Les deux convois de la Caravane ont quitté Trois-Rivières et Sherbrooke, samedi, dans ce cas au terme d’une manifestation au bureau de circonscription du premier ministre Jean Charest. Ce dernier a été sévèrement blâmé pour avoir diminué de 3000 à 2000 le nombre de nouveaux logements sociaux financés à l’échelle du Québec en 2011-2012 et ce, à l’encontre d’un engagement écrit qu’il avait personnellement pris, durant la campagne électorale de 2008.
Les convois se dirigent maintenant, l’un vers Sorel, l’autre vers Granby. Ils se rencontreront finalement à 15 heures, samedi, pour une marche dans les rues du Vieux-Longueuil qui se terminera symboliquement devant un HLM.
Une urgence
En point de presse à Trois-Rivières, le FRAPRU a mentionné que, même si aucun nouveau HLM n’a été construit au cours des 17 dernières années, 38 380 ménages locataires continuent de croupir sur une liste d’attente pour entrer dans ce type de logements. Leur temps d’attente moyen est de près de quatre ans à l’échelle du Québec et de plus de cinq ans sur l’île de Montréal. En début septembre 2011, la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation de Montréal comptait d’ailleurs près de 22 000 noms dont 3400 dans le seul arrondissement de Villeray, Saint-Michel et Parc Extension d’où partira la manifestation de demain.
Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, « les listes d’attente ne sont pourtant que la pointe de l’iceberg, beaucoup de ménages ne s’y inscrivant pas parce qu’ils n’ont aucun espoir d’y avoir accès ». Il a précisé à ce sujet que 260 700 ménages locataires québécois sont éligibles à un tel logement, parce qu’ils ont, aux dires mêmes des gouvernements, des besoins impérieux de logement. Pour une large partie de ces ménages, la situation est carrément dramatique, 203 085 consacrant plus de 50 % de leur revenu pour se loger dont 87 075 qui y engouffrent plus de 80 %.
Le FRAPRU estime que toutes les formules de logement social ont leur place, compte tenu de l’ampleur et de la diversité des problèmes d’habitation, ce qui inclut les coopératives d’habitation, les logements gérés par des organismes sans but lucratif, mais aussi des HLM dont le besoin est urgent. Sur les 50 000 logements sociaux réclamés par le FRAPRU durant sa Caravane, 20 000 devraient, à son avis, être des HLM.
Vers la grande manifestation dimanche le 9 octobre
La Caravane du FRAPRU se terminera demain à Montréal, au terme d’un périple qui l’aura mené à organiser des actions ou des interventions publiques dans 24 villes de 12 régions administratives du Québec aussi éloignées l’une de l’autre que l’Abitibi et la Côte-Nord ou le Bas Saint-Laurent et l’Outaouais. Le rassemblement aura lieu à 13 heures au métro Parc (coin Jean Talon et Hutchison). Partie de Parc Extension, l’un des quartiers les plus pauvres au Canada, elle se dirigera vers un des coins les plus riches, pour illustrer que l’argent existe bel et bien pour assurer le plein respect du droit au logement, mais qu’il faut le prendre là où il se trouve.