Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Non à Belo Monte !

Le monde entier se mobilise pour faire barrage à la mort programmée du coeur de la forêt amazonienne

L’enjeu est planétaire, comme l’le célèbre Chef kayapo Raoni, dans une pétition destinée à l’opinion internationale (http://raoni.fr/signature-petition-contre-belo-monte.php) et signée par les plus grands tribuns indigènes du Brésil.

Ceux-ci multiplient les manifestations depuis quatre ans, depuis que le projet Belo Monte, pourtant annulé en 1989 après une bataille féroce, a été ressorti des cartons. Prévu pour être le troisième plus grand complexe de barrages au monde, Belo Monte ouvrira une gigantesque brèche dans laquelle s’engouffreront bien d’autres projets similaires (16 de même envergure, ainsi que 120 autres, plus modestes, pointent déjà le bout de leur nez).

Selon les nombreuses études d’organismes indépendants, ce méga-barrage aurait un impact écologique dramatique sur l’environnement, une analyse confortée par le constat des destructions irréversibles causées de façon systématique par les méga-barrages déjà opérationnels aux quatre coins du globe. Cette fois, c’est le coeur de la forêt amazonienne (communément surnommée "poumon de la Terre") qui est directement menacé. Cette immense zone indigène, à cheval sur les états du Pará et du Mato Grosso, est pourtant légalement protégée.

Les gouvernements successifs des présidents Lula Da Silva et Dilma Rousseff ont de ce fait délibérément bafoué à plusieurs reprises la Constitution brésilienne et la Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies, qui affirment notamment que tout projet ayant un impact sur des territoires indigènes doit s’établir en concertation avec la population y vivant. Alors que des solutions alternatives utilisant les énergies renouvelables existent et que son efficacité est mise à mal, le projet Belo Monte est censé apporter la preuve, aux yeux du reste du monde, du rayonnement économique et de l’autonomie énergétique du Brésil, pays hôte de la Coupe du monde de football en 2014 et des JO en 2016.

Ces échéances expliquent l’accélération des procédures légales de validation, étalées généralement sur de très longues années. Ainsi le projet Belo Monte a-t-il été définitivement entériné par l’Institut brésilien de l’Environnement (IBAMA) le 1er juin 2011.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser une propagande par l’image savamment orchestrée, les peuples indigènes concernés continuent la lutte et n’ont nulle intention de baisser les bras. Après des années de tentatives infructueuses de négociations avec les autorités locales, ils comptent désormais se concentrer sur l’obtention d’un soutien international massif. Avec leur ONG Movimento Xingu Vivo Para Sempre, ils sont ainsi à l’initiative d’une journée mondiale de mobilisation pour protester contre le barrage de Belo Monte.

La date a été fixée au samedi 20 août 2011, journée qui connaîtra de nombreuses manifestations dans au moins 22 villes brésiliennes et, notamment, à Londres, Melbourne, Toronto, Lisbonne et Paris.


Communiqué du site www.raoni.fr :

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