Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La rhétorique péquiste contre les idéaux progressistes

Dans une lettre ouverte publié dans le Devoir le 20 mai dernier, Raymond Archambault, président de l’exécutif du PQ, se lançait dans une attaque à fond le train contre Amir Khadir parce que celui-ci, comme 43% des électeurs québécois, a appuyé la vague orange.

Au Québec, les services publics de santé et d’éducation sont en danger. Les droits des travailleurs reculent. La pauvreté prend de plus en plus de place. Notre démocratie s’effrite au profit de la corruption et de la collusion. Notre environnement est souillé par des industriels sans scrupules. Face à ces constats, dont le PQ est en parti responsable, le Bloc Québécois a toujours été impuissant.

Le Bloc n’étant pas une solution à ces problèmes, les Québécois ont cherché ailleurs. Le NPD leur donnait une chance de changer les choses alors que le Bloc nous promettait, au mieux, le statu quo. Pour cacher leur incapacité à défaire les conservateurs, le Bloc a demandé aux québécois de voter pour eux au nom de la souveraineté. Le Bloc étant incapable de faire la souveraineté, tout le monde a compris que ce n’était qu’un leurre.

Les Québécois ont des raisons d’être fiers de la vague orange. D’abord, le NPD a vaincu 6 conservateurs (incluant André Arthur) et 7 libéraux fédéraux, réduisant leur nombre de sièges respectifs à 5 et à 7. Ensuite, le Québec a permis au NPD de créer une opposition particulièrement unie face aux conservateurs. Les Québécois ne pouvaient pas empêcher les conservateurs d’être majoritaire, ça c’est décidé dans le reste du Canada. Par contre, cette opposition unie pourra remplacer les conservateurs plus rapidement que si elle avait été morcelée comme le Bloc et le PQ disent la souhaiter.

Je suis déçu de voir que le PQ utilise encore leur vieille rhétorique en appelant les progressistes à voter pour eux pour ne pas diviser l’appui à la souveraineté. D’abord, le PQ ne s’est pas gêné à plusieurs reprises à trahir les progressistes qui ont voté pour eux. On peut penser aux coupures importantes de 1996 dans les services publics. Si le PQ veut l’appui des progressistes, qu’il défende activement les services publics, l’environnement, la lutte à la pauvreté et les droits des travailleurs.

Ensuite, le PQ utilise la division du vote alors que, depuis 1969, son programme contient l’appui à un mode de scrutin proportionnel. Le PQ n’a jamais mis en œuvre ce projet, cher à René Lévesque, justement pour pouvoir garder captifs les souverainistes progressistes qui votent PQ beaucoup plus par crainte de diviser le vote que par conviction.

Par chance, les souverainistes progressistes ont une option qui les représente, Québec solidaire. Une parti résolument progressiste et souverainiste, comme le démontre sa campagne paysdeprojets.org. J’invite donc les progressistes québécois à reprendre le contrôle de leur avenir et à appuyer un parti, Québec solidaire, qui lutte pour approcher la société québécoise de leurs idéaux, plutôt qu’un parti, le PQ, qui n’a pas empêché la société québécoise de s’en éloigner.

Par Sébastien Robert, syndicaliste et membre de Québec solidaire

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