Tiré de l’Infolettre de L’R des Centres de femmes Nouvel’R du 23 avril 2025
Il aborde plus spécifiquement :
• la violence dans les relations intimes
• la violence sexuelle
• la violence dans différents contextes, soit en milieu sportif, en milieu de travail et en ligne
• les féminicides.
Violence conjugale
Selon la définition retenue par le gouvernement du Québec en 1995, la violence conjugale « se caractérise par une série d’actes répétitifs, qui se produisent généralement selon une courbe ascendante […]. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue [plutôt] un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle ». La violence conjugale peut prendre plusieurs formes (psychologique, économique, physique, sexuelle, etc.) et survenir au cours d’une relation intime ou à son terme.
L’Enquête québécoise sur la violence commise par des partenaires intimes 2021-2022 montre que 40 % des femmes et 26 % des hommes de 18 ans et plus déclarent avoir subi au moins un acte de violence entre partenaires intimes au cours de leur vie. Elle ne permet toutefois pas de distinguer les actes de violence conjugale de l’ensemble des actes violents pouvant être commis entre partenaires intimes.
D’après les données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), le nombre d’infractions commises en contexte conjugal qui font l’objet d’un signalement et qui sont déclarées par la police est en hausse.
Le taux de femmes victimes d’infractions commises en contexte conjugal passe globalement de 451 à 520 femmes sur 100 000 de 2005 à 2022.
Les femmes constituent 75 % des victimes d’infractions commises en contexte conjugal.
La proportion de femmes victimes d’infractions commises en contexte conjugal est supérieure dans les catégories d’infractions plus graves.
En 2022, les femmes représentent :
– 100 % des victimes d’homicides ;
– 96 % des victimes d’agressions sexuelles ;
– 93 % des victimes d’enlèvement, de traite ou de séquestration.
Violence sexuelle
« […] le concept de violence sexuelle […] fait notamment référence aux problématiques d’agression sexuelle, d’exploitation sexuelle et de harcèlement sexuel » et dont les manifestations sont « ancrées dans une dynamique de rapport de force » (Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle). Différentes enquêtes récentes permettent d’en prendre la mesure.
L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire révèle que :
– 15 % des filles et 3 % des garçons de 14 ans et plus déclarent, en 2020-2023, avoir déjà été forcés à avoir une relation sexuelle ;
– la proportion de filles qui disent avoir déjà vécu cette situation est passée de 10 % à 15 % entre 2010-2011 et 2022-2023.
Selon l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, réalisée par Statistique Canada :
25 % des femmes et 6 % des hommes déclarent avoir subi au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 15 ans ;
– les femmes qui sont plus susceptibles d’avoir subi cette forme de violence sont : celles appartenant à un groupe minoritaire en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre (41 % c. 25 % pour les femmes hétérosexuelles et cisgenres) ;
– celles ayant une incapacité (32 % c. 21 % n’ayant pas d’incapacité).
Les données du Programme DUC relatives aux infractions qui font l’objet d’un signalement et qui sont déclarées par la police montrent que :
– les femmes représentent 87 % des victimes d’infractions sexuelles en 2022 et d’infractions liées à l’exploitation sexuelles en 2019 ;
– le nombre d’infractions sexuelles signalées par des femmes et déclarées par la police est en hausse, notamment dans la foulée des dénonciations en ligne (2016-2018) et de la pandémie de COVID-19 (2020-2022). Il passe de 4 751 en 2015 à 7 470 en 2018 et à 10 334 en 2022 ;
– l’auteur présumé est un homme dans 95 % des infractions sexuelles en 2022 et 86 % des infractions liées à l’exploitation sexuelle en 2019 ;
– l’auteur présumé fait partie de l’entourage de la victime dans 90 % des infractions sexuelles en 2022 et 71 % des infractions liées à l’exploitation sexuelle en 2019.
Violence dans différents contextes
En milieu sportif
Chez les jeunes du secondaire de 14 ans et plus pratiquant un sport organisé en 2022-2023, les adolescentes sont proportionnellement plus nombreuses que les adolescents à affirmer avoir subi de la violence psychologique, instrumentale ou sexuelle (d’après l’Étude sur le vécu des adolescents et adolescentes dans les milieux sportifs au Québec).
En milieu de travail
– 15 % des femmes ont déclaré, en 2020-2021, avoir vécu du harcèlement psychologique ou sexuel au travail dans la dernière année, comparativement à 11 % des hommes (selon les données de l’Enquête québécoise sur la santé de la population).
– 25 % des femmes et 13 % des hommes ont affirmé avoir subi, en 2018, au moins un comportement sexuel non désiré au travail au cours des 12 derniers mois (selon les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés).
En ligne
– 15 % des femmes et 12 % des hommes ont déclaré, en 2018, avoir subi au moins un comportement non désiré en ligne au cours des 12 derniers mois.
Certaines femmes sont proportionnellement plus nombreuses à rapporter avoir subi au moins un comportement non désiré en ligne :
– celles issues de minorités en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre (31 % c. 14 % pour les femmes hétérosexuelles et cisgenres) ;
– celles ayant une incapacité (22 % c. 11 % pour celles n’ayant pas d’incapacité) ;
– celles appartenant à une minorité visible (20 % c. 14 % pour celles n’appartenant pas à une minorité visible).
Source : Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés.
Les féminicides
On définit le féminicide comme le meurtre d’une femme ou d’une fille en raison de son sexe. Les féminicides ne sont pas reconnus comme des crimes distincts dans le Code criminel du Canada, de sorte qu’aucune donnée ne permet d’en comptabiliser officiellement les occurrences. Des données sont toutefois disponibles sur les femmes victimes d’un meurtre.
En 2022 au Québec :
– 19 femmes ou filles ont été tuées par un accusé de sexe masculin (données de l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation).
– 13 femmes ont été tuées en contexte conjugal (données du Programme DUC).
Pour en savoir plus sur la violence faite aux femmes, consultez ces productions du CSF :
– 50 ans d’évolution en matière d’égalité entre les femmes et les hommes – Section 2.3 (« Violence »)
– L’étude sur les femmes et le sport – Section 2.2. (« La sécurité des filles et des femmes dans le milieu sportif »)
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