Édition du 29 avril 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Les syndicats doivent LUTTER pour que les mesures contre la récession se traduisent par de bons emplois

Précis d’une présentation de Ken Neumann, directeur national pour le Canada
du Syndicat des Métallos à la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), Göteborg (Suède)

26 MAI 2009 -

On n’y échappe jamais !

À chaque « récession », « crise » ou « ralentissement » économique, les travailleuses et travailleurs sont confrontés au risque que les employeurs se servent de la crise comme prétexte pour ronger les gains que nous avons si durement gagnés.

Actuellement, en Amérique du Nord, l’industrie automobile subit une restructuration qui risque fort d’entraîner la perte de nombreux bons emplois à plein temps qui procurent de bons salaires et de bonnes pensions aux familles de nos travailleurs dans ce secteur. Ce qui est terrible est que des emplois dans d’autres pays qui n’offrent pas les mêmes droits syndicaux et normes d’emplois sur lesquels la plupart d’entre nous ici au présent congrès sommes habitués de compter pourraient les remplacer.

N’oublions pas : la crise actuelle découle de marchés non réglementés, d’hypothèques à risque, du versement de primes excessives aux dirigeants et de la cupidité de ces derniers. Néanmoins, ce sont les familles qui ont respecté les règles du jeu et qui ont travaillé fort année après année qui en subissent les conséquences.

Nous ne pouvons ni ne devrions nous tourner vers le système discrédité des marchés financiers de style casino pour créer les emplois de demain ; plutôt, des investissements publics dans les services sociaux, une infrastructure moderne et une vaste gamme d’industries vertes favorables au climat doivent constituer les moteurs de l’économie mondiale.

Tandis que nous exerçons des pressions sur les gouvernements afin qu’ils agissent rapidement pour renverser la tendance à la baisse de l’économie, nous devons également faire preuve de vigilance et veiller à ce que les milliards ou billions de dollars des contribuables ne servent pas uniquement à emplir de nouveaux les poches des spéculateurs et des opportunistes responsables de la crise, mais plutôt à créer et à maintenir l’économie saine nécessaire à garantir une prospérité mondiale durable.

En tant que syndicalistes, nous devons être prêts à utiliser tous les outils disponibles pour nous assurer que la crise qu’ont créée les marchés non réglementés ne serve pas à réduire davantage les normes du travail et de la réglementation.

S’il nous faut mener des campagnes à l’échelle mondiale contre les entreprises qui éliminent de bons emplois et les remplacent par des emplois précaires, alors nous devrions mener ces campagnes.

S’il nous faut intervenir auprès des gouvernements pour veiller à ce qu’ils comprennent que le nombre d’emplois qu’offre une entreprise restructurée aux travailleuses et travailleurs est plus important que de tirer les actionnaires d’affaires, alors nous devrions intervenir auprès des gouvernements et leur transmettre ce message.

S’il nous faut débattre de cette question à la table de négociation et lutter pour une meilleure protection contre la sous-traitance, alors nous devrions mener cette lutte à la table de négociation.

S’il nous faut forger de nouvelles alliances avec les travailleuses et travailleurs de pays en voie de développement afin de les aider à élever les normes dans leur propre pays, alors nous devrions forger ces alliances.

J’aime croire que mon syndicat, le Syndicat des Métallos, est un syndicat combatif. Lorsque les circonstances l’exigent, nous sommes prêts à recourir à toutes ces tactiques. Nous avons mené des campagnes contre des entreprises, fait pression sur les gouvernements au Canada et aux États-Unis au nom de nos membres, lutté contre la sous-traitance à la table de négociation et forgé des alliances.

En tant que mouvement ouvrier mondial, nous ne pouvons laisser les employeurs se servir de la crise économique pour réussir à affaiblir notre pouvoir de négociation en éliminant de bons emplois et en les remplaçant par des emplois précaires. J’encourage tous les affiliés de la FIOM à mener la lutte qu’il faut mener.

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