Édition du 16 avril 2024

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Environnement

L'étalement urbain ; la plaie de Québec

L’étalement urbain dans la région de Québec est une véritable plaie. Sur le plan environnemental c’est une catastrophe. S’y attaquer c’est lutter contre le principal problème environnemental régional. Avec des autoroutes dans toutes les directions, limiter la dispersion urbaine est un réel défi pour Québec. Les plus récentes statistiques rapportent des records de dispersion urbaine dans les régions périphériques de Québec

L’étalement urbain entraîne plusieurs conséquences indésirables et est un véritable gouffre financier ; alors comment le réduire ? Mentionnons que ce sont surtout les jeunes adultes qui sont attirés par la banlieue. Ils y recherchent une meilleure qualité de vie, la présence de la nature, un terrain plus grand et l’absence de pollution. Ceci se matérialise par une grande maison, dans un quartier tranquille, une auto par adulte, une piscine, des jeux extérieurs pour les enfants et un jardin.

Le problème est que cet idéal est en train de détruire la planète. La ville doit être conçue pour être agréable et en même temps minimiser la consommation de ressources. Pour y arriver la ville doit offrir des services publics de quartiers tels : piscines publiques, parcs avec jeux, bibliothèques, patinoires, sentiers pédestres, pistes cyclables, jardins communautaires, transports publics efficaces, etc.

La question du coût est aussi très importante pour un jeune couple dans sa décision de s’installer en ville ou en banlieue. À première vue, il peut paraître plus avantageux de choisir la banlieue avec le prix des terrains et des taxes moins élevés. Toutefois, à moyen terme, les économies réalisées sont vite dépassées par l’achat d’une deuxième et parfois d’une troisième voiture, les déplacements sur de longues distances sans compter la dépense en temps dû à la congestion. En ville, on peut vivre avec une seule et même sans auto parfois, en profitant de la proximité des services, des transports en communs et de la disponibilité de l’auto-partage. Les économies d’argent et de temps sont alors considérables.

La ville de Québec fait déjà des efforts pour densifier son bâti. Par exemple le programme « Accès famille », favorise l’achat d’une maison à Québec. Toutefois, ce programme pourrait être amélioré en retirant des parties excentriques du territoire comme Lac St-Charles et Val Bélair qui sont dans l’étalement urbain. Le dernier plan particulier d’urbanisme de Sillery, avec l’ajout de 800 logements en ville, est un pas dans la bonne direction. On pourrait faire la même chose pour les terrains vacants au centre-nord de Beauport. La ville de Québec pourrait aussi faire l’achat de vastes lots pour constituer des banques de terrains, lesquels pourraient être vendus ultérieurement en échappant à la spéculation foncière.

L’aménagement viable de la ville de Québec et de la région en réduisant l’étalement urbain est un véritable défi pour l’administration publique. Le choix du lieu d’habitation que font les gens, et particulièrement les jeunes couples, est crucial dans le cadre de la production de gaz à effet de serre de la région. Une maison construite en banlieue éloignée est un choix très structurant car c’est pour plus d’une centaine d’années que des gens vont circuler vers le centre ville soir et matin. Pensons à l’héritage laissé à nos enfants et petits enfants.

Pascal Grenier, bachelier en génie forestier et biologiste
Québec

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