Nous, chômeuses et chômeurs condamnons le fait que le premier ministre raille les étudiantes et étudiants sur le dos des personnes sans-emploi précisément lors d’un Salon de l’emploi.
Nous, chômeuses et chômeurs nous nous indignons que ce même premier ministre n’ait aucune considération ni pour les étudiantes et étudiants, ni pour les personnes à la recherche d’un emploi.
Nous, chômeuses et chômeurs nous nous opposons à l’instrumentalisation des statistiques sur les revenus et sur l’emploi faite par le gouvernement pour justifier la hausse.
Nous, chômeuses et chômeurs nous nous opposons au détournement pur et simple de l’université à des fins mercantiles. Ces mêmes fins mercantiles, mises de l’avant par l’élite politique, les affairistes et les bureaucrates sont aussi responsables du chômage dont nous sommes affectés présentement.
Nous chômeuses et chômeurs nous trouvons indigne qu’un gouvernement cherche à diviser la population pour marginaliser les étudiantes et les étudiants en les présentant comme des privilégiées et privilégiés.
Nous, chômeuses et chômeurs rappelons au gouvernement que le fait d’avoir un diplôme universitaire n’est pas un rempart absolu contre la précarité et la perte d’un travail.
Nous, chômeuses et chômeurs rappelons au gouvernement que les personnes sans-emploi qui doivent continuer à payer leurs dettes d’études alors qu’elles sont en situation de chômage se voient encore plus précarisées.
Nous chômeuses et chômeurs rappelons au gouvernement que la hausse des frais de scolarité touchera non seulement les jeunes qui en seront à une première admission à l’université, mais touchera encore plus fortement les travailleuses et travailleurs qui voudront aller à l’université suite à un passage dans le monde du travail.
Nous chômeuses et chômeurs rappelons au gouvernement que la hausse des frais de scolarité aura un impact considérable sur les réorientations de carrière et le retour aux études des travailleuses et travailleurs.
Nous chômeuses et chômeurs demandons au gouvernement de s’assoir à la table de négociation avec l’ensemble des regroupements étudiants et de discuter de bonne foi de la question des frais de scolarité.
Nous, chômeuses et chômeurs qui sommes partie prenante de la société québécoise nous voulons exprimer notre appui envers les étudiantes et les étudiants qui luttent pour maintenir l’accessibilité aux études universitaires.
Nous, chômeuses et chômeurs condamnons les propos du premier ministre Jean Charest qui répète qu’il n’y a pas d’autres choix que l’augmentation des frais de scolarité.
Nous, chômeuses et chômeurs nous affirmons que nous avons d’autres choix et que c’est justement le travail du gouvernement de présenter de bonne foi les différentes options possibles.
Nous, chômeuses et chômeurs dénonçons la judiciarisation de la grève étudiante imposée par le premier ministre et la ministre de l’éducation.
Nous, chômeuses et chômeurs rappelons que les luttes, comme l’actuelle grève étudiante, loin de faire régresser la société (comme semble le faire croire le premier ministre Jean Charest), permet d’avoir une société meilleure et fait avancer cette dernière.
Nous, chômeuses et chômeurs rappelons que le programme d’assurance-chômage a été conquis grâce une âpre lutte par les chômeuses et chômeurs. Lutte dynamisée par des grèves dans les camps de travail.
Nous, chômeuses et chômeurs appelons de nos souhaits que la lutte actuelle des étudiantes et des étudiants puisse permettre de conserver les acquis d’une éducation accessible à toutes et à tous !
Signataires :
José Bazin, chômeur, diplômé de l’Université du Québec en Outaouais
Thierry Martin, chômeur, diplômé de l’Université de Montréal
Éric Roy, chômeur, diplômé de l’Université Laval
Yanik Crépeau, chômeur
Félix Cauchy-Charest, chômeur, diplômé de l’Université de Montréal
Martin Maillhot, chômeur, diplômé de l’Université de Sherbrooke