Édition du 16 avril 2024

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Nouveautés de l'hiver et du printemps chez MÉditeur

MÉDIAS, SYNDICALISME, LIBRE-ÉCHANGE, AFFICHES DES MOlVEMENT SOCIAUX ET POLITIQUES QUÉBÉCOIS, FÉMINISME (INCESTE, TRAITE, PROSTITUTION ET INÉGALITÉ), NAZISME EN GRÈCE …

Mutations de l’univers médiatique. Médias traditionnels et nouveaux. Sous la direction de Normand Baillargeon. Postface de Marc Laurendeau. Sous l’impact des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), mais aussi des restructurations qui, depuis une vingtaine d’années, bouleverse le monde des médias de masse, on assiste en ce moment à de profondes mutations des entreprises. Les jours des médias traditionnels sont-ils comptés ? Comment le journalisme­ citoven en plein développement influence-t-il celui des médias de masse ? Avec les NTIC et les formidables possibilités qu’elles ouvrent, assiste .. t -on, comme on le suggère parfois, à lëmergence d’un salutaire contre-pouvoir citoyen au quatrième pouvoir ? À quelles conditions la contribution citoyenne peut-elle être positive ? Quels éventuels dangers, le cas échéant, fait-elle courir à la qualité de l’information rendue accessible ? Pour réfléchir à ces questions et il ces enjeux, des personnalités -Stéphane Baillargeon (Le Devoir), Florent Daudens (Radio-Canada), Philippe de Grosbois (À bâbord !), Chantal Francoeur, Anne Goldenberg, Isabelle Gusse, Simon Iodoin (Voir) ainsi que des membres du groupe Gue’ des activités paralogiques, propagandistes et antidémocratiques -analysent certaines des mutations en cours, et [éminent journaliste Marc Laurendau réagit à leurs propos.

David Camfield, La crise du syndicalisme au Canada et au Québec. Réin venter le mouvement ouvrier. La crise des mouvements syndicaux québécois et canadien est profonde. Le taux de syndicalisation dans le secteur privé est tombé à 16,1 %. Les droits syndicaux dans le secteur public sont devenus plus formels que réels. Le patronat et les gouvernements sont partout il l’offensive, exigeant des concessions el les obtenant souvent Sll1S trop rencontrer de résistance. Les liens entre l’entreprise et les syndicats sont désormais étroits, particulièrement depuis la création de différents fonds syndicaux d’investissement. La démocratie dans les syndicats laisse beaucoup à désirer ; la base syndicale est démobilisée et démotivée. La solidarité entre syndicats est faible, tout comme celle entre le mouvement syndical, les autres mouvements sociaux et la masse des salariées non syndiquées. l’action politique des syndicats se limite généralement à des gestes symboliques d’appui à des partis ou des candidatEs qui, en pratique, acceptent et même promeuvent le néolibéralisme. Il y a, bien sûr, des exceptions dans ce sombre tableau, mais elles sont rares. D’où la nécessité, selon David Carnfield, de réinventer le mouvement ouvrier. Traduit de l’anglais (Canada) par Catherine Browne.

Claude Vaillancourt, L’empire du libre-échange. Le libre-échange nous est présenté comme nécessaire à la prospérité. Ses résultats sont pourtant douteux. Sous son règne, les inégalités sociales s’accentuent, l’environnement se détériore et les conditions de travail se dégradent. Pourtant, on continue à le considérer comme la solution pour résoudre les difficultés éco­nomiques et relancer la croissance. Les accords de libre-échange ont un important dénominateur commun : ils favorisent les compagnies transnationales et affaiblissent la souveraineté des États. Ils libéralisent les marchés et les déréglementent en fonction des intérêts des grandes entreprises, Si bien qu’ils ont peu à voir avec la liberté ou les échanges commerciaux, mais bien avec la domination d’une oligarchie qui s’est dotée d’instruments juridiques dont la fonction est de consolider et de pérenniser son pouvoir. Écrit de façon concise et dans un langage accessible, ce livre fait la lumière sur le foisonnement d’accords qui transforment en profondeur Et durablement le monde.

François-Guy Touchette, Les murs murent ! Affiches de mouvements sociaux et politiques du Québec. Préface de René Binette, directeur de l’Écomusée du fier monde. Depuis plus de quarante ans, François-Guy Touchette s’efforce de préser­ver l’affiche politique, communautaire, syndicale et populaire québécoise. Ce livre contient 142 affiches produites au cours des années 1960, 1970 et 1980. C’est là une excellente façon de préserver et de pérenniser la mémoire collective des luttes pour une plus grande justice sociale, les libertés démocratiques, contre l’exploitation et l’oppression. Dans les années 1960-1980, il Y avait dans l’air politique du Québec un vent de changement social et l’affiche a été le moyen privilégié pour le dire haut d fort. L’affiche se conçoit comme un message formulant une invitation il participer à la chose publique. Après tout, c’est l’emploi auquel elle est destinée : nous informer et, peut -être, nous conscientiser !

Jeanne Cordelier et Mélusine Vertelune, Ni silence, ni pardon. L’inceste : un viol institué. Préface de Marie-France Casalis. Près de 25 % des filles subissent une expérience à caractère sexuel avec un adulte avant l’âge de treize ans. Les récits de Jeanne Cordelier et de Mélusine Vertelune portent sur un type d’agression à caractère sexuel particulier, celui qui est défini
comme incestueux. La fillette, qui en est victime, est complètement démunie, car une personne censée la protéger et l’aimer l’agresse, en fait son objet sexuel. La plupart du temps, la fillette se tait, par honte, par peur, par soumission à son entourage, parce qu’elle sait qu’elle ne sera pas crue. Et si elle parle, on la fait taire. Ainsi, en toute impunité se perpètrent des crimes
aux conséquences dévastatrices sur les plans physique et psychologique. Or, certaines, un jour, décident courageusement de briser le silence, un silence lourd, étouffant, accablant. Jeanne Cordelier a publié de nombreux romans, dont La Dérobade, qui explorent, entre autres les conséquences des agressions sexuelles dans l’enfance. Mélusine Vertelune brise enfin cette « véritable conspiration des oreilles bouchées », y compris dans le milieu dans lequel elle milite : l’anarchisme.

Catharine A. MacKinnon, Traite, prostitution, inégalité. De nos jours, il n’y a pas plus de prise de position favorable à la traite des êtres humains qu’il y a de prise de position publique pour l’esclavage. Il est également très difficile de trouver des partisanes déclarées de l’inégalité… Ce n’est pas le cas de la prostitution. Certaines personnes sont pour la prostitution. Plus nombreuses sont celles qui considèrent politiquement correct de la tolérer. La plupart présument que, même si elle n’est pas réellement souhaitable, la prostitution est nécessaire, inévitable, sans dommage. Est-ce que la décriminalisation du proxénétisme et la légalisation des maisons closes assureront une plus grande sécurité physique aux personnes prostituées ? Contrairement à la Cour suprême du Canada, la juriste de réputation internationale, Catharine A. MacKinnon, répond négativement à cette question. Elle soutient que « loin de rendre la vie des prostituées plus sûre, la décriminalisation totale de la prostitution peut même la rendre encore plus dangereuse ». Pour cela, elle s’appuie sur les expériences des pays qui ont légalisé la prostitution et le proxénétisme et sur celles des pays, de plus en plus nombreux, qui décriminalisent les personnes prostituées et pénalisent les clients-prostitueurs ; la stigmatisation liée à l’activité prostitutionnelle se retourne désormais contre les prostitueurs. Traduit de l’anglais (États-Unis).

Dimitri Psarras, Aube dorée. Le livre noir du parti nazi-fasciste grec. Violences, persécutions raciales, assassinats, complicités policières et étatiques, « interventions » auprès des employeurs pour qu’ils licencient les travailleurs étrangers, banques alimentaires réservées aux « Grecs d’abord »… En 2012, le parti Aube dorée obtient 6,92 % des suffrages exprimés (425 981 voix) et 18 sièges, devenant ainsi la cinquième force politique du pays. La Grèce est le premier pays d’Europe à accueillir dans son parlement un parti ouvertement nazi. Comment un pays qui a subi l’occupation nazie peut-il permettre à un parti nazi de devenir une force politique importante ? Comment cette extrême droite grecque, décriée et marginale voici quelques années encore, parvient-elle à présent à dicter l’ordre du jour politique en imposant ses choix radicaux au système ? Une enquête fouillée sur la montée de la peste brune grecque sur un fond de déstructuration sociale. Traduit du grec par Panos Angelopoulos. Coédition avec Syllepse (Paris).

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