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Santé

Transfert de plus de 42 professionnels des CLSC vers les groupes de médecine de famille dans la région de Québec : la FP-CSN craint pour la mission des CLSC

QUÉBEC, le 20 mars 2016 - La Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN) déplore le transfert annoncé de 42 professionnels des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF), qui vient d’être annoncé au syndicat de la région de Québec, le SPSSS. Il s’agit donc d’une ponction d’effectifs essentiels qui agissent en prévention et en intervention psychosociale, aspects qui sont au cœur de la mission des CLSC.

Lors d’une récente rencontre avec la direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale, le syndicat a appris qu’au moins 27 travailleurs sociaux et 15 autres professionnels seront touchés par ce transfert. Les délégués du SPSSS réunis en conseil syndical cette semaine se sont montrés indignés du transfert de l’accueil des services sociaux des CLSC vers les GMF, retirant ainsi aux clientèles les plus vulnérables un service efficace. « Ce drainage de ressources vers le privé est tout simplement inacceptable, estime Danny Roy, président du Syndicat des professionnèles de la santé et des services sociaux (SPSSS) affilié à la FP-CSN. On prend non seulement les effectifs en place pour les déplacer dans un autre milieu avec une approche médicale, mais on transfère aussi une partie du budget alloué aux CLSC. Cette situation est alarmante et nos membres sont très inquiets par rapport à la façon dont se donneront les services sociaux. Nous sommes en train de condamner à petit feu les CLSC au profit des établissements privés. Ce transfert d’expertise vers le privé participe donc à la dégradation de l’offre des services sociaux en CLSC. »

Les CLSC offrent une organisation des services professionnels selon une approche interdisciplinaire qui fonctionne bien. Il vaudrait mieux resserrer les liens entre les CLSC et les GMF, selon la FP-CSN. « Nous sommes d’accord sur l’objectif de sortir de l’hospitalo-centrisme, mais cette nouvelle approche demeure tout de même basée sur l’aspect médical. Or, il est possible et souhaitable d’offrir ces services sans passer par un médecin. Au lieu de rendre le continuum de service plus fluide, il semble qu’on le complexifie inutilement. Pourquoi changer une formule qui a fait ses preuves ? Les CLSC assurent déjà le bon service, au bon moment, par le bon professionnel. Au surplus, les transferts passés n’ont pas démontré les bénéfices promis pour l’accessibilité aux services », assure Nancy Corriveau, vice-présidente de la FP-CSN. La nouvelle directive ministérielle risque donc de limiter davantage l’accessibilité des services psychosociaux.

Malheureusement, au fil des fusions d’établissements depuis le début des années 2000, le ministère de la Santé et des Services sociaux a délaissé peu à peu le modèle des CLSC pour privilégier un modèle plus médicalisé. Ainsi, la prévention est mise de côté pour faire place à une approche axée sur les soins curatifs. À titre d’exemple, les travailleurs sociaux en CLSC mettent l’accent sur la prévention, ce qui permet de limiter par la suite les interventions de type curatif. La FP-CSN estime par ailleurs que cette nouvelle approche risque également d’entraîner à la fois des périodes d’attente plus longues pour rencontrer un professionnel de la santé, tout en impliquant des risques supplémentaires pour la santé de nombreuses personnes.

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