Édition du 9 avril 2024

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Négociations du secteur public

Les profs de la FAE répliquent !

MONTRÉAL, le 11 déc. 2015 - Les enseignantes et enseignants membres des huit syndicats affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont décidé de répliquer dès ce matin à l’éviction du camp Sauvons l’école publique qu’ils avaient érigé mercredi, près des bureaux du ministère de l’Éducation, à Montréal. En cette troisième et dernière journée de grève de l’année, les profs tiennent à rappeler leur détermination à négocier un règlement satisfaisant.

Rappelons qu’hier, une soixantaine de militantes et militants, dont des enseignantes de maternelle et du primaire, ont été évincés en plein cœur de la nuit par le ministère des Transports du Québec (MTQ) à qui appartient le terrain où se situait leur campement temporaire. Ils respectaient pourtant l’ordre public et dormaient sous l’un des chapiteaux prévus à cet effet. De plus, le camp de la FAE était très sécuritaire ; le Service de sécurité incendie de Montréal l’ayant inspecté.

Ce matin, dès l’aube, les profs se sont rendus au très sélect Club Mont-Royal, où le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, donnait une conférence. Venus par dizaines, ils avaient donné rendez-vous à leurs collègues du Front commun pour perturber la tenue de la conférence. Ils poursuivront leurs actions tout l’avant-midi dans différents lieux gardés secrets.

« La FAE envoie un message très clair au gouvernement : les enseignantes et enseignants méritent le respect. Ce respect passe d’abord par le droit de manifester, de se rassembler et de s’exprimer sur différents enjeux, tous des droits garantis par la Charte des droits et libertés de la personne. Mais ce respect passe aussi par de meilleures conditions de travail pour les profs ainsi que de meilleures conditions d’apprentissage pour leurs élèves. Nous réitérons donc notre message au gouvernement libéral de Philippe Couillard : les coupes en éducation doivent cesser immédiatement ! Le ministre de l’Éducation, François Blais, doit aussi réinvestir afin d’assurer la réussite des élèves et de permettre à l’école publique d’assumer sa mission auprès des élèves jeunes et adultes qui y étudient », a déclaré Alain Marois, vice-président à la vie politique de la FAE.

Près de 365 jours plus tard

La FAE a aussi profité de l’occasion pour dénoncer la lenteur des travaux aux tables de négociation. La partie patronale a déposé ses offres le 15 décembre 2014, il y a presque un an jour pour jour. Or, le 3 novembre dernier, après 64 rencontres à la table de négociation sectorielle en éducation, la FAE a suspendu ses travaux avec le Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones (CPNCF), notamment en raison des paramètres financiers utilisés, qui ne permettent pas d’améliorer le quotidien des enseignantes et enseignants. La FAE souhaite toujours une entente négociée et satisfaisante pour les deux parties et est disposée à redoubler d’ardeur afin d’y parvenir avant le congé de Noël.

La FAE regroupe huit syndicats qui représentent plus de 34 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l’enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes, ainsi que les 700 membres de l’Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE). Ses membres, répartis dans 800 établissements et regroupant 375 000 élèves, sont situés dans les régions de Montréal, Laval, Basses-Laurentides, Outaouais, Granby et Vaudreuil-Dorion.

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