Des drapeaux arc-en-ciel sont apparus dès la fin de la semaine dernière dans le camp du Parc Gezi, menacé par un vaste projet immobilier gouvernemental, élaboré sans concertation. Un village temporaire s’est alors formé sur le site, à la manière d’Occupy, ce mouvement de protestation sociale, qui avait fleuri en 2011 dans différentes villes du monde, dont Montréal.
Kaos GL, l’une des principales associations LGBT nationale, a appelé à rejoindre les manifestations contre les islamo-conservateurs au pouvoir, derrière le slogan « À bas le gouvernement homophobe ! À bas l’État transphobe ».
Le mouvement de protestation actuel, qui rassemble un front hétéroclite allant de l’extrême gauche aux nationalistes laïcs, en passant par la société civile, vise essentiellement l’autoritarisme grandissant du premier ministre Recep Tayyip Erdoan, arrivé à la tête de l’État il y a dix ans. La communauté homosexuelle, bi et trans est en première ligne, dans la politique de « moralisation » islamique de la société.
Par ailleurs, la mobilisation du Parc Gezi a coïncidé avec le premier débat parlementaire, mercredi dernier, sur la protection constitutionnelle des personnes LGBT. Répondant au parti d’opposition laïc qui soutenait une motion dans ce sens, la députée Türkan Daolu a accusé l’opposition de « défendre l’immoralité » et d’encourager « des comportements anormaux ».