De Paris, Omar HADDADOU

Le revanchisme articulé à travers la politique de la terre brûlée et des campagnes génocidaires à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, atteste de l’état crépusculaire d’un Occident suffisant et brutal, captif de son fantasme hégémonique en totale « marcescence ».

Le bilan des palestiniens tués ne cesse de s’alourdir : 11 180 personnes ont trouvé la mort, majoritairement civiles, dont 4 609 enfants. Le Premier ministre palestinien a demandé à l’ONU et à l’UE de parachuter de l’aide. Tout se focalise aussi sur le sort des 240 otages et « la force d’âme » de l’Iran à prôner sa solution « la Palestine de la rivière à la mer », dans un Sommet arabe aux allures d’une coquille vide.

Au cœur des combats à Gaza, les civils et les Hôpitaux (devenus de gigantesques chambres mortuaires) paient un lourd tribut, pendant que certains canaux français, aux logorrhées partisanes, nauséabondent sur la résistance d’un peuple en prenant soin d’occulter le facteur de l’occupation. Les frappes israéliennes, annonce le Hamas, ont mis hors service tous le Hôpitaux du nord, dont Al-Shifa, privé d’électricité et d’eau. L’OMS ne cesse de pousser un cri d’alarme, indiquant que «  les opérations humanitaires cesseront sous 48 heures par manque de carburant ».

L’éventualité d’un accord évoqué par le Premier ministre Netanyahou de libérer quelque 240 otages, alimente l’actualité en Hexagone. Washington et Doha s’y attèleraient.

Mais le guêpier que constituent les 500 Km de tunnels et 30.000 combattants, met à mal toute conjecture sur l’éradication du mouvement Hamas.

En ralliant avec empressement l’entreprise intrépide du tandem Biden - Netanyahou pour la libération des otages, le Président Macron, présentement chantre de la Paix, de l’unité nationale et de la fraternité (Sa lettre adressée aux Français), peut tirer vanité d’avoir fait voler en éclats l’unité nationale et celle d’une classe politique compromise par un parti-pris.

Son absence à la marche contre l’antisémitisme, dimanche 12 novembre, est ressentie comme un crève-cœur par les Gaullistes, l’extrême Droite et les médias xénophobes de haute volée.

Le chef de l’Etat s’est fendu d’un message laconique qui a rabattu l’exaltation collective et douché les espoirs des présidents des 2 chambres du Parlement. Le soldat Larcher, Président du Sénat, ne sauvera pas la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet (Renaissance), tombée en disgrâce violente, après son unilatéralisme crânement affiché.

Unilatéralisme ayant heurté la communauté musulmane en France.

Au cœur de la tornade politique qui secoue la République, les règlements de compte sous-jacents sont légion. L’exécutif a jugé opportun de mettre la vassalité à contribution, en glorifiant une communauté aux dépens de l’autre.

Plus répugnante est singulièrement cette propension de diabolisation de « l’autre » sur des plateaux de la télévision française. L’absence de l’impartialité et d’objectivité a plongé la France dans une crise de coexistence profonde.

Le funambulisme et la contrition de Macron arrivent trop tard ! « De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardées et tuées » avait-il déclaré à la BBC. De quoi échauffer la bile de celui qui a promis de gagner cette guerre : «  Macron a fait une erreur sur le plan factuel et moral  » rétorquait le Premier ministre Netanyahou. Après plus de 5 semaines de guerre, l’Etat hébreu affirme que «  le Hamas a perdu le contrôle à Gaza et ses combattants fuient ».

Dans ce cheminement mortifère que la Puissance américaine se plait à objectiver, des voix se sont élevées en France, au Royaume-Unis (300. 000 personnes), en Belgique, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, pour exiger un cessez-le feu immédiat.

A Paris, ce samedi 11 novembre, en soutien à la cause palestinienne, ils étaient des milliers à battre le pavé entre Place de la République et celle de Nation, exigeant la fin de l’occupation. Dans le cortège, des figures de proue de la Gauche sont venues apporter leur appui, telles que Mathilde Panot, Éric Coquerel et nombre élus (es) locaux. A noter surtout, présence massive des Jeunes, des familles, des Syndicats et des Associations, dans une ambiance militante bon enfant.

Secouée par l’ampleur des ravages perpétrés à Gaza, la foule scandait à l’unisson : «  Palestine vivra, Palestine vaincra ! Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’Humanité qu’on assassine ! ou encore « Free Palestine, Halte au massacre ! »

Arrivé la veille de Gaza, le sexagénaire Nacer Allioua, s’est confié à nous en aparté, avant de prononcer son allocution en arabe (traduite simultanément à l’assistance) : « Il y a la mort dans l’enclave, la faim, la pauvreté. Une situation qui n’a fait qu’empirer les souffrances, accentuant l’exode d’une population prise au piège, sous le déluge de feu et des bombes de Tsahal ».

Le Gazaoui clôtura son intervention en remerciant toutes celles et ceux qui soutiennent la cause palestinienne, s’égosillant à rompre ses cordes vocales : « El Djazaïr ! « El Djazaïr ! Baladi Ethani ! «  Algérie ! Algérie ! Ma deuxième Patrie ! »
Les yous yous des femmes font trembler la Place de la Nation. Un rendez-vous est consigné pour samedi prochain !
O.H

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Nous publions deux vidéos produit par Omar Haddadou lors de la manifestation du 11 novembre 2023 à Paris

• une entrevue de Martine Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale

• une entrevue d’Éric Coquerel, député de La France insoumise de la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis

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