La solidarité était au rendez-vous

Dans des discours bien sentis, les dirigeants d’organisations syndicales représentant de dizaines de millions de syndiquéEs ont dénoncé les politiques antisyndicales et antisociales de Rio Tinto. Ils ont promis de répercuter cette lutte dans les différentes usines de Rio Tinto à travers le monde. Les syndicats canadiens ont manifesté leur soutien. Ce soutien est souvent très concret comme celui des travailleurs de Kitimat en Colombie-Britannique qui ont voté une cotisation syndicale en soutien aux travailleurs d’Alma impliqués dans le conflit. Un premier chèque de plus de 60 000 dollars a été alors remis. Ce n’est là qu’un exemple des soutiens monétaires annoncés. Une foule de drapeaux de différents syndicats (Métallos, Syndicat canadien de l’automobile, Syndicat des machinistes, Syndicat des postiers, CSN également...) battaient au vent montrant que la solidarité militante était au rendez-vous ! Les étudiant-e-s en lutte contre la hausse des droits de scolarité étaient présents en provenance non seulement de la région, mais de Montréal également.

D’ailleurs, des orateurs ont salué l’importance de la lutte étudiante au Québec qui est une bataille pour l’avenir comme celle des travailleurs de Rio Tinto qui luttent pour que la prochaine génération ne soit pas réduite à des emplois précaires et sous-payés. Comme le gouvernement du Québec, Rio Tinto s’attaque aux générations futures...

Québec solidaire a aussi répondu à l’appel. Son député Amir Khadir et un contingent national de militantes et militants du Parti se sont joints à ceux et celles de la région pour participer à la manifestation et exprimer leur solidarité à cette lutte.

Avec ce 31 mars, la lutte a été portée sur la scène internationale

Le secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses Manfred Warda a soutenu que les travailleurs de Rio Tintos à travers le monde devaient se mobiliser contre cette entreprise qui, malgré des profits se comptant en milliards, est assez cupide pour chercher à diminuer les salaires des travailleurs. Il a souligné que les attaques antisyndicales de Rio Tinto pouvaient être bloquées ici au Québec et que c’était donc un combat international. Jyrki Rana, secrétaire général de la Fédération internationale des travailleurs de la métallurgie a souligné que Rio Tinto devait en finir avec sa volonté de réduire les salaires de ses employéEs tout en méprisant l’impact de ses gestes sur la communauté.

La lutte des travailleurs et des travailleuses de Rio Tinto Alcan continue...

Déjà d’autres initiatives se préparent au niveau mondial. L’assemblée des actionnaires qui se tiendra bientôt à Londres recevra la visite des travailleurs et de leurs alliés. Ça va brasser. Aux États-Unis, le syndicat de l’entreprise de Rio Tinto qui doit fabriquer les médailles pour les Olympiques a affirmé sa solidarité et, là aussi, les manœuvres antisyndicales de Rio Tinto vont être dénoncées.

Harper, complice des entreprises

Ken Newman, directeur national du Syndicat des Métallos, a dénoncé le gouvernement Harper qui appuie les attaques menées contre les travailleurs canadiens... Harper est toujours prêt à s’attaquer aux travailleurs et travailleuses qui veulent défendre leurs acquis et à interdire les grèves mais il n’est jamais prêt à mettre fin à des lock out illégaux ou à des fermetures qui jettent à la rue des milliers de travailleurs, laissant leurs familles dans de grandes difficultés comme à Aveos. Là, il se contente de croiser les bras et d’affirmer qu’il ne peut rien faire.

Charest va encore plus loin, il subventionne le lock out de Rio Tinto

Le gouvernement Charest soutient activement le lock out de Rio Tinto. Plus, il le subventionne. Il a accepté qu’Hydro-Québec donne 15$ millions par mois pour l’électricité que la compagnie n’utilise pas pour produire de l’aluminium. Charest utilise les fonds publics pour subventionner le lock out de Rio Tinto Alcan. Ce comportement scandaleux qui s’inscrit dans une logique de soumission coloniale, doit être dénoncé sur toutes les tribunes.

La lutte des travailleurs et des travailleuses d’Alcan, c’est une lutte pour la dignité. C’est une lutte pour les générations futures. C’est une lutte pour avoir plus de contrôle sur nos vies. Elle s’inscrit dans la montée des luttes que connaît le Québec contre des compagnies qui cherchent à diminuer les salaires, les conditions de travail de leurs employéEs et qui n’hésitent pas à utiliser les lock outs ou les fermetures pour parvenir à leur fin. Cette lutte s’inscrit également dans la bataille contre des gouvernements qui se font les complices de ces grandes entreprises. Face à cette bataille contre l’oligarchie régnante, la solidarité et l’unité dans l’action s’avèrent de plus en plus essentielles. Plus aucune lutte ne doit rester isolée.