Avec une postface de Gabriel Nadeau-Dubois, celui-ci revient sur tous les événements du printemps dernier à l’aune de l’engagement politique des jeunes. Alors que le débat des chefs de dimanche soir a ignoré la question de l’éducation, de l’environnement et de la culture, les jeunes auteurs qui s’expriment dans ce recueil abordent différentes problématiques qui révèlent la richesse des réflexions de cette nouvelle génération politique.
Josée Madeai Charlebois, gagnante du prix, se réfère au concept de la philosophe Hannah Arendt de natalité : « Les jeunes, de par le fait d’être nouveaux dans le monde, contiendraient en eux le germe de ce qui pourrait naître », et s’approprient différemment la politique. Écrit avant le printemps érable, son texte sur la diversité d’engagement des jeunes s’avère des plus prémonitoires.
Regard sur la mort à l’aune de l’anthropologie économique, lieux de sociabilité des classes populaires, responsabilité sociale des entreprises comme une lutte de pouvoir des multinationales pour réguler le monde à leur échelle, perte de sens, voilà autant d’enjeux qui préoccupent la jeunesse québécoise.
Une démonstration sans équivoque que le réveil du « printemps érable » promet d’avoir le souffle long…
Contrairement à sa prétention, l’élite n’est jamais déçue du bas taux d’implication politique des jeunes. Au contraire, cela l’arrange bien. Aujourd’hui, plus que jamais, je suis convaincu d’une chose : le consumérisme cynique n’est pas une caractéristique intrinsèque de ma génération – les textes du présent recueil en étant une démonstration manifeste -, c’est le rôle qu’on a voulu lui faire jouer. Et ce printemps, c’est ce même rôle que nous avons commencé à refuser.
Gabriel Nadeau-Dubois, extrait de la postface
