13 octobre 2025 - Durant la nuit du 12 au 13 octobre, des bureaux du Port de Montréal ont été saccagés par un groupe anonyme qui dénonce la complicité du Port dans le génocide à Gaza et son expansion controversée à Contrecœur. Situé au 3490 Notre-Dame Est, la façade et les locaux ont été aspergés de peinture malodorante et couverts de graffitis sur lesquels on peut lire : « Montréal arme le monde, désarmons le Port ». Les Soulèvements du fleuve diffuse et contextualise le communiqué du groupe anonyme.
« Nous avons ciblé le Port de Montréal pour son rôle logistique dans la production et la distribution de matériel militaire canadien. Nous avons l’intention de nuire par tous les moyens possibles à la remilitarisation promue par les gouvernements provincial et fédéral. Des entreprises locales comme General Dynamics, Pratt & Whitney et CMC Électronique sont complices du génocide à Gaza » explique une des militantes qui a pris part à l’action. « General Dynamics fournit à Israël des obus explosifs avec lesquels sont massacrés les Palestiniens tandis que CMC Electronics fabrique des capteurs de vitesse Doppler utilisés dans le F-35, les avions de chasse qui bombardent Gaza. Puis, Pratt Whitney a conçu le réacteur » renchérit-elle en citant le rapport « Exposing Canadian Military Export to Israel » .
Le cessez-le-feu feu à Gaza ne signifie en rien la fin de la lutte pour la libération de la Palestine. Il n’y aura pas d’impunité pour les fabricants d’armes ni pour Israël et ses alliés. Tout comme la colonisation de la Palestine n’a pas débuté le 7 octobre 2023, elle continuera après le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza. Les forces sionnistes sont toujours aussi puissantes comme le démontre l’absence de sanctions envers Israël. Les prochains mois seront cruciaux pour le futur de la Palestine, la mobilisation continue.
Le Port de Montréal fait également affaire avec Maersk, dont les porte-conteneurs acheminent les marchandises canadiennes vers Israël en transitant par la Méditerranée. « Nous devons rompre nos liens commerciaux avec Israël et les entreprises qui participent au génocide. Nous savons aussi qu’il existe un système opaque d’envoi de matériel militaire à Israël. Cibler les infrastructures de transport est une manière de nous y opposer. », soutient un autre militant, en faisant référence au rapport « Les dessous des exportations militaires canadiennes vers Israël » [lien] et à la campagne internationale contre Maersk .
Des actions ailleurs en Occident ont également ciblé les installations portuaires en raison de leur rôle clé dans l’armement d’Israël. C’est notamment le cas des travailleurs de la CGT de Marseille qui ont refusé l’embarquement de matériel militaire en juin dernier et du récent blockage dockers du Port de Gênes en Italie après l’interception de la Flottille pour la liberté par Israël.
Le Port est également critiqué pour son controversé projet d’expansion à Contrecœur, qui menace de détruire des milieux naturels et les écosystèmes déjà fragilisés du fleuve Saint-Laurent. « Les guerres au Moyen-Orient. la remilitarisation, le boom extractiviste, l’agrandissement des ports et du commerce international, tout ça est interrelié » ajoute le groupe. « Le réarmement des puissances coloniales et le soutien au projet sioniste nécessitent des besoins gigantesques en ressources primaires. L’augmentation des projets miniers pour l’extraction de minéraux rares et des projets de logistique sont d’autres ingrédients essentiels de cette remilitarisation. C’est d’ailleurs pourquoi des projets miniers au Québec, comme celui de la Loutre en Outaouais, sont directement financés par l’armée américaine. On se soulève aujourd’hui pour dénoncer tous ces projets qui participent à ces mouvements de destruction du vivant et de souffrance. »
« L’expansion du port à Contrecoeur est présentée comme à tort comme un projet d’" intérêt national" alors que l’on sait très bien qu’il ne sert que l’intérêt des multinationales et de leurs riches actionnaires. Cela va accroître notre dépendance aux marchés internationaux. Délocalisation ici et exploitation dans les pays du Sud voilà ce qu’à amené la mondialisation et sa logique de libre-marché » ajoute une troisième personne derrière l’action.
L’action contre le Port de Montréal s’inscrit dans la semaine d’action en solidarité avec la Palestine organisée par le collectif Désinvestissons pour la Palestine (D4P) et participe au mouvement international de libération de la Palestine.« Notre action est aussi une réponse à l’appel des Soulèvements du fleuve, un mouvement de résistance au développement industriel, colonial et extractiviste », nous partage le groupe.
Les Soulèvements du fleuve, en soutien avec ce groupe d’action anonyme, dénoncent la destruction du vivant perpétrée par le Port, que ce soit par l’agrandissement du port de Contrecœur ou par sa complicité dans le génocide à Gaza. En freinant l’expansion logistique. nous fissurons la chaîne de production de la guerre, ainsi que celle de l’extractivisme. Nous refusons que notre fleuve soit bétonné pour mieux soutenir l’économie de la guerre. Il est venu le temps de se soulever.
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Pour plus d’informations :
Courriel : soulevements du fleuve@riseup.net
Pour une entrevue : Télécharger l’application"signal" sur votre téléphone, cliquer sur le crayon en haut à droite et écrire au nom d’utilisateur "SalmaFrancis.52"
Information sur le groupe d’action anonyme :
Les Soulèvements du fleuve ont reçu un communiqué sur cette action de sabotage avec la demande de le contextualiser et de le partager aux médias. Les Soulèvements du fleuve joue un rôle de diffusion des actions effectuées en réponse à l’appel lancé contre l’industrialisation, l’extractiviste et la logistique.
À propos des Soulèvements du fleuve :
Les Soulèvements du fleuve sont nés de la rencontre de plusieurs luttes locales disséminées sur les territoires avec comme volonté de résister au développement extractiviste. Une tentative qui rassemble de multiples groupes, initiatives et usages. Une réponse à l’appel international des Soulèvements de la terre à rassembler les forces brutes et à s’en prendre directement à ceux qui exploitent et détruisent le vivant, à interrompre la continuité catastrophique du progrès, le rythme incessant de ses flux et la permanence des infrastructures qui le maintiennent.
Source : LesSoulèvementsdufleuve.org
lnstagram : soulevementsdu
Photos : En pièce jointe du courriel
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