De Paris, Omar HADDADOU
La France mise à mal à l’intérieur comme à l’extérieur !
A l’heure où le Conseil constitutionnel serait appelé à arbitrer l’inextricable imbroglio des Retraites, une sentence d’une virulence à graver dans le marbre est tonitruée par un militant de la puissante Confédération des travailleurs, la CGT : « Nous allons être le cauchemar d’Emmanuel Macron ! ».
Au lendemain de l’échec de la rencontre entre la première Ministre Elisabeth Borne et l’Intersyndicale, la mobilisation aux Invalides (Paris), de ce jeudi 6 avril, sérieusement impactée par les départs du week-end de Pâques et le ramadhan, a marqué le pas ; le temps d’une pause pour repartir du bon pied avec de nouvelles actions de blocage et de débrayage, assurent l’Intersyndicale et les 450.000 manifestants.
On est loin de l’imposant rassemblement du 19 janvier 2023 certes, mais « pas question d’abdiquer », nous martèlent les organisateurs.
Au moment où le Gouvernement continue à faire montre d’inflexibilité pour gagner insidieusement du temps, la colère dans la rue contre le 49.3, se fait encore entendre. S’inscrivant dans la durée jusqu’au retrait effectif de cette contre-réforme - qu’Emmanuel Macron s’échine en vain à éclipser sa médiatisation par la guerre en Ukraine et une diplomatie obséquieuse, empreinte d’un cinglant affront en Chine infligé par un Xi Jinping droit dans ses bottes, très polarisé sur le dessein euro - américain – la manifestation n’a pas dérogé à la règle de la pérennité contestataire : « La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder » scande le cortège, mené par les leaders syndicaux (dont le nouveau fer de lance et intraitable Sophie Binet de la CGT ) auquel se sont ralliés les salariés des différents secteurs, les retraités, les étudiants, les chômeurs, les élus, et les sans-papiers.
Mis à rude épreuve, Les décibels de la sono fustigent l’action de l’Exécutif sur un air de la chanson culte de Dalida : « Paroles, paroles, paroles, et encore des paroles ! », suivi des coups de gueule gutturaux de la masse : « Des Milliards pour les retraites, pas pour la Guerre ! » , « Un peuple uni, jamais ne sera vaincu ! ».
Furibonds, les syndicalistes de chez Dassault nous font part des ravages de plans sociaux et délocalisations brutales (vers l’Inde) au sein du prestigieux avionneur, et ce, au détriment de la main d’œuvre française. Le même grief est formulé par des délégués syndicaux de diverses entreprises avec lesquels nous avons pu échanger, dénonçant dans la foulée les 150 milliards offerts aux entreprises.
Des tracts distribués sous forme de brûlots, exhortent les tenants au pouvoir à « retirer la France de l’Euro, ce dispositif austéritaire continental, de l’UE, cette prison des peuples pilotée par Washington, Berlin et l’OTAN », peut- on lire.
Fait saillant des tractations en vue de désamorcer la crise et rétablir le dialogue, l’Intersyndicale avait quitté la table des discussions, ce 5 avril, en moins d’une heure. Au cours de ce face à face mort-né, l’opposition de gauche n’a pas ménagé la cheffe du Gouvernement qui promettait « d’être à l’écoute de tous les sujets et n’envisage pas d’avancer sans les partenaires sociaux ».
Un autre rendez-vous, qui donc tournera court, cédant la place aux déclarations sentencieuses des leaders : « Pas d’autre sortie de crise que le retrait de la réforme des retraites », tranche la nouvelle Secrétaire générale de la CGT, quand le patron de la CFDT, Laurent Berger, lui emboite le pas accusant l’Exécutif d’avoir : « provoqué une crise en maintenant sa réforme dans un contexte politique et social tendu », avant de conclure : « Il n’y aura peut-être pas de porte de sortie ! ».
Faute d’un commun accord, le bras de fer risque de compromettre l’arbitrage du Conseil constitutionnel, et partant, d’acculer le Président Macron à recourir au Référendum.
O.H
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