Édition du 16 avril 2024

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Sauvegarde de la Broadback : les scientifiques urgent Québec de cesser toutes coupes forestières

Dans un rapport percutant qui avait été coulé dans les média durant la campagne électorale et qui est enfin rendu public sur le site de la Chaire de recherche en aménagement forestier durable (http://chaireafd.uqat.ca/publication/articlePDF/2012RapportFinalCaribouForestierBaieJames_EeyouIstchee.pdf), des chercheurs de renom recommandent au gouvernement du Québec qu’aucune nouvelle activité industrielle ne soit entreprise dans la Vallée de la Broadback afin d’éviter la disparition du caribou forestier. Ce territoire, identifié par Greenpeace comme étant une des meilleures opportunités de conservation au Canada et un premier test pour la protection des écosystèmes dans le cadre du Plan Nord, représente une des dernières grandes forêts vierges du Québec.

L’auteur est blogueur de Greenpeace Canada.

Revendiquée par les Nations Cries de Nemaska, Waswanipi et Ouje-Bougoumou pour être transformée en grande aire protégée de plus de 13 000 km2 , la Vallée de la Broadback est au cœur de l’étude des chercheurs Tyler Rudolph, Pierre Drapeau, Martin-Hugues St-Laurent et Louis Imbeau. Leur rapport scientifique, maintenu confidentiel par le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune pendant des mois, conclut que le développement en territoire forestier Cri, en plein coeur du Plan Nord, mène actuellement à la disparition du caribou forestier. Le rapport affirme que le gouvernement doit protéger les aires revendiquées par les Cris et appuyées par Greenpeace.

« Nous recommandons l’approbation des propositions d’aires protégées de Waswanipi et de Nemaska, en plus de l’expansion de la réserve de parc national Assinica. » Rudulph et al. 2012

Le rapport met en lumière l’effet dévastateur des coupes forestières et de la construction de chemin sur le caribou forestier, une espèce menacée à travers le pays. Les trois hardes étudiées par les chercheurs sont en déclin, et les taux de perturbations provoquées par l’industrie forestière sont trop élevés pour que la survie de l’espèce soit assurée. Il y a deux ans, Greenpeace publiait le rapport Refuge Boréal qui démontrait l’urgence de protéger deux sites prioritaires : la Vallée de la Broadback et les Montagnes Blanches. Depuis, les Cris de Waswanipi et Greenpeace ont bloqué une route et envoyé un message clair aux grands acheteurs de bois, aux compagnies forestières et aux gouvernements : il faut sauver la Broadback. IMMÉDIATEMENT.

L’arrivée du nouveau gouvernement permettra-t-elle enfin de sauver cet écosystème exceptionnel et les espèces fragiles qu’il abrite ? Il en dépend de la volonté des ministres Breton-Ouellet-Larouche et de leurs adjoints McKay et Trottier.

Nicolas Mainville

Greenpeace Canada

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