Cette triste annonce survient alors que la crise de l’itinérance atteint de tristes sommets, particulièrement dans la grande région métropolitaine, et après une importante semaine de grève dans le milieu communautaire un peu partout au Québec. La situation est d’autant plus inquiétante, à quelques semaines seulement avant la saison hivernale, période névralgique pour les personnes en situation d’itinérance.
« Ce n’est pas la première fois qu’on le dit : le système de financement des organismes communautaires n’est pas adéquat et ne leur permet pas de répondre à la demande, critique Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs parapublic et privé à la FSSS-CSN. Les défis financiers auxquels ils font face et les conditions de travail de nos membres doivent impérativement changer si on veut se donner une réelle chance de faire la différence. »
« La crise de l’itinérance à Montréal est bien réelle et la liste des besoins ne fait que s’allonger, rappelle Bertrand Guibord, président du CCMM-CSN. Plus que jamais, les services qu’offrent les différents organismes communautaires sont indispensables. En sabrant dans les heures de travail, ce ne sont pas que les membres du syndicat qui en paieront le prix, mais la population tout entière qui devra assumer collectivement les conséquences d’une telle décision. »
La FSSS-CSN et le CCMM-CSN dénoncent également le manque de transparence de la part de l’organisme, qui a pris cette importante décision sans d’abord consulter le syndicat ni les membres au préalable. Pour les employé-es qui passeront du statut de temps plein à temps partiel, ils perdront non seulement des heures de travail et la rémunération associée, mais également leur accès aux assurances collectives. Des conséquences à ne pas négliger pour des travailleuses et des travailleurs qui se retrouvent parfois eux-mêmes dans des situations précaires.
« Nos membres font de leur mieux pour offrir les meilleurs services possibles aux personnes les plus vulnérables de notre société, mais ils se retrouvent eux aussi confrontés à de l’insécurité alimentaire et à des difficultés budgétaires, précise Rosalie Bezeau-Faucher, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleuses en intervention communautaire - CSN. Faute de salaires adéquats et sans semaines de travail complètes, on risque davantage d’amplifier le bassin de gens dans le besoin que de préserver l’offre de services des organismes. »



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