Le SPGQ constate que des organismes gouvernementaux à prédominance féminine (comme le Musée d’art contemporain du Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée de la civilisation, et le Conseil des arts et des lettres du Québec) offrent des salaires moindres que des organisations à prédominance masculine (comme Hydro-Québec, Investissement Québec et le Centre de recherche industrielle du Québec).
Pour une même profession, la comparaison des salaires – au maximum de l’échelle salariale des emplois – dans les organisations à prédominance féminine et dans les organisations à prédominance masculine révèle que les premières se classent souvent parmi celles qui offrent les salaires les moins élevés. Afin d’illustrer cette disparité, voici deux exemples.
En comparant les salaires d’un agent de la gestion financière chez Hydro-Québec (organisation à prédominance masculine) à ceux offerts au Musée de la civilisation et au Musée national des beaux-arts (organisations à prédominance féminine), l’analyse pointe un écart de plus de 17 000 $ favorisant Hydro-Québec.
Concernant les salaires d’un analyste de l’informatique et des procédés administratifs, il existe un écart de plus de 15 000 $ à l’avantage des organisations à prédominance masculine.
Ajoutons à cela les quelque 4 600 professionnelles et professionnels de Revenu Québec qui supportent un écart salarial d’environ 30 % par rapport à leurs confrères de l’Agence du revenu du Canada (ARC). La transformation de l’ARC en agence a permis à ses personnes professionnelles d’obtenir des conditions salariales supérieures à celles d’autres personnes professionnelles de la fonction publique fédérale. Revenu Québec laisse miroiter depuis sa création que cet écart sera résorbé. Ses professionnelles et professionnels ont toutefois perdu la mobilité interministérielle offerte aux autres employés de la fonction publique.
Préoccupé également par l’iniquité salariale qui sévit au détriment du personnel professionnel des collèges, le SPGQ se félicite de la décision de la Cour suprême du Canada. Le 10 mai, cette dernière a annulé des articles de la Loi québécoise sur l’équité salariale que contestaient les syndicats. Le plus haut tribunal du pays a ainsi reconnu l’importance de mettre fin à l’inégalité du rapport de force entre les employeurs et les travailleuses qui entraîne des iniquités salariales pour les femmes.
De 1997 à aujourd’hui (et plus encore en 2019), la situation du traitement aura évolué positivement pour les catégories d’emplois cadre et enseignante à majorité masculine ou mixte. Cependant, la situation aura évolué négativement pour la catégorie d’emplois professionnelle, où le nombre de femmes est devenu égal au nombre d’hommes en 2000 et constitue aujourd’hui les trois quarts de l’effectif.
En effet, l’écart du traitement entre les professionnels et les cadres en faveur des cadres s’est accentué, passant à 36 % (il était traditionnellement de 19%) pour atteindre près de 27 000 $. L’accentuation de cet écart signifie que les emplois de cadres (emplois à majorité masculine) ont enregistré une progression du traitement, tandis que les emplois professionnels (emplois à majorité féminine) ont connu deux fois moins de croissance du traitement.
Néanmoins, des pistes de solutions existent. Avec les plaintes en maintien de l’équité salariale et avec la démonstration faite que la féminisation des emplois a coïncidé avec une perte salariale relative de 21 % par rapport à d’autres catégories d’emploi professionnel sur 20 ans, le SPGQ a porté un coup d’arrêt à la détérioration des conditions de travail. Il a aussi posé des jalons pour une meilleure reconnaissance du travail professionnel dans les collèges, qui font partie de l’enseignement supérieur.
Aussi, le gouvernement s’est engagé à créer un comité externe sur l’équité pour comparer l’écart de rémunération entre les professionnels de la fonction publique à son emploi et ceux qui travaillent pour d’autres administrations publiques. Il s’agit là d’un outil tangible pour réduire l’écart salarial dont sont victimes certains membres du SPGQ.
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