Tiré d’Afrique en lutte.
Des Signes Inquiétants de Continuité
Les citoyens, qui ont placé leur espoir dans ce changement, voient se multiplier les signes d’une gouvernance qui ignore les principes de concertation et de transparence. Nous constatons avec regret :
– Des décisions unilatérales majeures, notamment la nomination du gouvernement et la présentation d’une Politique Générale de l’État (PGE) sans aucune consultation préalable des forces vives de la nation.
– Des signaux alarmants sur des dossiers d’une extrême sensibilité, en particulier l’intention déclarée par un Haut Conseiller de la Refondation d’envisager la vente des stocks de bois de rose pour renflouer les caisses de l’État. Une telle initiative irait à l’encontre de l’embargo international de la CITES en vigueur depuis 2013 et risquerait de légitimer des années de pillage de nos ressources naturelles.
– La libération de détenus ou l’impunité de trafiquants politiciens sur la base de critères qui manquent de transparence, alimentant un sentiment d’injustice et d’anarchie.
– Les violations de la Constitution encore en vigueur, avec, par exemple, le lancement d’un appel à recrutement pour les Chefs de région, qui devraient être élus,
Ces actes posent une question fondamentale :
– Avons-nous changé les visages pour conserver les mêmes méthodes ?
– Le sacrifice de nos jeunes aurait-il été vain ?
Une Transition sans Cadre ne peut Mener qu’à l’impasse
Le pouvoir actuel, issu d’une intervention militaire et légitimé par une décision (n°13-HCC/D3) de la Haute Cour Constitutionnelle qui a rendu « envisageable » une transition de deux ans, ne peut se substituer à la souveraineté populaire. Madagascar est entré de fait dans une période de Transition. Or, une Transition crédible et apaisée exige des règles claires, validées par tous :
– Une durée définie et non extensible.
– Des structures légitimes et inclusives.
– Un mécanisme partagé pour conduire la refondation et préparer des élections libres et transparentes.
Nos Appels Solennels
Face à l’urgence de la situation, nous, Organisations de la Société Civile, en appelons à la responsabilité de chacun :
– Aux autorités de la Transition
Ne trahissez pas l’espoir immense placé en vous. L’urgence absolue est l’organisation immédiate des consultations préalables pour définir et encadrer la Transition, comme nous l’avons proposé. C’est la seule voie pour asseoir votre légitimité et garantir la stabilité.
– Au FFKM
Vous avez été officiellement mandaté pour piloter la concertation nationale [5]. Nous vous demandons de clarifier publiquement et sans délai votre méthodologie, votre calendrier et les garanties d’indépendance et d’inclusivité de ce processus. Votre rôle de médiateur est crucial et historique.
– Aux forces vives de la Nation et à tous les citoyens
Restons mobilisés, vigilants et exigeants. Le changement ne sera effectif que si nous le portons collectivement.
Nous rappelons que nous sommes prêts à apporter notre appui technique pour garantir la transparence, l’inclusion et l’efficacité de ce processus. Des termes de référence clairs ont déjà été soumis aux autorités.
L’Histoire nous regarde. Ne ratons pas ce rendez-vous avec notre avenir.
Les OSC signataires
– Alliance Voahary Gasy
– BIMTT
– CCOC
– Hetsika Rohy
– Liberty 32
– MSIS Tatao
– ONG Ivorary
– ONG Ravintsara
– PFNOSCM
– SIF











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