Il s’agit aussi de rappeler au gouvernement qu’il a un rôle essentiel et incontournable à jouer compte tenu du fait que la majorité des auteurs présentaient des antécédents de violence connus, et plusieurs décès auraient pu être évités grâce à des mesures adéquates de protection, de prévention et d’intervention. Le féminicide désigne un crime genré, sexiste et misogyne commis par un homme. Il ne s’agit pas d’un acte isolé, mais d’un meurtre ancré dans un système patriarcal où l’inaction de l’État contribue à perpétuer la violence.
Le féminicide englobe à la fois les assassinats individuels et les formes structurelles de violences meurtrières : il est souvent l’aboutissement de la violence conjugale, des agressions sexuelles et de l’exploitation sexuelle. Il constitue la manifestation la plus extrême du continuum des violences et discriminations sexistes. Ces violences ne relèvent ni de faits divers ni d’événements isolés : elles s’inscrivent dans un système où les rapports de pouvoir inégaux, la culture de la misogynie, l’impunité persistante et l’insuffisance des ressources créent un terrain où les féminicides deviennent possibles et prévisibles.
« En 2025, seize femmes ont été assassinées, un chiffre qui représente que la pointe de l’iceberg », souligne Julie Antoine, coordonnatrice générale de la CFVF. Elle rappelle également l’existence d’un « chiffre noir » de décès non reconnus comme féminicides, tels que les suicides forcés dans un contexte de violence conjugale, ainsi que les disparitions et assassinats de femmes et de filles autochtones trop souvent invisibilisées.
Le 6 décembre, date où quatorze femmes ont été tuées dans l’attentat antiféministe de l’École polytechnique de Montréal, demeure une journée profondément marquante. Plus de trente-cinq ans plus tard, cette attaque continue de résonner, rappelant que la haine sexiste tue encore aujourd’hui. Les organisations réitèrent leur appel au gouvernement du Québec : reconnaître pleinement l’ampleur du phénomène et adopter des mesures ambitieuses et structurantes pour renforcer la sécurité des filles et des femmes au Québec.


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