Kaveh Boveiri
Tiken Jah Fakoly, le chanteur ivoirien a chanté sur la Grande scène de la place des Festivals le mercredi 18 juin 2025.
Comme une des personnes témoignant la performance de Tiken Jah Fakoply à Montréal la semaine passée, tu étais parmi un des chœurs les plus grands de cette performance :on estime que plus de 50 000 personnes ont chanté en même temps que toi.
Une de ses chansons les plus connues est sans doute « Plus rien ne m’étonne ». Cette chanson de la part d’une personne de couleur dépeint dans les mots quotidiens et ternes le partage de la richesse du monde exercé par les pays dominants sans l’accord des possesseurs véritables de cette richesse.
Bien que le texte de cette chanson parle du partage de l’Afrique, « sans consulter, sans aviser et sans demander » des Africains, elle ne se limite pas à l’Afrique. La Tchétchénie, l’Arménie, l’Afghanistan, le Pakistan, le Haïti, l’Irak, et le Kurdistan sont aussi le sujet de ce partage. Et l’or, l’uranium, le blé, l’aluminium ne sont que quelques exemples de la richesse qui se trouvent dans ces pays. Donc elle montre comment les pays riches sont habités par le peuple pauvre dépourvu de leur propre richesse ! Un de pays exploitant cette richesse est sans doute le Canada. Un rapport fiable indique qu’entre 2001 et 2018, les entreprises canadiennes ont triplé leurs exports. Tandis que, selon l’organisation mondiale de santé, chaque minute,un enfant est mort de la malaria en Afrique.
Derrière ce partage de la richesse, la chanson peut être également considérée comme l’expression de la domination de certains pays sur d’autres. La manière dont les pays occidentaux ont étouffé les mouvements démocratiques et progressistes dans un très grand nombre de pays est bien connue.
Dans Killing Hope, William Blum documente 55 tentatives pour changer des régimes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ainsi, cette chanson peut malheureusement intégrer plusieurs d’autres pays. Un de cas très connu de changement de régime est le Coup-d’État de 1953 contre le premier ministre démocratiquement élu en Iran, Mohammad Mosaddegh. Comme dans le cas de l’exploitation de ressources, ici aussi le Canada a joué un rôle. Le département des affaires étrangères canadien avoue maintenant qu’il a contribué au renversement de la démocratie iranienne dans ce Coup guidé par Les États-Unis et l’Angleterre.
Les cas plus récents de changement de régime, dont le gouvernement canadien a été d’une manière ou l’autre actif, démontrent l’inefficacité de ce genre d’effort. L’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, et la liste continue.
Dans le cas de l’Iran, l’orchestration actuelle de pays occidentaux contre l’Iran se base sur une réclamation répétée par Benjamin Netanyahu depuis la décennie 1990 ! La balkanisation de l’Iran semble être un des désirs de pays qui continuent à partager le monde. Le Canada n’est pas fier de son rôle lors de Coup-d’État de l’Iran en 1953. Il ne sera pas fier en se laissant tromper par Make Iran Great Again de Trump.
Notre rôle comme des gens qui aiment le contenu de « Plus rien ne m’étonne » exige la mise en question de la légitimité et la dignité de ce genre de mesure de la part de nos gouvernements.
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