Édition du 2 décembre 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La tentation pragmatique de Vincent

Je n’écris pas ces lignes pour accabler Vincent Marissal. J’écris ces lignes pour m’adresser à la cheffe de QS et aux radicaux de la base militante.

Je n’écris pas ces lignes pour accabler Vincent Marissal. J’écris ces lignes pour m’adresser à la cheffe de QS et aux radicaux de la base militante.

Mais avant, quelques mots pour clarifier mes propos dans les médias. J’aurais souhaité que Vincent ne quitte pas le navire QS pendant que QS traverse une période houleuse. Je suis certain que s’il en avait eu la force, Vincent aurait aussi voulu pouvoir faire preuve de ténacité et de conviction comme Pascal Bérubé qui est demeuré à la barre du PQ durant les années de la traversée du désert. Mais les convictions changent parfois et les siennes ont bougé, ce qui est humain et légitime. Dans cette circonstance je suppose aussi qu’il aurait souhaité un départ digne et serein comme Gabriel ; comme celui de Lionel Carmant qui a quitté la CAQ sans insulter les militant-es de la base, celles et ceux-là même qui ont œuvré sans compter leurs heures et leur énergie pour le faire élire. Hélas, ça ne s’est pas passé comme ça, et je crois que Vincent est le premier à le regretter. C’est une nuance qui importe.

À la cheffe de QS

La plupart des député-es qui quittent leurs partis le font parce qu’ils sont en désaccord avec leurs chefs. Vincent Marissal a fait la même chose : il s’est plaint de la base militante parce qu’il avait compris que la base militante est la véritable et seule cheffe de QS.

Ruba et Sol – et d’autres porte-paroles avant eux comme Françoise, Manon, Émilise, André Frappier, Andres Fontecilla et moi-même je crois bien, avons bien assimilé cette réalité et l’avons intégrée tant bien que mal dans nos pratiques. Gab a sans doute tenté de le faire aussi, mais avec quelques difficultés. Vincent toutefois, comme quelques-autres d’entre nous les Solidaires- n’a finalement pas pu accepter que la ’’base militante’’ soit la cheffe. Et ça donne ce départ.

Je dis quelques autres d’entre nous en me rappelant par exemple d’une des membres du comité de coordination nationale de l’UFP et qui était parmi les fondatrices de QS en 2006. Elle ne cessait de s’en plaindre en privé et me voulait comme chef. Mais dans la réflexion qui a mené à la fondation de QS on a préféré rompre avec cette structure hiérarchique politique, celle de chef, héritée de la nuit des temps. QS a choisi de faire de la délibération de ses membres son unique cheffe. Comment un assemblage de gens en délibération peut remplir le rôle de chef ? Tout chef est en constante délibération avec lui-même et son entourage. Rien de différent à ce chapitre si ce n’est un mécanique plus compliqué, mais pas tant à l’ère moderne des moyens de communication en continue.

La structure hiérarchique novatrice que QS s’est donnée à sa fondation ne vise ni à étouffer personne ni à embrigader quiconque contre son gré. Elle est connue de toutes et tous à l’admission dans nos rangs. C’est une vision démocratique qui correspond selon nous à l’évolution des sociétés démocratiques et à l’approfondissement de la démocratie en faveur de structures de représentation et de délégation de pouvoir décentralisées.

La chefferie traditionnelle qui s’incarne dans une personne est la pierre angulaire des organisations et sociétés autoritaires primitives ou traditionnelles. Il est cependant navrant de constater qu’à l’ère de la littératie universelle et la démocratisation du savoir et des droits, nos structures de pouvoir contemporaines soient encore aussi lourdement imprégnées de ce schéma archaïque.

Renoncer à une organisation du pouvoir centrée sur un-e chef-fe est de mon point de vue une autre étape dans le long parcours d’un idéal démocratique qui a émergé il y a trois ou quatre siècles avec le renversement des monarchies despotiques. Diminuer, voire abolir les pouvoirs confiés au chef a pour objectif ultime de diminuer le plus possible l’inégalité inhérente qui existe dans la relation entre gouvernants et gouvernés. Car cette inégalité est un obstacle à l’idéal démocratique qui vise la pleine souveraineté des peuples et des citoyens.

Qui dit idéal se pose la question de son accessibilité. Évidemment on peut douter que cet idéal soit réalisable dans un avenir prévisible. Mais rien n’empêche les organisations qui tendent vers une plus grande autonomie et souveraineté des citoyens à diminuer cette inégalité en innovant. Ce qui requiert d’abord le dépassement des structures anciennes, dont celles dominées par la figure du chef.

Ceci ne se fera pas par génération spontanée. Ce dépassement nécessite des tentatives comme la nôtre de faire évoluer la culture démocratique qui tarde à accoucher de la démocratie participative. C’est dans cette perspective que QS a choisi de renoncer à se donner un-e chef-fe en confiant le rôle de le représenter à des porte-paroles. QS a voulu dès le départ en 2006 mettre en pratique plusieurs des innovations déjà pratiquées par des formations politiques ailleurs dans le monde qui étaient en rupture avec la démocratie libérale bourgeoise. Si en 2006 cela était moins apparent, ça crève maintenant les yeux que nos démocraties libérales (qui en portent de moins en moins bien le nom) sont de plus en plus en proie à l’influence sinon au contrôle total d’une poignée de riches et de puissants oligarques qui veulent nous dicter la marche du monde. Ces élites ultra-minoritaires se sont dotées d’un contrôle étendu des appareils médiatiques et politiques de toutes sortes de manières directes et détournées. Mais cette usurpation des pouvoirs au sein des démocraties représentatives n’a été rendue possible que par la collusion au sommet par des individus qui se sont hissés au pouvoir pour ensuite utiliser les prérogatives du ‘’chef politique’’ pour avancer les intérêts de cette ultra-minorité.

Cet exercice corrompu des prérogatives du chef s’est effectué en toute ‘’légitimité institutionnelle’’, au mépris de la base politique (base militante des partis) qui les a placés en position de décider, et au détriment du plus grand nombre. Trump en est une illustration extrême. Mais presque toutes les démocraties occidentales en offrent des exemples.

Macron est un exemple différent de Trump par ‘’sa saveur’’ mais identique en substance : corruption de la démocratie représentative au profit d’une minorité de nantis par l’exercice sans partage du pouvoir rendu possible par les prérogatives qu’imposent la place hiérarchique du chef. Les deux illustrent de manière extrême à quel point les pouvoirs confiés aux ‘’chefs’’ d’organisations politiques peuvent faire le lit de cette usurpation du pouvoir par la classe économique archi-minoritaire mais dominante des ultra-riches. C’est un élément facilitateur déterminant dans les nombreux exemples de la corruption de l’exercice de la démocratie représentative qu’on pourrait facilement répertorier.

Toute l’architecture de ces modèles de structuration et de distribution centralisée du pouvoir alentour du chef dans les partis est donc à revoir, car elle est partie prenante – comme le rôle du lobby professionnel au service d’entités à but lucratif - dans cette immense corruption.

Aux radicaux qui veulent changer les choses à la racine du problème

Marissal s’est plaint des ‘’radicaux’’. Il s’est plaint de vous les militants-tes de la base, la ‘’gang’’ qu’il n’était ‘’plus capable d’endurer’’.

Je voudrais vous confier ici pourquoi je le comprends. Je comprends pourquoi ça pouvait être difficile pour lui d’accepter les orientations de son ‘’cheffe’’, étant donné son positionnement que j’expliquerai plus loin. On peut être fâché de la manière, mais je pense qu’il ne faut pas porter un jugement moral sur sa décision mais plutôt un jugement politique sur son orientation soi-disant ‘’pragmatique’’. Aucun « pragmatique » au sens commun donné dans nos démocraties parlementaires, ne serait capable de vous ‘’endurer’’ pendant deux mandats !

Vincent a dû faire le même constat que moi : vous êtes une ‘’gang’’ de gens demeurés « radicalement », obstinément Solidaires malgré les obstacles et la rigidité des habitudes politiques ; malgré l’opposition des plus fortunés et des plus puissants ; malgré les injonctions et les campagnes d’intimidation médiatique.

Pour ces médias qui préfèrent garder le débat à la surface des controverses et des petites joutes politiques, vous êtes des radicaux par opposition aux pragmatiques. Vous êtes des ?????????? par opposition aux Lucides. Vous êtes têtus et obstinés, vraiment inconscients de l’ordre ‘’naturel’’ des choses en démocratie bourgeoise.

Je caricature un peu, mais la réalité est que ce dilemme entre radicaux et pragmatiques est vieux comme le monde. En tout cas aussi vieux que la politique qui s’exerce depuis des temps immémoriaux. Vivre ce dilemme n’a rien de honteux et d’inadmissible. La tentation pragmatique a toujours existé et a été explorée par les plus admirables des personnes, aux motivations les plus nobles.

Dans cette perspective, la tentation pragmatique de Vincent n’a rien de honteux ni d’illégitime. Bien au contraire elle s’impose dans nos débats publics et ailleurs de multiples façons et de manière récurrente.

Il y a 20 ans exactement, en novembre 2005, nous étions une trentaine de signataires à lancer un manifeste pour un Québec solidaire (d’où notre parti tire son nom) qui a amassé plus de 20 000 signatures dans le but de réfuter les thèses d’un groupe de notables et de puissants avec à leur tête Lucien Bouchard, ex-premier ministre du PQ, qui deux semaines plus tôt avait lancé un manifeste pour un Québec lucide. (Voir le manifeste des solidaires sur le site des Classiques de l’UQAM – manifeste pour un Québec solidaire) :

Les Solidaires étaient dépeints par les commentateurs médiatiques habituels ainsi : au mieux comme des rêveurs désintéressés du pouvoir et aveugles aux réalités dépeintes en toute lucidité et pragmatisme par les signataires du manifeste de Lucien Bouchard ; au pire nous étions des gauchistes radicaux bloqués dans notre idéologie obsédée d’égalité qui était considérée dépassée.

Pour d’autres commentateurs médiatiques qui s’intéressaient au sens véritable des mots, sans partisannerie coutumière… nous étions des « radicaux » parce que nous voulions des changements plus en profondeur que ceux promis par les partis réformistes. Des partis ‘’pragmatiques’’ toujours appelés par la classe politique et économique dominante à se montrer raisonnables et lucides, à faire des concessions pour ‘’prendre le pouvoir’’. Alors que nous, nous disions : non, merci !

Aujourd’hui, comme il y a 20 ans, ce n’est pas plus compliqué que ça : vous êtes radicaux, parce que vous dites non merci.

Vous dites non, parce que pour que ça vaille la peine, pour pouvoir appeler ça prendre le pouvoir, il faut vraiment pouvoir changer les choses à la racine des problèmes.

Or, si pour prendre le pouvoir il faut être à ce point « raisonnable et pragmatique » qu’il faut éviter de nommer ces problèmes – comme le fait que dans une société juste et démocratique on ne doit pas empêcher les travailleurs de s’organiser librement et utiliser des moyens légaux pour faire pression (ça s’appelle la grève) – comment est-il possible de régler ces problèmes ?

Si par pragmatisme il faut même éviter complètement d’identifier la cause fondamentale, la racine de ces problèmes, c’est-à-dire le système économique capitaliste qui occasionne ces problèmes, comment sommes-nous supposés remédier à tout cela ? Comment peut-on alors se permettre d’offrir des solutions ? Si on s’accorde à dire que le système actuel détruit et nous condamne à des catastrophes écologiques, économiques et sociales, comment sommes-nous supposés dépasser le capitalisme sans aujourd’hui mettre l’accent sur l’écologie et l’égalité ; sans réfléchir à voix haute de pistes de solutions comme le socialisme démocratique, l’écosocialisme, la décroissance conviviale ou toute autre innovation politique ou économique capable de nous sortir de ce pétrin immense dans lequel le capitalisme nous a plongés ?

Donc, comme on le voit, le dilemme que vit Vincent Marissal est un déchirement entre les mêmes lignes de faille. D’une part la ligne des tenants d’une accession rapide au pouvoir dans l’espoir d’y accéder aux moyens étatiques de changer des choses ; mais ce faisant accepter un certain degré de soumission à l’ordre ‘’naturel’’, aux contraintes du système en place – l’appareil économique capitaliste. À l’époque du Manifeste pour un Québec solidaire les principales contraintes du moment étaient dictées par l’agenda néo-libéral du libre-échange et de la liberté totale du capital sans contrainte étatique ou tarifaire. D’autre part, la ligne des Solidaires, tenants d’une accession au pouvoir porté par les classes populaires organisées et mobilisées par des mouvements sociaux, pour permettre à l’État de conduire les réformes profondes que nécessite un monde plus juste, solidaire et responsable. Nous étions soi-disant des rêveurs radicaux, incapables de compromis avec les exigences du système.

Aujourd’hui la ligne de faille qui sépare ‘’radicaux’’ et ‘’pragmatiques’’ est dictée par la montée de l’extrême droite dont les éléments de langage et de discours débordent et parfois inondent tout l’espace politique, y compris le positionnement de partis autrefois considérés de centre gauche, comme la ‘’social-démocratie » européenne ou québécoise. Cette inondation a un visage caricatural en celui de Donald Trump, qui n’est que l’exemple le plus abouti des dérives de la droite montante qui a graduellement imposé sur 3 décennies ses lignes de démarcation : rejet de la diversité et de l’inclusion, mise à l’index des immigrants et de l’étranger comme principales sources des maux sociaux, mise à l’écart de toute considération qui vaille sur le plan environnemental sous prétexte des exigences économiques, repli identitaire sur une définition ethnique sinon raciale du nationalisme, rejet des institutions internationales qui participaient à des garanties minimales de la primauté du droit sur la force dans des rapports par ailleurs très inégalitaires.

Alors voilà : vous la gang de ‘’radicaux de la base de QS’’ Vous refusez d’accepter les contraintes du système - notre système économique appelé capitalisme qui ne veut pas qu’on le dérange trop fondamentalement. Le système n’aime pas du tout les gens qui le remettent trop radicalement en question pendant qu’il exploite les humains, appauvrit les gens au profit des élites ultra-riches, fomente des guerres, pille les ressources, détruit et pollue l’environnement et perturbe le climat irrémédiablement.

Remettre tout cela en question est déraisonnable, donc pas pragmatique si on veut être pris au sérieux. Oui, car trop d’intérêts en dépendent. Et vous voudriez que dans ces circonstances, on soit tendre avec vous dans les journaux et les médias alors que vous refusez d’en tenir compte de manière « pragmatique et raisonnable ». Vous semblez en apparence être indifférents au fait qu’en apparence c’est votre obstination à refuser de taire un peu vos idéaux d’égalité, de justice et d’écologie qui vous empêcherait de prendre le pouvoir. Ce pouvoir étatique par lequel pourraient arriver les changements. Quels changements ? Ceux acceptables par le système sans remise en question fondamentale.
On vous reproche essentiellement de ne pas être intéressés par une accession plus rapide au pouvoir qui serait assortie de la garantie de ne pas trop déranger le système sur sa base… Vous seriez déraisonnable de ne pas vouloir jouer dans ce jeu. Ce serait pragmatique de prendre des moyens pour arriver au pouvoir qui ensuite vous empêche d’agir de manière raisonnablement cohérente pour mettre en œuvre vos objectifs. Et on appelle cela pragmatisme ! Cherchez l’erreur.

Ce serait même pire, si l’on en croit certains commentateurs qui poussent plus loin une certaine logique et tentent de vous opposer vous les Solidaires à Vincent – voire GND – les qualifiants de pragmatiques. Vous seriez Solidaires par inconscience ou aveuglement fanatique. Votre constance indomptable aurait vaincu la patience de Vincent ou GND. Etc, etc.

Cette mise en opposition fantasmée par les suspects médiatiques habituels est une duperie. Je crois pouvoir l’affirmer sans hésiter pour GND – avec un peu moins de certitude pour Vincent : la différence perçue entre les différentes sensibilités prédominantes au sein des Solidaires, traduit des divergences sur les moyens objectifs immédiats pour sortir des contraintes. Pas sur l’acceptation des contraintes. Et le débat reste ouvert sur ces moyens.

Comment s’en sortir

La question qui se pose à la cheffe de QS, la base militante, est donc : comment se sortir de ces contraintes ?

Je nai pas de réponse bien réfléchie et en plus j’ai déjà trop écrit. Donc j’ai pensé céder ici la parole à

Bhaskar Sunkara, éditeur du magazine américain The Jacobin, une revue de gauche socialiste. The Jacobin a été un vecteur important d’une décennie d’organisation et de mobilisations de l’initiative socialiste au sein du Parti Démocrate américain qui a pris naissance alentour de la candidature de Bernie Sanders en 2016 et s’est soldée récemment par la victoire de Zohran Mamdani à la mairie de NY.

Dans un éditorial intitulé ‘’The Goal of Socialism Is Everything’’ il écrit ceci :

« …fondamentalement, toute forme de gouvernance sociale-démocrate est soumise à des contraintes. Tout comme sous le capitalisme, les travailleurs dépendent de la profitabilité des entreprises pour avoir des emplois. Les villes dépendent des grandes entreprises et des personnes riches pour leurs recettes fiscales… Ces préoccupations ne sont pas nouvelles. C’est le dilemme de la social-démocratie. C’est la tension entre nos objectifs à court et à long terme qui existe dans le mouvement socialiste depuis 150 ans.

À court terme, nos élus doivent gérer le capitalisme dans l’intérêt des travailleurs, tandis que notre mouvement a aussi un objectif à long terme : construire un nouveau système grâce à l’auto-émancipation de ces mêmes travailleurs.
Nous devons comprendre les contraintes auxquelles Zohran sera confronté en ces termes structurels, plutôt que moraux. Mais avoir de la patience et le soutenir ne répond pas à la question de savoir comment concilier le court et le long terme – la social-démocratie et le socialisme.

À tout le moins, il est important de se souvenir de l’objectif final. Le grand théoricien du réformisme, Eduard Bernstein, a dit un jour que « le but final n’est rien, le mouvement est tout ». Je pense que ce n’est pas tout à fait juste. Si nous ne parlons pas du socialisme après le capitalisme, personne d’autre ne le fera. Le rêve historique de notre mouvement, un monde sans exploitation ni oppression, sera perdu.

Mais nous ne devrions pas éviter le réformisme simplement pour nous sentir purs en tant que « vrais socialistes » ou par pur exercice intellectuel. Nous devrions éviter le réformisme et nous souvenir de l’objectif de rupture avec le capitalisme parce qu’il peut offrir une vision convaincante du monde à ceux que nous essayons de toucher.
Le socialisme n’est pas la « Suède », comme Bernie [Sanders] le dit parfois. Le socialisme n’est même pas seulement, comme l’a dit Martin Luther King Jr et comme Zohran l’a si bien invoqué, « une meilleure répartition des richesses pour tous les enfants de Dieu ».

Le socialisme signifie une meilleure répartition, mais aussi un contrôle démocratique sur les choses dont nous dépendons tous les travailleurs qui tiennent les leviers de la production et de l’investissement, et l’État qui garantit les bases de la vie comme des droits sociaux.

Le socialisme signifie ne plus mendier auprès des entreprises pour qu’elles investissent dans nos communautés, ou auprès des riches pour qu’ils restent et paient leurs impôts.Le socialisme signifie surmonter la dialectique travail-capital par le triomphe du travail lui-même, et non par un compromis de classe plus favorable.

Le socialisme signifie que les personnes qui ont maintenu ce monde en vie – les aidants, les chauffeurs, les machinistes, les ouvriers agricoles, les agents d’entretien – cessent d’être une toile de fond invisible et deviennent les auteurs de leur propre avenir.

Le socialisme signifie une société où ceux qui ont toujours donné sans avoir leur mot à dire montrent enfin leurs véritables capacités. Où, comme l’a dit C. L. R. James, toute cuisinière peut gouverner.

Le socialisme signifie remplacer une économie basée sur la hiérarchie et l’exclusion par une économie bâtie sur l’intelligence et la créativité des travailleurs eux-mêmes.
C’est l’objectif que nous maintenons en vie. Non pas parce qu’il est utopique, mais parce qu’il est le seul horizon à la hauteur de la dignité et du potentiel des gens ordinaires. »
(source : site de Jacobin numéro de nov 2025 et cherchez socialism-mamdani-dsa-organizing-leadership)

Je relis cet article et ma conviction se renforce : c’est là un pragmatisme digne du sens véritable de pragma : action, accomplissement !

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