Édition du 16 avril 2024

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LGTB

Contre les mesures d'austérité et la lesbophobie - Plus de 1000 lesbiennes marchent à montréal

MONTRÉAL, le 9 août 2014 - Plus de 1000 lesbiennes se sont rassemblées et ont défilé dans les rues de Montréal pour la 3e Marche des lesbiennes. Venues des quatre coins du Québec, elles ont marché dans le village et le quartier latin pour rendre visible et célébrer leur identité, dénoncer la lesbophobie qu’elles subissent encore aujourd’hui et décrier les politiques d’austérité économique qui les affectent quotidiennement.

« C’est important pour nous que cette marche, par et pour les lesbiennes, soit aussi festive que politique. Cet événement contribue à nous rendre visibles et à combattre la lesbophobie encore bien présente au Québec », avance Barbara Legault, l’une des organisatrices et porte-parole du Collectif de la Marche des lesbiennes.

« Malgré les insultes, les agressions violentes, la lesbophobie ambiante et l’exotisation de notre sexualité, nous sommes plus de 1000 lesbiennes rassemblées aujourd’hui pour crier haut et fort notre existence, notre diversité et notre refus de rentrer dans le moule hétérosexiste. » d’entonner Barbara Legault, devant la foule rassemblée au point de départ à la Place Émilie-Gamelin.

Dénonciation d’agressions lesbophobes

Les organisatrices ont également souligné que l’année 2014 a été particulièrement violente pour les lesbiennes. La Marche s’est arrêtée au coin Maisonneuve et St-Denis où deux des six victimes d’une attaque lesbophobe survenue en novembre dernier, également organisatrices de la Marche, ont relaté leur agression. « C’est sur ce coin de rue que Barbara, moi et quatre autres amies avons été victimes d’une agression lesbophobe. Huit hommes nous ont attaquées verbalement et physiquement. C’est ici, au cœur de Montréal, qu’on nous a crié "Criss de grosses lesbiennes sales" et que deux d’entre-nous se sont fait frapper plusieurs fois au visage, simplement parce qu’elles sont lesbiennes. Toutes les formes de lesbophobie sont inacceptables et nous les dénoncerons », de rappeler Sissi de la Côte.

« Heureusement, nous avons dénoncé publiquement l’agression, nous avons reçu du soutien de notre communauté et du mouvement féministe. Heureusement, nous sommes des battantes et nous sommes solidaires les unes des autres. Nous ne nous laisserons pas faire. » de conclure Sissi de la Côte. Après cette prise de parole chargée d’indignation, la Marche s’est transformée en « kiss-in », action symbolique pour se réapproprier ce lieu et affirmer haut et fort le droit des lesbiennes à vivre en paix et à occuper l’espace public.

Marche contre l’austérité

Les lesbiennes ont aussi marché contre l’austérité et l’ensemble des mesures économiques et politiques qui s’attaquent aux communautés lesbiennes et GBTQI (gais, bis, trans*, queers, intersexes).

« Nous refusons et combattons l’appauvrissement, la précarité, l’injustice économique, les reculs souhaités par la droite conservatrice, la normalisation et le contrôle de nos corps et de nos identités, les politiques sécuritaires et la commercialisation de nos milieux de vie, de nos sexualités et de nos relations » d’affirmer Barbara Legault. « Notre existence même est un acte de résistance à l’homogénéisation étouffante du capitalisme, du patriarcat, de l’hétérosexisme et du racisme », ajoute-t-elle. Les lesbiennes marchaient ainsi en solidarité avec toutes les communautés LGBTQI et les mouvements sociaux à travers le monde qui luttent contre les mesures d’austérité.

Marche festive

Des artistes de cirque ont animé la Marche avec leurs prouesses en jonglerie, cerceaux et sur échasses, en plus de musiciennes de rue partageant leurs chansons. Des messages à la craie ont été inscrits sur le pavé devant le métro Beaudry où on pouvait entre autre lire « Je suis lesbienne et … je suis heureuse ; je suis autochtone ; je suis trans ; j’habite Chicoutimi, j’ai trois enfants etc. ».

Les marcheuses et leurs allié.e.s se sont ensuite rassemblées pour un « After-Party » à l’Alizé (900, Ontario est), sur la rue Ontario. Elles ont festoyé aux sons d’artistes lesbiennes et queers de la scène montréalaise telles Lili la terreur (Eliane Bonin, cirque), Dyke Rivers (Virginie Jourdain, DJ), Laura Boo (MC) et Douce Angoisse.

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