Édition du 16 avril 2024

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États-Unis

Une année de gouvernement Biden

Après une année de gouvernement de Joe Biden, sa présidence, tout comme le fragile ascendant des démocrates sur le Congrès, est en grande difficulté. Réputé démocrate centriste, Biden est devenu le candidat du parti en 2020, évinçant Bernie Sanders grâce au soutien décisif que lui apportèrent des politiciens noirs, de l’élu à la chambre des Représentants, Jim Clyburn (Caroline du Sud) à Barack Obama.

Revue L’Anticapitaliste n°133 (février 2022)

Par Dianne Feeley

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Joe Biden et Kamala Harris rencontrent des conseillers à la sécurité nationale pour discuter de la situation en Afghanistan, le jeudi 19 août 2021. © Maison Blanche

Bien qu’ils ne représentent que 13 % de la population, les électeurs noirs sont un facteur clé du succès de Biden du fait de leur participation, à 90 % en sa faveur en 2020. Dans des compétitions aussi serrées, la victoire ou la défaite peuvent tenir au gain ou la perte de deux petits points de pourcentage.

Les principales priorités du gouvernement Biden, en commençant par l’économie

Tandis que la pandémie continuait de se répandre, Biden se présenta comme celui qui allait « reconstruire, en mieux ». Si le slogan n’était pas très accrocheur, il n’en soulignait pas moins les priorités au cœur des préoccupations de citoyens : lutter contre la Covid-19, améliorer l’économie, répondre à la demande de justice raciale et combattre le changement climatique. Biden parvint notamment à accroître son soutien électoral chez les électeurs blancs non diplômés (façon grossière de catégoriser les électeurs de la classe ouvrière blanche) de quatre points de pourcentage face à Hilary Clinton.

Biden passa d’emblée dix-sept décrets présidentiels (annulant ceux de Trump, dans la plupart des cas), rejoignit l’accord de Paris sur le changement climatique et l’organisation mondiale de la santé, révoqua les permis pour la construction de l’oléoduc Keystone entre le Canada et les États-Unis1, mit un terme à l’état d’urgence national à la frontière du Mexique et revint sur le soutien à la guerre saoudienne au Yémen. Il adopta la loi de Plan de sauvetage américain de 2021, enveloppe de relance de 1 900 milliards de dollars en réponse à la pandémie de Covid-19 et à la récession. Après le chaos du régime Trump, les médias firent de Biden le Franklin D. Roosevelt d’un nouvel âge du New Deal.

Mais l’examen du bilan du gouvernement Biden au terme de sa première année de mandat révèle la difficulté de tenir les engagements et d’être à la hauteur du battage médiatique. Même en analysant la situation économique, il y a une déconnexion entre, d’une part, les indicateurs montrant une croissance du PIB de 5,6 % en 2021 et une prévision de 3,2 % pour 2022, et, d’autre part, le sentiment répandu dans l’opinion publique d’un échec de ce gouvernement. Le chômage est descendu à 3,5 %, résultat spectaculaire si l’on se souvient que bien des économistes pensaient qu’il faudrait des années pour atteindre un taux aussi faible. Mais en réalité, pour diverses raisons, plus de deux millions de travailleurs se sont retirés de la population active. Les 7 % d’augmentation de l’inflation cette année, après quarante années de faible inflation, entraînent une augmentation des prix pour tout le monde. Dans une économie capitaliste dépourvue d’un vrai filet de protection sociale, et qui opère de manière assez indépendante du gouvernement, la promesse initiale de Biden et ses déclarations ultérieures selon lesquelles l’inflation n’était qu’un phénomène temporaire, semblent trahir une certaine incompétence, au mieux.

Lors de la crise de la chaîne d’approvisionnement, à l’automne dernier, Biden annonça avoir fait en sorte que le port de Los Angeles reste désormais en activité 24h sur 24, 7 jours sur 7, afin de soulager les engorgements. Mais le problème allait bien au-delà de celui du fret coincé dans les ports des États-Unis et concernait à la fois les fermetures d’usines en Asie suite à la pandémie de Covid, la pénurie de containers maritimes et le manque prolongé de camionneurs pour acheminer les marchandises chez les détaillants. Autrement dit, la production capitaliste « juste-à-temps » et les méthodes de transport se révélèrent incapables de surmonter les problèmes de la pandémie. L’intervention de Biden n’apporta pas de solution et lui donna l’image d’un homme faible.

Biden revendique souvent en fanfare son expertise de politicien expérimenté à même d’apporter des réponses aux problèmes et de parvenir à des accords avec des élus « de tous bords. » Mais soit la tâche s’avère bien plus compliquée que ce qu’il avait anticipé, soit il s’avère incapable d’utiliser son savoir-faire politique pour arriver à faire adopter la législation nécessaire. L’exemple le plus notoire de ce genre d’échec en est sa loi de « reconstruction en mieux » visant à remettre en état et à rénover non seulement les infrastructures physiques (ponts, routes, systèmes d’évacuation), mais aussi à répondre aux besoins sociaux non satisfaits (structures de garde de d’enfants abordables, arrêts maladie indemnisés et hausse du salaire minimum – le salaire minimum fédéral reste à 7,25$ de l’heure) et à mettre en œuvre certains projets permettant de s’attaquer au changement climatique. Lorsqu’il vint participer à la COP26, ces projets étaient déjà lettre morte au Sénat américain.

La situation des familles aurait été bien pire sans l’augmentation du montant et de la durée des aides aux sans-emplois, chèques mensuels envoyés aux personnes ayant des enfants à charge, et les milliards supplémentaires transférés aux États et aux villes pour empêcher les expulsions locatives et pour les équipements devant permettre les réouvertures d’écoles. Au deuxième semestre 2021, les familles avec enfants ont reçu 93 milliards de dollars, permettant à 36 millions de familles et à 3,6 millions d’enfants de sortir de la pauvreté. Au terme de l’année 2021, cette aide a pris fin et les familles les plus vulnérables se retrouvent à nouveau seules.

Justice raciale

Dans la phase la plus critique de sa campagne en 2020, Clyburn, élu de Caroline du Sud, vint en renfort de Biden et fit une proposition, que celui-ci reprit dans le débat au sein du parti démocrate : nommer une femme noire à la Cour suprême des États-Unis si l’occasion s’en présentait. La démission du juge Steven Breyer, au mois de janvier, lui donna la possibilité de tenir sa promesse. Biden remporta alors la primaire en Caroline du Sud, puis l’élection de 2020, avec Kamala Harris à ses côtés.

Deux décisions récentes de la Cour suprême des États-Unis font subir un grave dommage à la loi sur le droit de vote de 1965 et menace le droit de vote des afro-américains. Sans la possibilité de contrôle préalable des propositions de modification des procédures de vote dans les États et municipalités connues pour avoir fait obstacle au vote des Noirs dans le passé, la législation a perdu son pouvoir de blocage des procédures discriminatoires au moment où elles sont élaborées. Alors que le Congrès pourrait raviver cette loi en promulguant la loi John Lewis sur le droit de vote, la législation reste coincée au Sénat.

Maintenant que le recensement américain pour l’année 2020 est disponible, les assemblées législatives ont la responsabilité du redécoupage des circonscriptions pour la prochaine décennie. Dès lors que la majorité d’entre elles sont pour l’instant sous le contrôle des républicains cherchant le soutien de la base de Trump, les électeurs noirs sont en ligne de mire : des milliers de bureaux de vote ont été fusionnés, les possibilités de scrutin anticipé et par courrier ont été réduites, des circonscriptions découpées pour favoriser les Républicains. Dans certains États, les assemblées ont aussi voté des dispositions visant à criminaliser les erreurs éventuelles des personnels de bureaux de vote, et à passer outre le vote populaire lorsqu’elles le jugent nécessaire. Dans ces circonstances, il y a une certaine ironie à voir le président Biden organiser récemment une rencontre internationale consacrée à la démocratie, comme si les États-Unis avaient quelque chose à offrir en la matière !

Alors qu’il était encore candidat, Biden déclara que l’assassinat de George Floyd était « un rappel tragique de quelque chose qui ne se limite pas à un incident isolé, mais qui participe d’un cycle systémique d’injustice profondément ancré, qui a toujours cours dans notre pays. » Malgré l’absence de collecte centralisée de données sur les assassinats de civils par la police, les rapports partiels au cours de la dernière décennie révèlent qu’au moins 1 000 personnes meurent aux mains de la police chaque année. Les Noirs, les Latinos, les Amérindiens figurent en nombre disproportionné parmi ces victimes. Dans une majorité de cas, elles ne portaient pas d’arme et avaient été arrêtées pour des délits non violents. La réponse du président Biden a cependant consisté à accorder des budgets supplémentaires à la « police de proximité ». Cette approche présuppose que si la police connaît le quartier, elle ne craindra pas l’inconnu et donc ne brutalisera ni ne tirera sur les suspects. Aucun plan pour s’attaquer à la dimension systémique du problème.

Même après les critiques de Biden contre les tentatives de Trump de fermer les frontières des États-Unis avec la construction d’un mur, sa diabolisation des demandeurs d’asile et la séparation cruelle des parents et enfants migrants, le gouvernement Biden n’a pas proposé de stratégie permettant d’apporter des réponses humaines. D’emblée, Kamala Harris (née de parents ayant émigré aux États-Unis) fut envoyée au Mexique et dans les pays d’Amérique centrale pour envoyer le message : « Ne venez pas pas aux États-Unis ». Elle consulta des représentants du gouvernement au sujet des entreprises prêtes à accroître leurs activités dans ces pays afin de s’attaquer, prétendit-on alors, aux causes de la migration.

Beaucoup de militants pour les droits des migrants sont choqués de voir que Biden a autorisé le titre 42, une fausse « mesure de santé » qui permet d’expulser les migrants du territoire. En lien avec les protocoles de protection contre la migration également mis sur pieds par Trump, ce sont des milliers de personnes qui sont expulsées. En plus de cette violation du droit fédéral et international des réfugiés, l’incarcération prolongée de migrants dans ces centres de détention à but lucratif se poursuit. Bien que la politique de séparation des familles adoptées par Trump soit attaquée en justice par les organisations pour la défense des libertés individuelles, le gouvernement Biden décide de la défendre dans les audiences.

En septembre dernier, des photographies de gardes-frontières US à cheval usant de leurs rênes pour fouetter des Haïtiens qui traversaient le Rio Grande, horrifia un peu plus encore les Américains. Pour les Afro-américains en particulier, la scène parut faire revivre les patrouilles de chasse aux esclaves. Biden a eu beau promettre enquête et sanctions contre les responsables, quatre mois plus tard le département de la sécurité intérieure refusait toujours de livrer les conclusions de l’enquête. Au même moment, la droite affirmait que ces agents n’avaient pas fait autre chose que leur travail.

À quoi s’ajoute encore la nécessité immédiate d’une attribution de Statut protégé temporaire (TPS) pour les réfugiés de pays en proie aux conflits armés ou frappés par les désastres naturels. Plus de 300 000 personnes vivent et peuvent travailler aux États-Unis du fait de ce statut conféré par le gouvernement, et à l’évidence, les Haïtiens devraient pouvoir en bénéficier. Mais cette mesure temporaire ne débouche pas sur la citoyenneté. En fait, une fois le TPS levé, les expulsions peuvent reprendre.

Autre aspect de la politique d’immigration en suspens : une réforme remontant à l’ère Obama concernant les personnes arrivées aux États-Unis alors qu’elles et ils étaient encore enfants. La disposition dite d’Action différée pour l’arrivée d’enfants (DACA) accorde une période de deux ans « d’action différée » avant expulsion. Sur les 1,9 million de personnes arrivées aux États-Unis alors qu’elles étaient encore enfants, 643 560 sont couvertes par ce programme. Elles ont la permission de travailler et de se scolariser. Plus de 200 000 étaient considérées comme « travailleurs essentiels » durant la pandémie, et parmi elles, 27 000 étaient dans le secteur de la santé. Mais là encore, rien qui permette d’accéder à la citoyenneté. Il y a un an, une Cour du Texas jugea ce programme illégal et prononça l’interdiction d’accepter toute nouvelle candidature. Malgré le soutien populaire en faveur du souhait de ces « dreamers » de vivre dans le seul pays qu’ils ont jamais connu, leur avenir reste incertain.

Avec une population de sans-papiers estimée à 11 millions de personnes aux États-Unis, l’incapacité du Congrès à adopter une politique humanitaire en matière d’immigration abandonne ces personnes à une existence cachée, où il devient impossible d’accéder aux soins, à l’éducation ou à des logements sûrs et abordables, et pour ne rien dire du droit à de vrais emplois, bien rémunérés.

Le gouvernement Biden a déçu les défenseurs de la justice sociale sur l’ensemble de ces questions. Lorsque Biden se décida enfin à s’exprimer en soutien au droit de vote à Atlanta, même Stacy Abrams, figure de proue sur se thème, resta à l’écart. Les Démocrates progressistes au Congrès sont également très insatisfait.es de la réaction tardive de Biden à l’attaque contre les droits des électrices et électeurs. Depuis que Biden a pris ses fonctions, les assemblées législatives aux mains des Républicains ont fait adopter 52 projets de loi restrictifs, dont une loi en Georgie qui criminalise le fait d’apporter de l’eau aux personnes en file d’attente pour voter.

Faire adopter des lois

À la chambre des représentants, les Démocrates n’ont qu’une courte majorité et le Sénat est divisé en deux moitiés, le vote de la vice-présidente permettant de départager les deux camps. Cependant, le Sénat est bâti sur un mécanisme de blocage lié à sa composition anti-démocratique et exacerbé par ses règles de fonctionnement. En tant qu’assemblée constituée de deux sénateurs pour chaque État, il accorde un poids disproportionné aux États les moins peuplés ; la moitié de la population du pays se concentre dans neuf États sur les 50 existants, et cependant, il n’y a que 18 sénateurs pour les représenter.

À cela s’ajoute des règles du Sénat requérant un vote des trois cinquièmes de ses membres pour conclure un débat en préalable à l’adoption d’un projet de loi quelconque. Les défenseurs de ce système dit d’« obstruction » expliquent qu’il est nécessaire à la préservation des droits de la minorité et qu’elle encourage un esprit de compromis. Cette règle antidémocratique d’une assemblée antidémocratique permet de bloquer des lois et pourrait être supprimée par un vote majoritaire dans les premiers mois du gouvernement, mais Biden s’y opposa. Certain qu’il était à même – lui, qui avait longtemps siégé comme sénateur – de trouver des compromis et de faire adopter des législations, il n’a révisé sa position que récemment. Mais deux sénateurs démocrates (Joe Manchin, Virginie occidentale, et Kyrsten Sinema, Arizona), s’opposèrent à cette réforme et ajoutèrent leur vote à ceux de tout le bloc républicain.

Cette incapacité à mettre un terme au dispositif d’« obstruction » a empêché non seulement deux projets de loi sur le droit de vote d’être soumis au vote, mais également l’adoption du plan phare du mandat de Biden. Son programme « reconstruire en mieux » aurait permis de s’attaquer à toute une série de questions sociales, comme l’accueil de la petite enfance, la santé, l’éducation, le changement climatique, et de plus de doubler le salaire minimum fédéral (de 7,25 à 15$ de l’heure). Pour tenir compte de certaines objections, le gouvernement ramena le projet à un coût intégralement chiffré de 2,2 mille milliards sur une période de dix ans. On se débarrassa de l’augmentation de salaire et d’autres projets importants, mais même la version revue à la baisse fut sabordée par Manchin. Dans une émission de Fox TV news du dimanche matin, il expliqua que la loi ferait augmenter l’inflation, entraînerait la détérioration du réseau électrique et affaiblirait la sécurité nationale. Tout en jugeant ce projet trop « radical » pour être soutenu, Manchin ne vit aucun problème au fait de rejoindre 86 autres sénateurs dans un vote bipartisan pour l’adoption d’un énorme budget militaire pour une année, à 768 milliards de dollars, soit 24 milliards de dollars de plus que ce que la Maison Blanche demandait à l’origine.

En matière de politique étrangère, le gouvernement Biden paraît globalement maintenir la priorité donnée par le Pentagone à la concurrence entre « grandes puissances ». Il s’agit donc de poursuivre le basculement tenté par Obama en direction de la Chine pour lui faire obstacle, tout en maintenant une posture agressive face à la Russie. Les ventes de matériel militaire continuent d’aller bon train avec l’Arabie saoudite qui peut perpétrer son génocide au Yémen. Et aucun répit dans l’assistance militaire à des pays tels que l’Égypte et Israël, connus pour leurs atrocités en matière de droits humains.

Certes, l’année 2021 fut l’occasion d’une évolution spectaculaire avec la décision de Biden de poursuivre le désengagement d’Afghanistan commencé par Trump, en coopération avec les talibans sur le retrait des troupes US avant la fin de l’été. Si l’opinion américaine était favorable au retrait, la décision a été sapée par le chaos de l’évacuation ultime. Là encore, le gouvernement Biden a mal évalué la situation. Les gens qui avaient travaillé pour l’armée américaine et diverses organisations non-gouvernementales furent abandonnées sur place. Dans certains cas, ce sont des journalistes, d’anciens militaires et des militantEs des droits humains qui rassemblèrent des fonds afin de financer des vols de sauvetage d’un certain nombre au moins de ces personnes.

À l’approche des élections de mi-mandat

Avec ses trois nominations, Trump à nettement orienté la Cour suprême des États-Unis à droite. Elle est maintenant en train de revenir sur le jugement Roe contre Wade, décision qui depuis près de 50 ans a légalisé l’avortement au cours des deux premiers trimestres de grossesse. La remise en cause de Roe vs Wade irait à l’encontre de l’opinion publique et porterait atteinte à l’autorité de la Cour. Mais l’extrême droite y demeure en position de force. Si la Cour décide en l’occurrence qu’elle va trop loin, elle peut se contenter de permettre quelques restrictions supplémentaires. La Cour suprême aura-t-elle un impact sur les élections de novembre, ou le parti républicain de Trump arrivera-t-il à reprendre le Congrès ?

Dans ce système bipartite, cette élection signifie généralement que le parti qui ne contrôle pas la Maison Blanche renforce sa position au Congrès. La perte d’un seul siège ferait basculer le Sénat du côté républicain ; une perte de six sièges à la chambre des représentants placerait les Républicains aux commandes.

Qu’a fait la présidence de Biden pour éviter que l’on en arrive là ? Oui, le gouvernement a dû faire face à de réelles difficultés en prenant ses fonctions au beau milieu d’une pandémie. Mais les grandes promesses de législations transformatrices faites par Biden ont tourné court. Son gouvernement a sous-estimé l’inflation, a péché par excès de confiance sur divers enjeux, et n’a pas accordé la priorité aux questions de la justice sociale. Espérons qu’en dépit des déclarations de Biden sur une guerre qui approche, le gouvernement comprenne que le climat belliqueux autour de la situation ukrainienne est susceptible d’induire des erreurs d’appréciation catastrophiques. Le gouvernement parviendra-t-il à laisser un souvenir autre que celui des effroyables scènes de Haïtiens recevant le fouet à la frontière et d’alliés afghans piégés à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul ?

Le gouvernement Biden est pratiquement certain d’être mis en difficulté par des candidats républicains anti-vax, opposés au port du masque obligatoire, et adeptes du mythe de l’Amérique, « pays de la liberté, pays des braves ». Le tableau n’est pas beau à voir. Il est, certes, nécessaire de s’organiser à échelle de masse, à présent, autour des questions de justice reproductive, des droits de vote, de la justice climatique, et de gagner de nouveaux terrains de syndicalisation, mais malheureusement, il n’existe aucun parti indépendant pour s’opposer aux échecs des Démocrates et à la volonté des Républicains de pervertir la démocratie.

Traduction de T. Labica

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