Les féminicides : des violences banalisées et normalisées Il faut souligner que le père qui a tué ses deux enfants a été arrêté deux jours plus tôt par la police et a été relâché.
« Avec toutes les connaissances que nous avons sur l’emprise des agresseurs dans des situations de violence conjugale, il est impensable que ces hommes soient relâchés si facilement sans protection pour les victimes. Il est évident que les corps policiers ont besoin de plus de formation sur la violence conjugale. »
Les meurtres des enfants et des femmes par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences envers les femmes et les enfants sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère. La prise de contrôle et la domination peuvent amener le conjoint violent jusqu’au filicide afin que ses enfants ne puissent continuer à vivre sans lui suite à une séparation et ainsi punir son ex-conjointe.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans
les victimes de féminicides. Malheureusement, les deux féminicides dans le nord du Québec ont été passés sous silence. Est-il si surprenant que nous n’ayons pas eu l’information lorsqu’ils ont eu lieu ?
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes et enfantssoient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales et sexuelles, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès.
Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence conjugale et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice. « Nous sommes présentes aujourd’hui pour que la population prenne conscience que la violence conjugale prend racine dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes et qu’il est urgent, et possible, d’y mettre fin » souligne Catherine
Gauthier.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.
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