Édition du 4 novembre 2025

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Action communautaire autonome

Annonce du gel des subventions des organismes communautaires Des organismes communautaires de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches tirent la sonnette d’alarme

Québec, 6 novembre 2025 - Des organismes communautaires de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches tirent la sonnette d’alarme : le gel de subventions d’organismes communautaires qui a été annoncé récemment par la présidente du Conseil du trésor est une attaque en bonne et due forme à l’un des derniers remparts du filet social québécois.

France-Élaine Duranceau a imposé, dans une décision du 21 octobre, le gel des subventions accordées à des organismes communautaires pour leur fonctionnement ou pour des projets particuliers. La ministre a ordonné la suspension de nouvelles subventions, le temps de les évaluer et de revoir les priorités et appelle les différents ministères et organismes de l’État à fournir une liste de toutes les subventions qu’ils octroient et établir leurs priorités.

À l’heure où l’austérité bat son plein, où les annonces de coupures et de compressions se multiplient, où les services publics tels que la santé et l’éducation craquent de partout, où le projet de Constitution québécoise pourrait limiter voire empêcher les organismes communautaires à critiquer les décisions gouvernementales, cette nouvelle annonce sème une grande inquiétude au sein des organismes communautaires.

À cela s’ajoute l’inquiétante annonce de fusion de deux Fonds qui touchent directement les organismes communautaires : le Fonds québécois d’initiatives sociales qui soutient diverses initiatives de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et le Fonds d’aide à l’action communautaire autonome (FAACA) qui soutient financièrement les organismes communautaires autonomes dans leur mission de transformation sociale et de défense collective des droits.

Devons-nous rappeler, encore, que les organismes communautaires peinent déjà à répondre aux demandes grandissantes d’une population fragilisée par le démantèlement de son filet social, qu’ils doivent faire face à des conditions difficiles, à un roulement de personnel important et à des salaires insuffisants ?

La ministre doit faire marche arrière

La présidente du Conseil du Trésor, France-Élaine Duranceau, doit faire marche arrière et annuler sa décision de geler les subventions ainsi que d’évaluer et revoir les subventions accordées aux organismes communautaires. Elle doit s’engager à augmenter significativement et de façon récurrente le financement à la mission des organismes communautaires autonomes, indexer toutes les subventions selon les coûts réels de fonctionnement et respecter l’autonomie des organismes.

Citations

« France-Élaine Duranceau affirme que les aides financières destinées aux clientèles vulnérables ne seront pas touchées, mais c’est justement ce qui se passe en gelant les subventions d’organismes communautaires qui sont quotidiennement avec des personnes marginalisées et précarisées. Cela a une incidence réelle sur ces populations ! », dénonce Naélie Bouchard-Sylvain du RÉPAC 03-12.

« Ce gel des subventions communautaires envoie un message clair : le soutien aux organismes qui répondent aux besoins criants de la population est loin d’être une priorité gouvernementale. C’est la survie des organismes, et des femmes qui les portent à bout de bras dans des conditions précaires, qui est menacée une fois de plus », déplore Karine Drolet, directrice générale du RGFCA.

« Les organismes communautaires ont besoin de plus de reconnaissance et de soutien pour le travail qu’ils effectuent. Ce n’est pas en gelant leurs subventions et en les menaçant de coupures que la présidente du Conseil du Trésor va y arriver. Le filet social est tenu à bout de bras par les travailleurs et travailleuses de ces organismes, ils méritent davantage de reconnaissance de la part de l’État », rappelle Murielle Létourneau, directrice de la Trocca.

« Rien ne va plus avec la crise écologique, la crise de l’itinérance, la crise des féminicides, la crise du logement. Les organismes communautaires sont essentiels pour assurer le respect des droits humains, pour contrer les inégalités sociales, pour améliorer les conditions de vie. Toute menace au financement des organismes communautaires est une menace à notre démocratie, à notre filet social », s’indigne Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN.

Groupes signataires

Anne-Valérie Lemieux Breton, Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN)

Naélie Bouchard-Sylvain, Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12)

Karine Drolet, Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches (RGFCA)

Murielle Létourneau, Table régionale des organismes communautaires Chaudière-Appalaches (Trocca)

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