Édition du 16 avril 2024

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Environnement

L'agrandissement du port de Québec ou comment réunir les conditions de futures catastrophes

Tract distribué par Stop oléoduc de la Capitale Nationale aux citoyennes et citoyens qui ont assisté à la rencontre du Comité de vigilance des activités portuaires du Port de Québec, le 11 juin dernier.

L’administration du port de Québec (APQ) a planifié un projet d’agrandissement. Dans une première phase, elle veut remblayer des berges de la baie de Beauport pour conforter la vocation d’exportation de vrac du port de Québec. Dans une seconde phase, repoussée pour le moment, cette administration souhaite développer la vocation de port pétrolier pour désenclaver le pétrole bitumineux de l’Ouest canadien et permettre son exportation.

Pourquoi s’opposer à l’agrandissement du port de Québec ?

Pour de nombreuses raisons qui se résument en une seule : protéger notre environnement et la santé publique. Voici quelques-unes des conséquences prévisibles de ce projet d’agrandissement.

La détérioration plus importante encore de la qualité de l’air

L’administration portuaire a laissé se développer une situation intolérable. Les poussières de nickel et d’autres matières toxiques polluent l’air de Limoilou, des quartiers avoisinants et Lévis. Mal-gré des dénonciations citoyennes répétées et bien fondées, l’APQ refuse d’agir pour corriger la situation, qui risque d’être empirée par le projet d’agrandissement.

La construction de réservoirs de stockage de divers produits pétroliers

La phase 2 du projet d’agrandissement n’a pas été abandonnée. L’administration du Port n’a ni annulé ni même reporté ce projet. Elle s’est contentée d’affirmer qu’elle ne l’inclurait pas dans sa demande actuelle de financement auprès du gouvernement fédéral... Cette phase a été reportée parce qu’elle a soulevé une opposition vigoureuse des citoyennes et des citoyens qui savent bien que la vaste majorité des déversements se produisent dans les ports où se font de tels transbordements.

Le port de Québec, un terminal pétrolier du transport par train

Il faut noter que cette phase 2 n’est pas seulement liée au choix éventuel de TransCanada d’y construire un terminal pétrolier pour son projet Énergie Est, à l’instar de celui de Cacouna. Avec l’exploitation des sables bitumineux, le transport du pétrole par train a fait un bond très important au cours des cinq dernières années. Il est passé de 500 wagons en 2009 à 140 000 wagons-citernes cette année. Les citoyennes et les citoyens ont en mémoire le drame de Lac Mégantic et l’irresponsabilité dont ont fait preuve les entreprises ferroviaires et le gouvernement fédéral.

Des wagons-citernes devront traverser la ville de Québec pour se rendre au futur terminal du port. Tous les ingrédients seront réunis pour de futures catastrophes dans les quartiers urbains centraux de Québec.

Un projet qui met le St-Laurent en péril

Pour remplir un superpétrolier Aframax (700 000 barils), il faudrait que plus de 1 100 wagons-citernes traversent les quartiers de Québec. Faire du port de Québec un port fréquenté par les super-pétroliers surdimensionnés, c’est jouer avec le feu, c’est préparer des accidents majeurs qui risquent de détruire le fleuve St-Laurent.

L’irresponsabilité de l’administration portuaire

L’APQ a agi comme un voyou corporatif. Elle vit des subventions fédérales payées par les impôts des Québécoises et des Québécois, mais elle refuse de se plier aux lois environnementales du Québec. Elle propose plutôt une évaluation maison. M. Girard, le PDG du port refuse encore de soumettre son projet d’agrandissement à un examen du BAPE sous prétexte que les installations du Port relèvent du gouvernement fédéral. Le gouvernement du Québec en est réduit à faire des représentations pour que les lois environnementales puissent s’appliquer au Québec, alors que les conséquences d’un désastre écologique ne frapperaient pas seulement le port, mais la ville de Québec, la région et le fleuve lui-même.

En soutenant, la position du port et en affirmant vouloir combattre toute opposition au projet d’agrandissement, le maire Labeaume fait preuve d’une complaisance acritique et de mépris face aux préoccupations des citoyennes et citoyens de Québec.

La résistance s’organise

Devant l’incurie et l’irresponsabilité des pouvoirs publics, la résistance citoyenne s’est organisée. Elle s’est amorcée à l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, autour de la dénonciation des poussières toxiques et dangereuses liées au vrac trans-bordé à partir du port. Des solutions ont été proposées, mais les autorités sont restées sourdes à ces propositions. Et l’agrandissement du port risque d’aggraver la situation. La résistance doit aussi se renforcer, car de nouveaux dangers s’annoncent.

C’est pourquoi le groupe Stop Oléoduc Capitale Nationale joint sa voix aux protestations citoyennes et dénonce le projet d’un futur terminal pétrolier pour la ville de Québec. Nous sommes préoccupés par les conséquences d’un tel projet et nous voulons joindre notre voix aux protestations citoyennes qui manifestent leur opposition à de tels développements.

STOP Oléoduc Capitale-Nationale est une organisation non partisane, composée de citoyens et de citoyennes bénévoles provenant de la grande région de la Capitale- Nationale. Nous souhaitons léguer aux prochaines générations un environnement sécuritaire et sain.

L’urgence engendrée par les changements climatiques est telle que le Québec doit – dans le cadre d’un plan de transition énergétique – réduire au maximum sa dépendance aux énergies fossiles et refuser tout nouveau projet qui favorise le développement, l’usage et le transport du pétrole non conventionnel et plus particulièrement celui issu des sables bitumineux.

Notre site web :
http://www.stopoleoduc.org/capitale-nationale/
Pour nous joindre : stopoleoduc-capitale@outlook.com

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