Édition du 16 avril 2024

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Syndicalisme

Le SEFPO condamne les changements proposés à la législation du travail et exhorte tous les syndicats à résister

TORONTO, le 15 juill. 2015 - Une proposition visant à modifier les règles de la législation du travail au moment où des syndicats concurrents font face à un scrutin de représentation viole les droits des travailleurs et sape la démocratie en milieu de travail, a déclaré aujourd’hui le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario.

« Si le projet de loi 109, tel qu’il est actuellement rédigé, est adopté sans amendements, alors un travailleur perdra le droit de déterminer quel syndicat il souhaite pour le représenter », a expliqué Warren (Smokey) Thomas. « Il s’agit d’un changement fondamentalement injuste qui fait fi du principe de la démocratie en milieu de travail. »

Le changement proposé à la Loi sur les relations de travail liées à la transition dans le secteur public (LRTTSP) concernerait les syndicats qui représentent les employés travaillant dans le secteur public.

Le projet de loi 109 représente un changement si radical à la façon dont les syndicats conduisent le processus démocratique que Thomas a exhorté tous les syndicats de l’Ontario à s’unir afin d’obtenir des modifications au projet de loi.

« Seul, un syndicat a peu de chances de faire changer les libéraux d’orientation », a-t-il dit. Mais si nous mobilisons toutes nos formidables ressources et toute notre énergie, j’estime que nous pouvons bloquer ce projet de loi avant qu’il ne devienne loi. »

À la suite d’une fusion, on tient un scrutin de représentation lorsque deux ou plusieurs syndicats représentent des employés qui travaillent pour le même employeur. L’employeur peut faire une demande à la Commission des relations de travail de l’Ontario pour qu’elle mette en œuvre le processus permettant aux employés de choisir parmi les syndicats celui qu’ils veulent pour les représenter.

Selon le projet de loi, aucun scrutin de représentation ne serait nécessaire si l’un des syndicats représente déjà plus de 60 % des employés.

Thomas a expliqué que le changement proposé ne tient pas compte du fait qu’un syndicat qui a été en mesure de faire adhérer une majorité de travailleurs pendant la campagne de syndicalisation n’est pas forcément le syndicat avec la meilleure convention collective ou le mieux placé la faire appliquer.

« À la suite d’une fusion, le scrutin de représentation donne le droit aux travailleurs de juger chaque syndicat selon ses propres mérites », a conclu le président du SEFPO. « Le projet de loi 109 récompense le syndicat qui a fait signer le plus grand nombre de cartes syndicales aux employés par rapport à l’autre syndicat. Il ne permet pas aux membres de décider eux-mêmes quel est le syndicat le plus compétent pour négocier, ou faire appliquer, une bonne convention collective. Ce projet de loi supprime ce droit. »

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