratoire pour demander des tests plus poussés et valider certaines informations sur le patient afin de pouvoir rapidement ajuster la médication ou prescrire le traitement approprié.

De plus, certains résultats peuvent comporter des valeurs critiques qui nécessitent une intervention rapide auprès du patient. La plupart des échantillons transférés à Trois-Rivières seront analysés en fin de journée ou en soirée seulement. Or dans certaines situations, ce délai peut avoir des conséquences dramatiques pour les personnes concernées.

Éloigner les laboratoires des médecins et des patients est susceptible de réduire l’intérêt des médecins spécialistes à venir s’installer dans nos centres hospitaliers et augmente les coûts de transport. Pourtant, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, continue de faire miroiter de bien illusoires économies. Pourtant, lors d’une rencontre avec le personnel le 28 septembre dernier, la direction de l’établissement n’a pas été en mesure de démontrer que de réelles économies résulteront de cette réorganisation.

Pertes d’emploi et appuis municipaux

Une proportion importante des quelques 55 technologistes médicales de la région de Victoriaville pourraient voir leurs postes abolis. Ces pertes d’emploi ainsi que les éventuels transferts de ressources et de médecins spécialistes ajoutent à l’inquiétude des personnes salariées concernées. Une diminution de postes trop importante pourrait aussi réduire la liste du personnel disponible au point de ne plus pouvoir effectuer les remplacements obligatoires en cas d’absence au laboratoire, entraînant d’éventuels bris de services.

Informées de l’impact de cette réorganisation, les autorités municipales de plusieurs régions à travers le Québec ont fait connaître leur opposition au projet OPTILAB et leur appui au moratoire réclamé par l’APTS sur son déploiement. C’est le cas des conseils municipaux de Victoriaville, de Drummondville, et du conseil de la Municipalité régionale de comté (MRC) d’Arthabaska, auxquels se joindront sous peu ceux des MRC de l’Érable et de Drummondville.

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