16 mai 2023 | tiré de mondeafrique.com
Voici la vidéo où le documentariste et connaisseur de l’Art africain Jacques Sarasin présente l’oeuvre de ce sculpteur :
Moffat Takadiwa crée des sculptures de grande envergure à partir de matériaux trouvés dans les décharges, majoritairement des déchets informatiques, des bouchons plastiques, des brosses à dents et des tubes de dentifrice. Après collecte et tri de ces petits objets réunis par formes et couleurs, toujours en très grande quantité, l’artiste tisse ensemble ces rebuts en de riches tentures.
Suspendues aux murs, ces étoffes post-industrielles aux formes organiques atteignent par leur préciosité une aura d’objets totémiques ou ritualisés.
Inégalité et post-colonialisme
Né en 1983, Moffat Takadiwa vit et travaille dans le quartier de Mbare à Harare, l’un des plus grands centres de recyclage et d’économie informelle du pays. Appartenant à la génération née après l’indépendance, il traduit dans son œuvre ses préoccupations liées aux questions de consommation, d’inégalité, de post-colonialisme et d’environnement. Dès ses débuts, il fait de sa pratique artistique un levier pour la réhabilitation de sa communauté, en travaillant avec de jeunes artistes et créateurs locaux, dans la perspective de fonder le premier quartier artistique au monde employant des matériaux reconvertis.
Moffat Takadiwa a exposé ses œuvres dans les principales institutions du Zimbabwe ainsi qu’à l’étranger notamment au Craft Contemporary (USA), au Moore Building à l’occasion de l’exposition organisée par Jeffrey Deitch et Gagosian à Miami (USA), au ARoS Kunstmuseumat, Aarhus (DK), au Jameel Arts Centre, Dubaï (AE), au MACAAL, Marrakech (MA) et au Museum Arnhem (NL).
Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées parmi lesquelles le CNAP, le FRAC Alsace (FR), la Fondation H, Antananarivo (MG), Paris (FR), le Jameel Arts Centre, Dubaï (AE), l’Arsenal Contemporary Art, Toronto (CA) et le CC Foundation, Shanghai (CN).artiste Moffat Takadiwa, représenté par la galerie Semiose
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l’Institut Maghreb (Paris 8) et l’auteur de plusieurs livres : "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)
Un message, un commentaire ?