Édition du 23 avril 2024

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Énergie et ressources naturelles

Introduction au point de presse de M. Amir Khadir

Ni Jean Charest ni Pauline Marois ne jouissent de crédibilité dans toute la question du contrôle des ressources naturelles

Le mardi 15 février 2011

M. Khadir : Très bien. Merci. Nous avons été témoins, à la période des questions, en Chambre, d’échanges vigoureux entre Mme Marois, la chef de l’opposition, et le chef du gouvernement, M. Charest.

Ces échanges portaient sur la situation particulièrement scandaleuse de... en fait, de la liquidation des intérêts du Québec dans le dossier du pétrole, éventuellement pétrole traditionnel, pétrole de schiste, en tout cas, de réserves d’hydrocarbures évaluées à plusieurs dizaines de milliards de dollars de barils de pétrole.

Cependant, il nous apparaissait important de faire une mise au point. Malheureusement, ni le gouvernement actuel, ni le premier ministre Charest donc, mais ni l’opposition officielle, c’est-à-dire Mme Marois, ne jouissent malheureusement de crédibilité dans toute la question du contrôle des ressources naturelles, d’un développement des ressources naturelles qui soient au service du bien commun, au service de toute notre nation parce que, malheureusement, tous les deux font partie d’une même famille politique qui partagent essentiellement la même vision depuis au moins une dizaine d’années, en fait plus d’une dizaine d’années dans la gestion des richesses naturelles du Québec. Alors, Mme Marois est vraiment très mal placée pour donner des leçons ou demander des comptes à M. Charest, et on voyait très bien le plaisir malin que M. Charest prenait à lui rappeler certains faits.

En fait, tous les deux prétendent agir dans l’intérêt du Québec mais, d’un côté comme de l’autre, il y a un déficit de crédibilité important. Du côté du PQ... du Parti libéral du Québec, malheureusement, c’est assez évident, on a parlé donc de la liquidation de nos intérêts dans le secteur minier, le rapport du Vérificateur général en fait foi. On a vu la gestion du dossier des gaz de schiste et maintenant, bon, pour le pétrole, donc un autre secteur énergétique d’importance. De l’autre, Mme Marois qui a offert des crédits d’impôt importants, des crédits d’impôt accréditifs, des crédits d’impôt ensuite pour ceux qui étaient dans l’exploitation minière... j’ai dit « minière », dans l’exploration gazière et pétrolière à la hauteur de un demi-milliard de dollars.
Maintenant, on a vu récemment les portes tournantes qui tournent malheureusement à plein régime entre le privé et le public pour ces deux partis, particulièrement pour le Parti libéral, mais ça a été le cas aussi dans le passé pour le Parti québécois. Mais regardons voir un peu pour ce qui est, en tout cas, du Parti libéral du Québec, puisqu’il assume le pouvoir depuis huit ans : gaz de schiste, Raymond Savoie, membre du conseil exécutif de l’Association pétrolière et gazière du Québec ; Stéphane Bertrand... bon, Raymond Savoie, on se rappelle, ancien ministre de Robert Bourassa, ministre des Mines, du Développement régional, et aussi ministre des Affaires autochtones ; maintenant, Stéphane Bertrand, membre fondateur de l’Association pétrolière et gazière, ancien v.-p. de Gaz Métro, qui a été aussi chef de cabinet de Jean Charest entre 2003 et 2007 ; Stéphane Gosselin, directeur général de cette même association pétrolière et gazière, encore ancien directeur du cabinet de plusieurs ministres libéraux ; Martin Daraiche ; Lisa Lavoie... Je vous fais grâce des détails.

Dans la famille du PQ, rappelons quand même que c’est M. Bouchard, à la fin des années quatre-vingt-dix, avec la pleine collaboration de celui qui était alors à la tête d’Hydro-Québec et qui venait de Gaz Métropolitain, donc du secteur privé, qui a verrouillé, qui a, en fait, liquidé la SOQUIP, la Société québécoise d’investissements pétroliers. Et aujourd’hui l’opposition péquiste de s’ériger en Chambre, puis de jouer aux vierges offensées, puis de demander des comptes au gouvernement libéral. Mais le PQ n’a aucune crédibilité : c’est eux qui ont amputé la capacité de l’État, la capacité d’entreprises publiques de gérer convenablement le secteur énergétique. Ça ne veut pas dire passer à l’exploitation, mais ça veut dire posséder nos ressources pour que, quand on décide de le faire, on puisse le faire.

Notons également que c’est le PQ, en 1994, qui a baissé d’abord les redevances. Donc, le ministre à l’époque, le ministre des Mines, était monsieur... l’actuel vice-président de l’Assemblée, M. François Gendron. Ils ont baissé les redevances des minières de 18 % à 12 % et ont commencé la ronde des crédits d’impôt multiples. Cinq pages de crédits d’impôt dans la Loi des mines. Donc, s’il y a une solution, c’est que le Québec a besoin plus que jamais d’un organisme public, Énergie Québec, pour gérer convenablement le développement de tous les secteurs, que ce soit éolien, gazier, pétrolier, tous les secteurs énergétiques, à savoir d’abord qu’est-ce qu’on a, qu’est-ce qu’on veut exploiter, qu’est-ce qu’on peut exploiter maintenant et qu’est-ce qu’on doit laisser pour l’avenir.

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