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Élections aux conseils de police à Chicago : un pas décisif vers un véritable contrôle communautaire

Quelque 60 habitants de Chicago ont été élus mardi non seulement pour superviser le département de police de Chicago, mais aussi pour aider à forger un véritable contrôle communautaire sur le comportement de la police et pour influencer la politique du département dans son ensemble. Une majorité écrasante des élus se sont présentés sur des programmes de lutte contre la violence policière et le racisme.

Tiré de People’s World
2 Mars 2023 10 H 59 HNC PAR JOHN WOJCIK

«  Il ne s’agit pas seulement d’un comité d’examen », a déclaré Frank Chapman, directeur exécutif de l’Alliance nationale contre la répression raciste et politique. Son groupe faisait partie d’un soulèvement littéral du peuple de Chicago après des années de violence policière raciste et de meurtres. Les habitants de la ville se sont battus pour – et ont gagné, a-t-il noté – ce qui est jusqu’à présent l’une des victoires les plus importantes pour le contrôle communautaire de la police aux États-Unis.

« Il ne s’agit pas seulement de commissions d’examen. Ce sont des organes élus de trois personnes qui font partie du processus de gestion du service de police de cette ville. Bien qu’ils ne représentent pas un contrôle communautaire total de la police, ils constituent un pas décisif dans cette direction, un pas que nous célébrons  », a déclaré Chapman.

À partir de mai, chacun des 22 districts de police de Chicago fonctionnera sous un organe élu de trois personnes ayant le pouvoir de tenir des audiences et de prendre des mesures pour mettre fin aux activités policières nuisibles à la communauté et proposer des politiques à la police à mettre en œuvre.

La violence policière notoire à Chicago avait entraîné des ordonnances judiciaires exigeant que la ville revoie la façon dont elle gère le service de police. La Chicago Alliance et d’autres organisations et groupes communautaires sont intervenus pour faire pression et formuler les plans des conseils d’administration auxquels les gens ont été élus mardi dernier.

Bien que certaines des personnes élues aient été soutenues par l’Ordre fraternel de police fasciste, l’écrasante majorité des candidats élus étaient des militants communautaires et des dirigeants progressistes soutenus par l’organisation de Chapman et d’autres combattant à ses côtés.

Une fois que les 66 membres des conseils de district de police auront pris leurs sièges, ils nommeront sept personnes qui seront confirmées par le maire et le conseil municipal de Chicago pour diriger l’ensemble du service de police de la ville avec le pouvoir de définir la politique à l’échelle de la ville.

Le changement radical représenté par ces développements fait suite à de nombreux cas d’abus commis par le service de police, en particulier le meurtre de Laquan McDonald en 2014.

« C’était une campagne populaire pour les pauvres qui a entraîné une défaite retentissante pour l’Ordre fraternel de la police, qui a fait de son mieux pour saper ces élections », a déclaré Frank Chapman de l’Alliance de Chicago contre la répression raciste et politique. « Ce résultat représente une victoire très décisive pour les habitants de Chicago, en particulier pour les communautés noires et brunes qui ont subi le poids des crimes policiers. »

Ce n’est que dans deux des 22 districts de police qu’il est apparu en fin de journée mercredi que le syndicat de la police avait remporté des victoires pour le contrôle d’un district. Dans le 16e district de police, qui s’étend de Portage Park à l’aéroport O’Hare, à l’extrême nord-ouest de la ville, deux candidats soutenus par le syndicat de la police ont remporté des sièges au conseil de district, ce qui leur a donné une majorité. Deux candidats soutenus par le syndicat de la police ont également remporté des sièges au 22e conseil de district de police, supervisant l’extrême sud-ouest de la ville, y compris Beverly et Morgan Park.

Le fonds politique du syndicat de la police a déclaré avoir dépensé 15 410 $ pour un dépliant soutenant Dan Richman, qui semble avoir perdu de justesse sa candidature au 19e conseil du district de police, qui supervisera la région autour de Lakeview.

Cependant, les trois candidats soutenus par le syndicat de la police dans le 25e district de police ont perdu leurs courses, y compris Pericles (Perry) Abbasi, un avocat qui a représenté le syndicat de la police dans sa tentative infructueuse d’empêcher les candidats soutenus par des groupes progressistes de se présenter en tant que liste. Les flics ont payé Abbasi 25 000 $ pour ce travail.

Vaincre Paul Vallas au second tour du 4 avril est crucial car il est soutenu par l’Ordre fraternel de la police. La commission a le dernier mot sur la politique du département de police de Chicago, mais le maire peut opposer son veto à ses décisions. Cependant, l’action du maire pourrait être annulée par un vote des deux tiers du conseil municipal.

La commission aura le pouvoir d’embaucher le chef du Bureau civil de la responsabilité de la police, connu sous le nom de COPA, qui est l’organisme chargé d’enquêter sur les fautes policières.

En outre, la commission recherchera un nouveau surintendant de police lorsque ce poste deviendra vacant et pourvoira des postes vacants au Chicago Police Board, qui discipline les agents.

La commission aura également le pouvoir d’adopter une motion de censure à l’égard du surintendant et de tout membre du conseil de police de Chicago avec un vote des deux tiers. Cela pourrait déclencher une action du conseil municipal.

L’Ordre fraternel de la police a travaillé dur pour empêcher cette nouvelle réalité à Chicago de décoller. «  Nous avons vaincu ces efforts en allant directement vers le peuple  », a déclaré Chapman. «  Ils savent que nous avons un service de police raciste et ils cherchaient des moyens de mettre fin à ce système et de le remplacer par un meilleur. C’est ainsi que nous avons surmonté l’opposition de l’Ordre fraternel de la police, en allant vers le peuple. »

L’Ordre fraternel de la police a engagé l’avocat électoral Perry Abbasi pour se présenter dans le 25e district et contester légalement les listes de candidats progressistes dans les 19e, 20e et 24e districts pour les faire retirer du scrutin.

Il s’agissait principalement de circonscriptions du côté nord et en grande partie blanches, mais Abbasi a perdu ses efforts pour éliminer les candidats progressistes, chacun restant sur le bulletin de vote. Chaque district élit trois membres.

Les défis ont échoué, avec toutes ces listes – composées en grande partie de militants progressistes – pour rester en lice. Abassi a perdu sa propre compétition dans le 25e district, un autre district blanc. «  Nous avons gagné tous ces combats en faisant du porte-à-porte, en faisant du porte-à-porte et en parlant aux gens face à face », a déclaré Chapman, « sans crainte de tendre la main à tout le monde, quelle que soit leur origine raciale ou ethnique. »

Saúl Arellano, l’un des candidats victorieux dans le 25e district soutenu par CAARPR, est un étudiant de 24 ans à la Northeastern Illinois University. Lui-même défenseur des droits des immigrants, il est le fils de la militante de l’immigration Elvira Arellano, qui en 2006 a attiré l’attention nationale lorsqu’elle a cherché refuge auprès d’agents de l’ICE dans une église de Chicago.

«  Je ne suis qu’un navire qui se bat pour la justice sociale, et je ne suis qu’un instrument ici pour servir la communauté », a déclaré Arellano à Bolts mardi après sa victoire. « Les gens dans les communautés sont ceux qui sont responsables des décisions qui sont prises, et que nous ne faisons pas d’accords en coulisses, mais que c’est transparent et que c’est pour et par les gens. »

La révérende Marilyn Pagán-Banks, directrice de la soupe populaire à but non lucratif A Just Harvest et membre fondatrice de la Coalition to End Money Bond, a remporté un siège pour le 24e district. Elle aussi a battu un candidat soutenu par le FOP.

Pagán-Banks a déclaré à Bolts, la publication numérique en ligne de Chicago, que pendant la campagne, elle avait dû lutter contre l’anxiété de certains électeurs que les candidats soutenus par FOP réussiraient. Elle ne voulait pas que « cela devienne juste une excuse pour tout jeter  », a-t-elle déclaré. Au lieu de cela, a-t-elle ajouté, cette préoccupation a créé «  l’urgence de s’assurer que nous avons les bonnes personnes en place ».

Comme mentionné précédemment, les candidats de l’Ordre fraternel de la police n’ont gagné que dans une minorité des courses. Sept de leurs 17 candidats ont été les seuls gagnants, selon des totaux clairs jusqu’à présent, et ces sept étaient répartis à Chicago Lawn, Deering, Jefferson Park et Morgan Park, ce qui leur donnait une majorité dans aucun de ces quartiers de quartier.

Malheureusement, Lee Bielecki, que Chapman a identifié comme « l’un des pires flics », a remporté un siège dans le 25e district. Il a été inculpé plus de 20 fois d’actes de violence policière raciste.

Chapman dit que la victoire à Chicago pour le contrôle communautaire de la police n’est que le début d’une longue lutte qui doit se poursuivre. «  D’ici les prochaines élections, nous agirons pour donner le plein pouvoir au peuple et supprimer la capacité même du conseil municipal et du maire d’intervenir et d’inverser certaines des choses qu’ils peuvent encore inverser », a-t-il déclaré.

Il a exhorté les gens à tout faire dans la course à la mairie pour s’assurer que Paul Vallas, le candidat de l’Ordre fraternel de la police, ne gagne pas son second tour contre Brandon Johnson, le militant communautaire qui a le soutien d’une grande partie du mouvement syndical, y compris le Chicago Teachers Union et le SEIU.

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