Édition du 9 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Politique d’austérité

Forcer le gouvernement à faire marche arrière

L’offensive patronale Gel d’embauche dans la fonction publique, coupe de 30 M$ pour les étudiantes et les étudiants à faible revenu via la prime au travail, hausse de tarif pour les CPE et affaiblissement du réseau, hausse allant jusqu’à 14,3 % pour un titre de la STM alors que des hauts dirigeants voient leur salaire augmenter jusqu’à 18 %…

(tiré du journal Unité, journal du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), avril 2015)

La liste de toutes les mesures du plan d’austérité du gouvernement Couillard et de ses impacts sur les institutions publiques et para - publiques semble s’allonger chaque semaine. Le projet de « rigueur budgétaire et de reposition - nement du rôle de l’État » porté par le ministre Coiteux frappe tous les secteurs de la société et constitue une attaque en règle contre les tra - vailleuses et les travailleurs. Attaquer la classe moyenne n’a rien de nouveau, mais le faire dans un contexte où la réserve de liquidités des entre - prises non financières canadiennes dépasse 675 milliards de dollars, c’est du jamais vu ! Pour le comité jeunes, l’heure n’est plus au recensement des mesures. Maintenant, la tâche qui nous incombe est de mettre en place la stratégie à mener pour forcer le gou - vernement à faire marche arrière. Le bilan des dernières années indique que le temps n’est plus à la concertation. L’État gestionnaire n’a d’yeux que pour les intérêts de la grosse business et notre unique opportunité sera de les perturber jusqu’au retour d’une paix sociale bien négociée.

La loi spéciale... (bis)

Le conflit étudiant de 2012 est riche d’ensei - gnements de plusieurs façons. Malgré la liberté politique que disent protéger les socié - tés démocratiques, le gouvernement Charest n’a pas hésité à voter une loi spéciale pour museler les perturbations du printemps étudiant et ainsi rendre illégale toute manifestation. Le tour de force de ce combat historique pré - figure l’épreuve qui attend le collectif Refusons l’austérité, et plus largement encore, tous ceux et celles qui voudront opposer une réelle résistance aux politiques néolibérale Mises en demeure, injonctions, décrets gouvernementaux et lois spéciales sont le lot des attaques qui nous seront faites. L’État uti - lisera toutes les armes juridiques et politiques qui sont à sa portée pour écraser le mouvement syndical et les forces sociales qui sont en train de se mettre en œuvre pour freiner son projet de démantèlement social. Quelles seront nos chances de vaincre devant le rouleau compres - seur juridico-politique qui nous attend ? La démocratie, notre raison d’être, notre plus grande force Si les syndicats sont reconnus comme les uniques représentants des travailleuses et des travailleurs devant les boss , c’est parce qu’ils ont le devoir d’en être les porte-parole. Le collectif Refusons l’austérité aura beau représen - ter plus d’un million de personnes, son unique force viendra des membres qui se seront saisis des enjeux grâce aux espaces politiques mis en place par les syndicats locaux. L’assemblée des membres est le lieu qui donne toute sa légiti - mité au mouvement syndical et constitue en même temps sa force réelle dans le cadre de la lutte que nous entendons mener

La force d’avoir raison

Si le mouvement étudiant est resté fort devant les menaces de l’État, c’est parce que son contrôle était directement pris en main par les associations locales. La force d’un mouvement est assurée si les parties qui en constituent le tout sont informées de la situation politique et si elles décident par elles-mêmes des stratégies à mettre en place.

En 2012, les assemblées générales ont majoritairement voté de braver les injonctions et la loi spéciale de Jean Charest. C’est ce qui a provoqué la crise de légitimité du gouvernement alors que dans tous les quartiers, les casse - roles se sont mises à résonner. Cette résistance acharnée et quotidienne d’un mouvement social large a forcé l’État à précipiter des élections nationales. En 2015, cette stratégie ne pourra pas être reprise intégralement par les syndicats.

Par contre, la confrontation des lois injustes par notre projet politique constitue le nœud de notre force, sans laquelle nous ne pourrons jamais plus avoir raison.

Étienne Guérette et le comité jeune

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