Dans la lettre adressée au ministre et accompagnant le rapport de 144 pages, les commissaires du BAPE parallèle offrent la synthèse suivante de leur étude :
« Au terme de ses travaux, la Commission d’enquête parallèle conclut que les activités proposées par l’industrie ne respectent pas les principes du développement durable tels qu’énoncés dans la Loi québécoise sur le développement durable, ne répondent à aucun besoin énergétique au Québec et vont même à l’encontre des orientations énergétiques annoncées par le Québec.
De plus, cette industrie, si elle était autorisée à poursuivre ses activités d’exploration et éventuellement d’exploitation, agirait contre les intérêts économiques des Québécois et retarderait, sinon rendrait inatteignables, les objectifs que le Québec s’est donnés en matière de lutte aux changements climatiques. Plus grave encore, cela se ferait contre la volonté clairement exprimée en cours d’audience comme en dehors par une majorité de citoyens et de corps publics.
La Commission parallèle n’a pas cru approprié dans l’état actuel des connaissances de proposer un cadre de développement de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste, le bien-fondé de l’existence de l’industrie devant être d’abord établi. La Commission parallèle propose cependant une refonte complète du cadre légal et réglementaire et propose des orientations pour ce faire. »
Pour un moratoire immédiat sur le gaz de schiste
Le BAPE parallèle va au bout de sa logique et « enjoint donc le gouvernement de décréter un moratoire immédiat sur toutes les activités de cette industrie et d’entreprendre une évaluation globale des tenants et aboutissants de cette filière énergétique en y appliquant tous les principes de sa Loi sur le développement durable. »
Les conclusions du BAPE parallèle résume bien l’opinion d’une majorité des Québécois et Québécoises. Greenpeace y souscrit également.
Que fera le gouvernement ?
Le gouvernement Charest se verra donc remettre deux rapports sur le gaz de schiste : celui du BAPE officiel dont on ne connaît pas encore la teneur et celui du BAPE parallèle ! Le Québec est aujourd’hui face à un vrai choix de société. Soit nous devenons producteurs d’énergies sales (alors que nous ne sommes encore que des consommateurs) en développant le gaz de schiste et les gisements pétroliers (Old Harry, Anticosti…) dans le Golfe du St-Laurent, soit nous nous engageons dans l’efficacité énergétique, les économies d’énergies et les énergies renouvelables et nous opérons alors une [R]évolution énergétique.
En tout cas, il nous faut choisir, on ne peut pas faire tout et son contraire ! Pour Greenpeace, l’Alberta qui mise tout sur les sables bitumineux,ne devrait certainement pas être un modèle pour le Québec.
