Trois budgets ignorés, des vies en jeu
Malgré les cris du coeur répétés, l’explosion de la demande d’aide, les taux de refus alarmants, et les 31 féminicides conjugaux survenus entre 2023 et aujourd’hui, le gouvernement n’a pas bougé. Les budgets provinciaux de 2023, 2024 et 2025 ont ignoré les besoins criants des maisons d’aide et d’hébergement. Malgré les investissements consentis en 2020 et 2021, le manque d’accès aux services et l’absence de reconnaissance du travail essentiel accompli demeurent criants.
Les maisons atteignent un point de rupture. Des vies de femmes et d’enfants sont en jeu.
Ressources débordées, risques accrus
Chaque année, plus de 8 000 femmes et enfants sont hébergés dans les maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale à travers le Québec. Une demande sur deux est refusée. À cela s’ajoute une augmentation de 50 % des demandes de soutien sans hébergement, en seulement quatre ans. Malgré ce rôle vital, les maisons doivent composer avec un déficit de financement chronique : 30 % des besoins ne sont pas couverts.
Résultat : les listes d’attente s’allongent, des femmes et des enfants en danger sont laissés sans réponse, et les maisons peinent à maintenir leurs activités de prévention. Le secteur connaît aussi un taux de roulement de 33 %, compromettant la rétention d’un personnel qualifié et engagé.
« Les besoins augmentent, mais les ressources ne suivent pas. Chaque refus, chaque délai nous fait craindre le pire. Nos équipes mettent tout leur cœur et leur créativité pour trouver des solutions, mais ça ne suffit plus. On a un filet de sécurité troué en ce moment, on a besoin de sortir du mode ’’plaster’’, car la violence conjugale n’attend pas. »
– Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Les demandes de la campagne
Les maisons membres du Regroupement et les maisons alliées appellent le gouvernement du Québec à :
– Accorder un financement récurrent stable de 57 millions de dollars sur 3 ans pour répondre aux besoins des femmes et des enfants et faire reculer la violence conjugale dans nos communautés
– Assurer un financement équitable entre toutes les maisons.
– Garantir une reconnaissance salariale juste et équitable, alignée sur les autres secteurs.
« Les maisons d’hébergement ne sont pas un luxe. La violence conjugale n’a que faire des impératifs budgétaires. Si la sécurité est une réelle priorité du gouvernement de Monsieur Legault, elle doit s’appliquer aussi aux femmes et aux enfants qui sont des milliers à vivre de la violence conjugale. On ne peut se contenter de les protéger à moitié. »
– Mélanie Guénette, déléguée régionale de Laval au Conseil des régions du Regroupement.
Pour en savoir plus sur la campagne « On ne protège pas les femmes à moitié » : https://maisons-femmes.qc.ca
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