Édition du 17 juin 2025

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Énergie et ressources naturelles

L’APNQL sollicite l’appui de l’ONU pour faire respecter les droits des Premières nations au Québec

Genève, le 18 juillet 2025 – L’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador (APNQL) a conclu aujourd’hui une mission diplomatique et politique d’envergure à la 18e session du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones (EMRIP) des Nations-Unies tenu à Genève du 14 au 18 juillet 2025.

Durant cette semaine, le Chef de l’APNQL, Francis-Verreault-Paul a porté la voix de 43 gouvernements des Premières nations au Québec et au Labrador dans une intervention majeures, demandant aux instances responsables du respect de droits de la personne d’examiner les cas de non-respect ces droits des peuples autochtones au Québec.

« Au Québec, une réforme du régime forestier est en cours, affectant directement nos territoires, nos cultures et nos modes de vie, sans consultation adéquate, sans reconnaissance de nos gouvernements et sans respect de nos savoirs. Cette situation révèle un problème systémique. Les institutions des droits de l’homme doivent agir comme des gardiennes vigilantes, en assurant un suivi rigoureux des politiques publiques, en soutenant la réconciliation législative, et en favorisant la reconnaissance des systèmes normatifs autochtones. Cela contribuerait à une plus grande stabilité juridique et à un environnement d’affaires plus prévisible » a t-il déclaré.

Réaffirmant les droits fondamentaux des peuples autochtones et appelant à des actions concrètes de la part des Etats et des institutions internationales, le Chef de l’APNQL a aussi lancé un avertissement au gouvernement canadien quant au projet de loi C-5 : « les grands projets économiques ne peuvent être conçus sans le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones. Ils doivent être réalisés dans un esprit de gouvernement à gouvernement, reflétant des partenariats sincères et juste, fondés sur la codécision et le respect mutuel.

Deux autres membres de la délégation de l’APNQL ont également pris la parole lors de cette session internationale. Lucien Wabanonik, chef de la première nation Anishinabe de Lac-Simon, a dénoncé le gouvernement et son projet de réforme du régime forestier qui réserverait un tiers du territoire public à des intérêts privés, sans respect du droit au consentement libre, préalable et éclairé des Premières nations. « Ce n’est pas une omission bureaucratique : c’est une entreprise de dépossession territoriale méthodique. Ce projet viole les articles 26, 29 et 32 de la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones, tout comme les obligations constitutionnelles du Québec. Il n’y a aucune consultation véritable. Il s’agit d’une violation systémique de nos droits, qui s’inscrit dans une longue histoire d’exploitation et d’exclusion » a t-il déclaré lors de la séance portant sur « les droits des peuples autochtones à leurs économies traditionnelles ».

Lors de la même session, la conseillère élue d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, Mélodie Jourdain-Michel, a également souligné les défis de reconnaissance des droits autochtones au Québec, particulièrement à l’égard de la protection du saumon et du caribou, qui relèvent de la souveraineté alimentaire de la nation Innu. « Je rappelle une vérité essentielle : la souveraineté alimentaire des peuples autochtones est intimement liée à la santé de nos territoires, à la protections des écosystèmes et à la survie des espèces qui y vivent. Chez nous, cette souveraineté repose sur un équilibre millénaire avec notre environnement. Le caribou – Atiku – n’est pas une simple ressources : il est sacré. Il incarne notre identité, notre spiritualité, notre culture et notre économie traditionnelle. Malgré des décisions judiciaires claires, les actions gouvernementales tardent. Le Québec fait le strict minimum », a t-il déclaré.

Une diplomatie autochtone active et engagée

Cette mission internationale a également permis à l’APNQL de tenir plusieurs rencontres diplomatiques de haut niveau. Le Chef Verreault-Paul a échangé avec des représentants de peuples autochtones du monde entier, notamment le peuple Saami, le Conseil circumpolaire inuit, ainsi qu’avec des représentants officiels tel que l’ambassadeur du Canada auprès des Nations-Unies et la présidente du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones. Des discussion fructueuses ont également eu lieu avec diverses organisations non gouvernementales oeuvrant pour les droits des peuples autochtones. La délégation a su tirer pleinement partie de ces occasions pour tisser des liens significatifs, renforcer la solidarité internationale et porter les préoccupations des communautés et Nations qui l’ont mandatée.

Une voix politique forte et unie

« Notre souveraineté précède celle des Etats. Nous ne pouvons plus être réduits à des structures coloniales. Nous sommes des gouvernement à part entière, avec nos propres institutions, responsabilités et systèmes juridiques », a déclaré le Chef Verreault-Paul. Cette mission s’inscrit dans la volonté de l’APNQL de faire progresser la reconnaissance internationale des droits des Premières nations et de renforcer les relations de Nation à Nation, tant au Canada qu’à l’échelle mondiale.

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