Édition du 23 avril 2024

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Premières Nations

Message de condoléances et souhait d’un deuil national suite au décès de l’ex-Grand chef Max Gros-Louis, de la Nation sœur Huronne-Wendat.

Message de condoléances et souhait d’un deuil national suite au décès de l’ex-Grand chef Max Gros-Louis, de la Nation sœur Huronne-Wendat. L’UAQASA demande au gouvernement du Québec d’ériger un monument à sa mémoire à la Place de l’Assemblée Nationale du Québec. HOMMAGE À L’EX- GRAND CHEF DE WENDAKE, L’AUTOCHTONE, MAX GROS LOUIS.

«  Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit. » Nelson Mandela

Ce matin, j’ai appris avec grande tristesse, l’annonce du décès de l’icône Max Gros-Louis (Oné Onti). Au nom de l’Union des Africains du Québec et Amis Solidaires de l’Afrique (UAQASA), ses bénévoles et sympathisants, j’adresse mes plus profondes condoléances à sa compagne de presqu’un demi-siècle, à sa fille et à ses garçons et à tous ses petits-enfants. Mes condoléances vont aussi à la Nation sœur Huronne-Wendat, aux Autochtones du Québec et du Labrador et du reste du Canada. Le Grand Max a défendu avec passion la culture et les droits fondamentaux jusqu’à son dernier souffle auprès du Québec, du Canada et du reste du monde (ONU (A/61/L.67 et Add.1)] 61/295. Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.)

La perte de ce diplomate né interpelle tous les Hurons-Wendat, les Québécois, les Canadiens et ceux du reste du monde qui l’ont connu et ravive les liens indéfectibles qui nous relient où que nous soyons. Quelle épreuve de voir disparaître cette bibliothèque ambulante, cet homme de grand talent alors que Wendake et le Québec ont encore besoin de la sagesse de ce passionné.

J’ai connu feu, Max Gros-Louis, en juin 1995, à Budapest (Hongrie) alors que nous faisions partie de la même délégation de la Société des Jeux d’hiver 2002 (où j’étais Vice-président aux Relations internationales) qui faisait la promotion de notre belle ville accueillante pour obtenir les Jeux d’hiver de 2002. La délégation était alors dirigée par M. Jean-Paul L’Allier, Maire de la Ville de Québec, M. Jean Chrétien, Premier ministre du Canada ne pouvant se déplacer, il avait délégué Mme Sheila Copps, Vice-première ministre du Canada. Quant à la province de Québec, elle était représentée par le Premier ministre, M. Jacques Parizeau. Parmi les dirigeants qui ont joué un rôle important à Budapest, on peut citer M. René Paquet, Président et l’infatigable M. Hubert Laforge, Vice-président de la Société des Jeux d’hiver 2002 (Canada), ex-Doyen de la Faculté des Sciences sociales à l’Université Laval, ex-Recteur à l’Université du Québec à Chicoutimi. Max Gros-Louis était un excellent représentant pour le Québec, il faisait impression avec son habit traditionnel. Il devait travailler beaucoup pour pouvoir rencontrer le maximum de membres votants du Comité International Olympique (CIO) et en plus être l’ambassadeur de la culture et la cause des Autochtones d’ici et d’ailleurs.

Le grand Max était un diplomate né, il m’a appris beaucoup sur la souffrance de nos frères autochtones. C’était passionnant de l’écouter expliquer d’une façon didactique l’Histoire des Nations Autochtones du Québec et du Canada, qui, un jour, nous ont tous accueillis les bras ouverts. Je me souviens le lendemain de mon intervention en octobre 2007 devant la Commission Bouchard-Taylor à l’Hôtel Delta de Québec, il m’a remercié parce qu’il a appris que j’étais le seul dans la salle qui avait défendu la veille les droits des Autochtones.

Il faut surtout garder en mémoire qu’il nous a démontré un grand exemple de courage et de persévérance depuis sa tendre jeunesse. Ce grand chef passionné a consacré toute sa vie à lutter pour ses idéaux avec intégrité, transparence et originalité. Il a été élu à la tête de plusieurs instances autochtones locales, provinciales, nationales et internationales. Même lorsqu’il n’était plus Grand chef de la Nation Huronne-Wendat, il a continué à défendre la cause juste de nos frères autochtones avec sa personnalité pragmatique et son grand dévouement…

Figure emblématique de Wendake et de la région de Québec, il était apprécié aussi bien au Québec, au Canada qu’au niveau international. Il a contribué, à sa façon, à lutter pour la place qui revient aux Nations autochtones mais surtout à la démocratie et à la justice sociale.

La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était le 21 juin 2018, Journée nationale des Autochtones. À mes yeux, il restera donc l’une des figures emblématiques de la lutte pour les droits des Autochtones, un Grand chef, hors pair, qui a réussi d’une façon originale à servir la Nation Huronne-Wendat. Son humilité et sa modestie sont une rupture avec la façon de faire habituelle de certains politiciens au Québec et au Canada. C’est pourquoi, la disparition de cette icône est une perte inestimable pour tous les partisans de la paix dans la justice pour toutes et tous.

Je suis certain que ses sacrifices et son dévouement resteront gravés à tout jamais dans la mémoire des Autochtones et des autres citoyens du Québec et du Canada.

« Nul Homme qui aime son pays ne peut l’aider à progresser s’il ose négliger le moindre de ses compatriotes  ». Mahatma Gandhi

Nous espérons que notre Premier ministre du Québec, M. François Legault qui nie l’existence du racisme systémique décrètera une Journée de deuil national et permettra qu’on érige un monument à la Place de l’Assemblée nationale, lieu symbolique des rencontres du fameux KWE ! à la rencontre des Nations autochtones et ce, avant septembre 2021.

En ces moments difficiles, c’est avec une grande émotion que je présente mes plus sincères condoléances à toute sa famille, au nom de l’UAQASA.

Wendake a perdu un Grand chef, hors du commun, le Québec et le Canada ont perdu un politicien intègre et innovateur et sa famille a perdu un époux, un père et un grand-père courageux et humain.

De là-haut, feu, Max Gros-Louis continuera de prier pour notre Québec afin que certains parmi les responsables qui nous dirigent échouent dans leur tentative d’institutionnaliser la discrimination et le racisme systémique.

Que Dieu accueille l’ex Grand chef Mac Gros-Louis dans son paradis éternel.

Claire Simard, Membre du CA et secrétaire bénévole de l’UAQASA

Pour : Ali Dahan, Ph. D., ex-Diplomate, Président de l’UAQASA

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