Édition du 16 avril 2024

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Le SCFP devant la CEIC - Miser sur une expertise interne publique pour contrecarrer la corruption

MONTRÉAL, le 16 oct. 2014 - Le SCFP-Québec a démontré devant la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (CEIC) que la meilleure façon de combattre la corruption dans le secteur public est de miser sur une expertise publique interne. Étant le plus grand syndicat dans le secteur municipal, le SCFP répondait à l’invitation de la Commission de venir partager son expertise.

« Le SCFP-Québec est préoccupé par les problèmes de collusion et de corruption liés à l’octroi et la gestion des contrats publics dans la construction depuis plusieurs années. Les municipalités, les universités et l’administration publique québécoise doivent se redonner une expertise interne publique pour leur permettre de faire contrepoids à l’entreprise privée, que ce soit dans les travaux de construction, de réfection ou dans les travaux qui n’ont pas été abordés par la CEIC mais qui sont similaires, comme la gestion des déchets et le déneigement, entre autres. On n’est jamais mieux servi que par soi-même », d’expliquer Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP-Québec. 

Le Syndicat a argumenté, qu’afin de développer cette expertise interne, des modifications devront être apportées à la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (LRQ c. R-20) pour que les secteurs publics en soient totalement exemptés. 

« Gros bon sens »


Dans l’administration publique québécoise, le SCFP-Québec recommande que les conditions de travail des ouvriers spécialisés soient améliorées afin que l’État puisse avoir une meilleure capacité d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre pour concurrencer directement l’entreprise privée qui est omniprésente dans les établissements scolaires et de santé.

« C’est le gros bon sens et les chiffres nous le démontrent clairement. Ça coûte plus cher se tourner vers l’entreprise privée pour faire certains travaux qui pourraient facilement être fait à l’interne (plomberie, électricité, etc.) Pour l’instant, il y a une carence importante dans cette main-d’œuvre spécialisée », d’ajouter Pierre-Guy Sylvestre, économiste au SCFP-Québec. 

PPP et OSBL


Finalement, les modèles de partenariats public-privé (PPP) et d’organismes sans but lucratif (OSBL) doivent absolument être abandonnés, car la théorie et l’expérience suffisent aujourd’hui à démontrer que ceux-ci permettent trop souvent de contourner les règles d’octroi de contrat et que ces derniers manquent de transparence puisqu’ils ne sont pas assujettis à la Loi sur l’accès à l’information.

« Ces modèles représentent de mauvaises décisions d’affaires lorsque l’on se place du point de vue du contribuable », de conclure Denis Bolduc.

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