Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Fiscalité

Pour une fiscalité plus équitable (2)

Depuis trente ans, les revenus des plus fortunés ont grimpé dans tous les pays industrialisés. Selon Louis Maurin, les inégalités se creusent par le haut sans être corrigées par la redistribution sociale et fiscale. Aux États-Unis, les 1 % les plus aisés recevaient 9 % du revenu national au milieu des années 1970. En 2006, ils en percevaient 23 %.

Dans le billet précédent, je citais une étude réalisée par un économiste irlandais qui concluait que, pour tous les pays membres de l’OCDE, il n’y aurait aucune corrélation significative montrant un lien quelconque entre le niveau de taxation des entreprises et la croissance économique. Par contre, son étude établissait une relation positive entre le niveau d’imposition moyen, le revenu per capita et la faiblesse du taux de chômage des pays de l’OCDE : les 10 pays qui affichent les taux d’imposition moyen les plus élevés seraient les 10 pays les plus riches du monde (excluant les pays pétroliers).

Or, que nous dit l’Association des manufacturiers et exportateurs du Canada : la réduction du taux d’imposition des entreprises en 2011 et 2012 permettra au secteur manufacturier de créer jusqu’à 100 000 emplois supplémentaires. Ce n’est qu’un mensonge de plus, une « idée-Zombie », provenant d’un groupe d’intérêts qui, dans un contexte particulièrement difficile pour la majorité de la population canadienne, préfère continuer collectivement à s’en mettre plein les poches plutôt que de contribuer à résoudre les enjeux actuels.

Dominées par un courant de pensée où la cupidité a complètement fait disparaître l’éthique et l’attachement à la communauté, avec laquelle ils n’ont plus aucune espèce de liens, les associations de gens d’affaires semblent contrôlées par des voyous avec un vernis de respectabilité. Pour plusieurs d’entre eux, ce ne sont finalement que des « Lord Conrad Black » qui ne se sont pas faits pincer !

Selon l’étude annuelle réalisée par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), les revenus des dirigeants canadiens seraient à l’épreuve de la récession – Recession-Proof. Alors que les travailleurs canadiens étaient lourdement affectés, le revenu moyen des 100 plus gros PDG (6,6 millions $) aurait été 155 fois plus élevé que le revenu moyen au Canada (42 988 $). Et cette évaluation des revenus des plus riches serait sous-estimée puisqu’elle ne tient pas compte d’une partie, de plus en plus importante, de ceux-ci : les stocks options.

Comme le mentionne le chercheur du CCPA : « And that’s only half the story. These CEOs are sitting on $1.3 billion of stock options they haven’t yet cashed in. That’s about $2 in future income for every $1 they declared in 2009. » En 1998, le revenu moyen des 100 plus gros PDG était de “seulement” 104 fois le salaire moyen. La crise ? Ils sont ceux qui la font subir aux autres ; ces gens-là ont les moyens de s’en protéger et de profiter de l’occasion pour réclamer de nouveaux avantages…

Mais depuis trente ans, les revenus des plus fortunés ont grimpé dans tous les pays industrialisés. Selon Louis Maurin, [dans un article non gratuit d’Alternatives Economiques] les inégalités se creusent par le haut sans être corrigées par la redistribution sociale et fiscale. Aux États-Unis, les 1 % les plus aisés recevaient 9 % du revenu national au milieu des années 1970. En 2006, ils en percevaient 23 %.

En France, la proportion est passée de 7,7 % à 9 % entre 1995 et 2006. Alors qu’elle s’était réduite de façon sensible après la crise de 1929, la part des plus riches dans le revenu national des pays occidentaux s’est remise à augmenter à partir des années 1970 aux États-Unis et une décennie plus tard en Europe. Au Royaume-Uni, le phénomène est perceptible au tout début des années 1980. Le temps des ploutocrates est revenu !!!

Source : http://www.oikosblogue.coop/?p=6458

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