Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Cultures, arts et sociétés

John Lennon, je me souviens !

À chaque 8 décembre de chaque année, que voulez-vous, c’est mon jour du souvenir, celui qui me rappelle malheureusement que John Lennon perdit la vie tragiquement.

Je me souviens très bien du 9 décembre 1980, lorsque ma jeune soeur est venue me réveiller à 8h du matin, avec en main un journal où on voyait la photo de John Lennon en première page. (Vous savez cette fameuse photo de Lennon avec ses petites lunettes rondes, tirée de l’album Let It be.) Mais ce sont les quatre mots écrits au bas de la photo qui m’ont fait tomber de mon lit : « John Lennon est mort ». Ma soeur savait à quel point je vouais une très grande admiration aux Beatles et particulièrement à John Lennon. Voilà qu’on l’avait tué le 8 décembre en fin de soirée.

En 1978, j’avais écrit un petit spectacle, Renaissance aux Beatles, que nous avions présenté, des amis étudiants et moi, à notre polyvalente. C’est moi qui incarnais John Lennon. Pas original sans doute, puisque bon nombre de jeunes de l’époque s’amusaient à faire des spectacles dans lesquels ils faisaient semblant de chanter les chansons originales du célèbre groupe, tout en les personnifiant. Alors imaginez à quel point je fus assommé par la terrible nouvelle. D’autant plus que Lennon avait fait l’objet d’un assassinat perpétré par un pauvre illuminé.

Évidemment, la nouvelle a fait le tour du monde en quelques heures. Lennon venait tout juste d’enregistrer un nouveau disque et cela faisait des lustres qu’il ne s’était pas commis. L’homme était, semble-t-il, heureux et amoureux à souhait de sa conjointe Yoko Ono et de leur fils de 5 ans. En fait, c’était là une grande part de l’inspiration de son récent album. Malheureusement, ce n’est qu’en janvier 1981 que les chansons de ce nouvel opus de Lennon retentirent à l’échelle du monde. Cette oeuvre devenait par le fait même un testament en soit.

John Lennon n’était pas un homme parfait. Issu d’une famille modeste, il ne l’a pas eu facile dans sa jeunesse. Il n’a presque pas connu son père. Il a été élevé par la soeur de sa mère, qui elle, connut une fin tragique, frappée par une automobile à la fin des années 50. On comprendra qu’il fut un rebelle tout au long de sa courte vie. Un homme avec des contradictions et des faiblesses, mais aussi avec de grandes qualités.

Mais il aura d’abord été un grand auteur de chansons, qui aura apporté aux Beatles toute son originalité. Le duo Lennon-McCartney aura été d’ailleurs, selon moi, le plus grand mariage musical du XXe siècle dans le monde de la chanson populaire. Paul McCartney était le grand mélodiste du groupe et Lennon le grand parolier. On retiendra de Lennon aussi ; l’homme qui a fait la promotion de la paix à sa façon, dans ses chansons et avec sa conjointe Yoko Ono, entre autres. On se souviendra du fameux bed-in à Montréal au Reine-Élisabeth, là où il a écrit Give Peace a Chance.

Un jour, Lennon déclara qu’il voulait que l’Histoire retienne de lui qu’il aura été avant tout un homme de paix. Oui, d’accord, mais il aura surtout été un des plus grands artistes de la chanson de tous les temps.

, Saguenay

Le 8 décembre 2012

Yvan Giguère

Fondateur du concours national de paroliers de langue française 24 juin 2008

Sur le même thème : Cultures, arts et sociétés

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...