Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 4 juin 2019

Le capitalisme, ennemi de l'environnement et de l'humanité

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

La réforme du mode de scrutin était un engagement de la CAQ lors de la dernière campagne électorale. Enfin, presque puisque l’engagement consistait dans le dépôt d’un projet de loi dans la première année de son mandat, soit d’ici octobre 2019. La CAQ ne s’est jamais engagé à faire adopter ce projet de loi... Et ce qui devait arriver risque bel et bien de se produire, soit que François Legault fasse un Justin Trudeau de lui-même et nous présente un projet alambiqué de référendum sans lendemain. Thérèse Mailloux du Groupe Femmes, politique et démocratie argumente en faveur d’une telle réforme doublée d’un engagement en faveur de la parité hommes-femmes. Elle croit qu ’« il est temps d’aller au-delà des affirmations de principe et des bonnes intentions. » Elle s’interroge sur la mécanique de scrutin qui sera retenue dans le projet de loi à venir et réclame une rencontre avec François Legault.

Pierre Mouterde, présent à la Grande Transition, s’interroge : "Québec solidaire s’est-il transmué en un parti populiste de gauche ?" C’est la question qu’on ne pouvait que se poser après avoir écouté Ludvic-Moquin-Beaudry au panel du samedi soir de la Grande transition, celui qui traitait des « Grandeurs et misères du populisme de gauche ».
 
André Frappier revient sur une présentation, « Repenser le nationalisme et raviver l’internationalisme » offerte lors de La grande transition en mai dernier à Montréal. L’auteur souligne notamment les carences des interventions portant sur la question nationale québécoise, soulignant la conception de l’indépendance en vase clos de Catherine Dorion, d’une absence de perspective en direction du Canada anglais et du reste de l’Amérique du nord. Il souligne les difficultés d’appréciation de l’importance stratégique de la question nationale au Québec par Makian Sondariee qui par ailleurs a fait une démonstration intéressante de l’importance de l’internationalisme dans les luttes. Mais pour Frappier, « la gauche doit se réapproprier la lutte pour l’indépendance comme moyen de se libérer du carcan capitaliste canadien. » Une gauche indépendantiste doit « comprendre les dynamiques différentes afin de conjuguer nos forces provenant de la lutte de libération nationale au Québec, des luttes pour la justice sociale et surtout présentement pour l’environnement dans le reste du Canada et au Québec, et la lutte de résistance et de conservation du territoire de la part des populations autochtones. »

Pierre Mouterde, présent à la Grande transition 2019, se pose la question : "Québec solidaire s’est-il transmué en un parti populiste de gauche ?" C’est la la question écrit l’auteur qu’on ne pouvait que se poser après avoir écouté Ludvic-Moquin-Beaudry au panel du samedi soir de la Grande transition, celui qui traitait des « Grandeurs et misères du populisme de gauche ».

 L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) a déposé son rapport final et les réactions sont vives de part et d’autres. Si la droite pousse les hauts cris et dénonce l’utilisation du terme « génocide », les organisations autochtones, prennent toute la mesure des défis qui pontent à l’horizon. Ce sont des appels à la justice qui émane de la déclaration de Femmes autochtones du Québec. L’Assemblée des Premières nations souligne (https://www.pressegauche.org/Action-immediate-et-concertee-necessaire-pour-eradiquer-la-violence-a-l-endroit) « qu’une action immédiate et soutenue, de chrome-extension ://gfjopfpjmkcfgjpogepmdjmcnihfpokn/img/icons/icon-play_128.pngconcert avec les Premières Nations, est essentielle pour mettre pleinement en œuvre les recommandations et les appels à la justice du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. » Le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec croit « que l’ensemble des gouvernements se dote de stratégies concrètes afin de soutenir et de reconnaître les organisationsqui offrent des services urbains de première ligne pour les Autochtones afin de répondre aux besoins urgents qui sont observés sur le terrain. » L’Assemblée des Premières nations du Québec-Labrador insiste sur le fait que « l’obligation urgente d’agir repose d’abord et avant tout sur les épaules de la Couronne. » L’organisme ajoute : « Soyons clairs, bien que les travaux de l’Enquête nationale, incluant son rapport final et ses recommandations, aient permis d’apporter une certaine lumière et une prise de conscience nationale, ils ne pourront certainement pas régler, à eux seuls, les vestiges de politiques visant l’extermination des Premières Nations. »

Sur la scène interntionale

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Les élections européennes, les luttes pour le climat, le 15 $ l’heure aux États-Unis et les prisonniers politiques sont les thématiques retenues pour caractériser la situation mondiale de cette semaine.

Concernant les élections européennes

Nous avons centré le bilan européen sous l’objectif de la France parce que les positions des différents partis politiques sont plus connues. L’échec cuisant du PCF et surtout celui de la France insoumise relancent un débat : faut-il tourner la page de la gauche ?

L’auteur fait le bilan des votes de la gauche. En 2017, le Parti Communiste Français et France Insoumise récoltait la moité des votes de la gauche avec 14%é En 2019, c’est 8,8% pour le quart des voix. Il y adonc constat d’échec pour la gauche. Pour l’auteur l’analyse des votes montrent qu’en 2017, la logique gauche-droite fonctionné : « Mélenchon attire d’abord la gauche (dont un gros quart de l’électorat Hollande de 2012) ; Macron bénéficie d’une autre partie de la gauche, du centre et même d’une petite frange du sarkozysme en décomposition ; Le Pen retrouve l’écrasante majorité de ses électeurs de 2012 (80%) et absorbe une partie de la droite » Pour 2019, ce n’est pas le cas. Il y a déplacement du balancier politique, l’abstention jouant un rôle : « Au total, le FI perd des voix du côté la gauche (30 à 34% des électeurs de Mélenchon venus voter l’ont fait pour un des autres partis de gauche en lice), voit un dixième de ses électeurs de 2017 choisir le RN comme vote utile « anti-Macron » et ne gagne rien ni à gauche ni à droite. Le RN fidélise son électorat et grignote celui de la droite (à la marge pour la gauche). La REM conserve un peu plus de l’électorat Macron de 2017 et grignote une part de celui de la droite. Le PC reste encalminé ; la FI perd et ne regagne pas » L’auteur poursuit son analyse de la gauche et accompagne le tout de tableaux des plus détaillés. La conclusion ouvre cependant à de grandes réflexions : « Pour regagner une dynamique populaire positive, il vaut mieux éviter les mots qui, en cautionnant la haine, provoquent du ressentiment populaire, davantage que de la colère. En se laissant aller à cette pente, on écarte ceux que l’on dit vouloir rassembler. Et, au bout du compte, on laisse le champ libre aux forces de la fermeture et de l’amertume. À ce jeu, la gauche et le mouvement populaire n’ont jamais gagné. »

Concernant les États-Unis

La bataille pour le 15 $ de l’heure a été un enjeu majeur aux États-Unis. Avec cet article, on voit qu’elle se poursuit de plus belle, même si on en entend peu parler. États-Unis.La bataille pour 15 dollars de l’heure : une bataille vitale… et pourtant difficile

L’article débute par une mise en situation. C’est Takara Gilbert qui nous parle de sa condition de vie pénible. Il y a au Connecticut, où cette lutte vient de gagner, plus de 330,000 personnes sous le 15 $ l’heure. D’ici 2023. leur situation va grandement s’améliorer. Aux États-Unis plusieurs villes et 6 états (la Californie, l’Illinois, le New Jersey, le Maryland, le Massachusetts et New York) ont déjà voté le 15 $ l’heure. C’est en 2012, que la bataille pour le 15 $ l’heure commence à New York dans la restauration rapide. Depuis les succès s’accumulent. Et avec la candidature de Juan Hernandez à la présidence, qui s’engage pour le 15 $ l’heure, la lutte va s’immiscer dans les présidentielles américaines. C’est donc une lutte loin d’être finies et surtout une lutte à suivre.

Concernent l’environnement, nous avons choisi deux articles de résistance et de luttes. Le premier rassemble deux déclarations des jeunes à la grève du 27 septembre. C’est une invitation formelle : faites grève avec nous ! En grève pour le climat avec les jeunes

Le premier manifeste se place du côté des jeunes et de leur futur en dénonçant les négociations inutiles, le laxisme offert aux entreprises. Il interpelle aussi les adultes mais pour poser l’importance de l’unité : « Nous sommes désolé·e·s de vous le dire – peut-être que ça vous dérange. Mais cette tâche n’est pas celle d’une génération isolée. C’est la responsabilité de l’humanité entière. Nous, les jeunes, savons que nous devons contribuer à cette lutte plus large et que nous pouvons faire la différence. » La deuxième déclaration insiste sur la participation de tout le monde à la grève et sur l’unité de tous les groupes : « Nous espérons que toutes les organisations de protection de l’environnement, de défense de la santé, de justice sociale et de solidarité internationale se joindront à nous. » La déclaration, à l’instar de l’autre, dénonce les oléoducs et gazoducs, les mines de charbons les pétrolières et gazières et les énergies fossiles en général. Et conclut en mentionnant que les choix actuels vont déterminer les prochaines dizaines de milliers d’années sur la terre.

Sur l’environnement, nous avons aussi choisi un article plus global.
Résistance

Ce qui fait l’intérêt de ce texte ce sont les solutions nouvelles avancées. D’abord, il pose le contexte économique : « L’écologie est écrasée par la compétition économique, et le sera encore plus si on ne limite pas la rentabilité du capital, la terre ne doit plus servir à nourrir cette compétition que les pays se livrent à travers les multinationales, qui se servent des pays tant qu’ils coopèrent à leurs profits » Ensuite l’auteur insiste sur la gravité de l’avenir soit des conflits, des guerres pour gérer les pénuries. Quant aux solutions, l’auteur commence par insister sur l’unité : « Nous ne pouvons pas laisser nos enfants mener un combat dont nous sommes la cause, l’avenir de l’humanité demande que nous unissions nos efforts pour tuer le néolibéralisme qui nous mène à notre perte, et pour cela, les partis, mouvements, groupes écologistes (sponsorisés par qui ?) doivent être tous unis, pour mener une action concertée pacifique pour renverser ce capitalisme néolibéral, et obliger les gouvernements à utiliser le capital des plus riches pour la transition écologique, ... » Il avance la création d’un site international pour imposer une dictature économique : « Le site mondial écologique aura pour objet d’orienter notre consommation vers d’éventuels acteurs prêts à mettre en œuvre cette nouvelle économie où on produit durable et écologique, il poussera les consommateurs vers ces entreprises, mais comme il y aura des résistances dans certains secteurs, il faudra les faire sauter en désignant une entreprise et une seule, même néolibérale, ... » Enfin l’auteur conclut : « Tous les partis, même écologiques, sont prisonniers de ce capitalisme néolibéral qui est le seul et vrai ennemi de la terre et de l’humanité. »

Concernant les prisonniers politiques

Nous avons voulu attirer votre attention sur des détentions de prisonniers suite à des luttes de masses soit en Catalogne et en Algérie. La répression politique se joue tout autant au nord qu’au Sud quand les populations se mettent en marche.

Pour La Catalogne, l’ONU dénonce l’Espagne.
L’ONU exige la libération immédiate des prisonniers politiques catalans en Espagne
Et l’ONU le fait en mentionnant : « tant la liberté d’expression que le droit de manifester et de participer ont été clairement violés. De même, la déclaration situe les leaders indépendantistes catalans dans un « mouvement politique pacifique », et on dit qu’ils sont en prison « pour leurs idées politiques ». »

Pour la situation en Algérie, c’est la mort d’un prisonnier qui provoque la colère.
Appel pour relâcher les prisonniers politiques en Algérie

L’article interroge et interpelle à la fois : « Comment le peuple peut continuer à sortir chaque semaine, à ce focaliser sur le départ de telle ou telle personne au sommet de l’état, alors que la chose la plus élémentaire est négligé, à savoir la libération de ceux qui on payé le lourd tribu pour avoir parlé trop tôt ou de façon isolé sur les mêmes revendication que la masse aujourd’hui. » Il nous reste des solidarités à construire avec ces personnes emprisonnées.

Bonne lecture.

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