21 septembre 2023 | tiré du Courrier international | Photo : Manifestation lors de la grève contre la loi travail à Athènes, en Grèce, le 21 septembre - PHOTO LOUISA GOULIAMAKI/REUTERS
https://www.courrierinternational.com/article/mobilisation-en-grece-greve-generale-contre-un-projet-de-reforme-du-travail
Ce 21 septembre, “les travailleurs des secteurs public et privé réagissent par une grève générale de vingt-quatre heures aux changements proposés par le nouveau projet de loi sur le travail discuté aujourd’hui à la séance plénière du Parlement”, introduit Ta Nea.
“Des rassemblements ont lieu dans toute la Grèce, les travailleurs se plaignant du contournement de la durée de travail de huit heures journalières et de cinq jours hebdomadaires, et de la tentative de criminaliser le droit de grève”, précise le quotidien centriste.
Fonctionnaires, marins, médecins ou encore pompiers… À l’appel des principaux syndicats, des milliers de personnes défilent dans les rues du pays au moment où le projet de loi est discuté à la Vouli, le Parlement grec.
“Travail obligatoire le week-end”
“Aujourd’hui et demain, un projet de loi qui détruira la vie de centaines de milliers de citoyens passe devant le Parlement”, critique News247.
Le site d’information d’opposition s’emporte contre un projet qui “prévoit le travail obligatoire le week-end dans de nombreuses branches industrielles supplémentaires” et qui “affirme qu’il est parfaitement légal de travailler treize heures par jour pour deux employeurs différents”.
“De nombreuses personnes dans ce pays travaillent déjà dans de telles conditions. Aujourd’hui, cela est sur le point de devenir une normalité légale. Et ainsi s’ouvre la voie vers des conditions de travail encore pires qui, à un moment donné, deviendront à leur tour légales”, regrette le média de gauche.
Le projet de loi est porté par les conservateurs du parti Nouvelle Démocratie, largement réélus aux élections législatives de juin.
“Les directives européennes, que le gouvernement suit avec ce projet de loi, s’opposent aux travailleurs jusqu’au dernier mot et ouvrent de nouveaux chapitres dans le livre de l’exploitation des travailleurs pour les profits des entreprises”, s’insurge de son côté le journal communiste Rizospastis.
“Tensions à l’extérieur et à l’intérieur du Parlement face au projet de loi travail du gouvernement, les partis d’opposition prenant leurs distances, l’accusant d’abolir des droits acquis depuis des années et de légaliser le travail au noir”, note de son côté l’hebdomadaire To Pontiki.
Réalités du XXIe siècle
“Encore une journée où les syndicalistes torturent les plus vulnérables”, répond le journal progouvernemental Athens Voice.
Le média de droite défend “un projet de loi qui tente en quelque sorte de synchroniser la législation du pays relative au travail avec les réalités du XXIe siècle”.
“Les travailleurs [seront] équipés d’un bouclier de protection forgé à partir de dispositions modernes”, et “les entreprises clairement favorisées par la réduction de la bureaucratie”, abonde dans le même sens Proto Thema.
Le quotidien progouvernemental vante notamment le “contrat zéro heure”, avec lequel “le salarié sera appelé vingt-quatre heures à l’avance pour travailler uniquement lorsque l’entreprise en aura besoin, et ne sera rémunéré que pour les heures travaillées”.
Une façon pour l’entreprise de “disposer d’un ensemble de travailleurs contractuels à la demande”, se réjouit Proto Thema.
Alexandros Kottis
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