« Ça fait plusieurs mois que le dossier stagne. Le gouvernement a lancé de l’argent ici et là en se disant, c’est réglé. Mais ce n’est pas aussi simple, il y a plus à faire si on souhaite que la violence cesse. Il faut des ressources en prévention, par exemple. Le gouvernement a déjà 190 recommandations entre les mains, qu’il commence là. Il faut sortir rapidement de cette impasse, parce que ce sont des vies qui sont en jeu. Pas seulement celles des femmes qui perdront la vie aux mains de la violence, mais aussi celles des femmes qui y survivront et qui auront à vivre avec ce fardeau » s’exclame Stéphanie Vallée, co-coordonnatrice de L’R des centres de femmes.
Depuis mars, la ministre Guilbault est responsable de mettre en œuvre les 190 recommandations du Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, mais presque rien n’a été fait.
« On espère sincèrement que la rentrée parlementaire marquera un changement dans le traitement du dossier de la prévention et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il faut des actions concrètes et on en avait besoin hier. Si le gouvernement est à court d’idées, il nous ferait un grand plaisir de le rencontrer pour lui en donner » insiste Mme Vallée.
Année record de violences faites aux femmes, un désastre qui aurait pu être évité
« Il y a un an, presque jour pour jour, les centres de femmes faisaient toutes les tribunes pour sonner l’alarme. Avec le reconfinement et le couvre-feu, nous étions convaincues qu’il y aurait une vague de violence envers les femmes si rien n’était fait pour la prévenir. Un an plus tard, à notre grand désarroi, force est de constater que nous avions raison » explique Mme Vallée.
Alors que l’année 2021 est encore en cours, nous atteignons déjà un nombre record de féminicides avec un total de 14 à ce jour et c’est sans compter les nombreux incidents de violence où les femmes ont survécu à de graves blessures.
« La violence va continuer tant qu’on ne fait rien. Lundi de cette semaine, une femme a été poignardée par un proche. Heureusement, elle est toujours en vie, mais on aurait très bien pu la perdre elle aussi. Le gouvernement doit répondre au fléau de violence. Si ce n’est pas la ministre Guilbeault qui le fera, que le gouvernement donne ce mandat à quelqu’un d’autre. On parle de femmes qui meurent, c’est trop important pour que ça reste au bas de la pile des priorités » conclut Mme Vallée.
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