Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Québec

Non aux hausses des tarifs de transport : Pour un système de transit étendu, public et gratuit !

L’ère qu’on nous annonce depuis longtemps est déjà arrivée : la crise climatique rend la vie de plus en plus difficile à la vaste majorité des gens d’ici. Pendant ce temps, les gouvernements complices des industries pétrolière et gazière et ne font rien pour changer durablement le cours des choses. Une fois de plus, c’est la majorité laborieuse qui en paie le prix.

Alors que la CAQ fait un show de boucane avec Dominic Champagne pour adopter ses positions vert très pâle, de gigantesques feux de forêt bouleversent la vie des gens de l’ouest du Canada et des États-Unis. Ce printemps, des inondations ont touché 188 municipalités au Québec forçant l’évacuation de plus de 13 500 personnes. Le froid anormal a aussi causé une nouvelle tornade dans la région d’Ottawa-Gatineau.

Ces phénomènes climatiques extrêmes s’inscrivent dans le processus de réchauffement climatique mondial causé par les gaz à effet de serre (GES). On sait qu’au Québec, le secteur des transports était responsable d’environ 43% des émissions de GES en 2012. Il a alors compté pour 78% de la consommation totale de produits pétroliers.

Jamais le Québec n’a compté autant de véhicules sur ses routes : près de 6,6 millions. Pas étonnant que la hausse du trafic paralyse les automobilistes et affecte leur santé psychologique en plus de nuire à la santé des personnes qui résident près des axes routiers. Rajouter des milliers de voitures électriques dans le trafic – comme le propose la CAQ, les libéraux, les Verts, etc. – ne risque d’enrayer le problème de sitôt !

Construire de nouvelles infrastructures autoroutières non plus. Alors que certains lobbys font tout ce qu’ils peuvent pour accentuer la pression pour construire un 3e lien entre Québec et Lévis, les expert·e·s sont unanimes : ça ne réglera pas le problème de congestion. L’impact environnemental sera négatif. Les seuls qui y gagnent sont les capitalistes qui bénéficieront de subventions gouvernementales pour leur projet. Les travailleuses et les travailleurs perdent sur toute la ligne avec le 3e lien.

Pour la gratuité du transport en commun et le développement de nouveaux chantiers !

Pourtant, des solutions évidentes existent pour répondre aux besoins de mobilité de la population en région urbaine et rurale. Suffit d’avoir la volonté politique nécessaire ! Comme partout ailleurs, la seule alternative réaliste consiste à développer les réseaux de transport en commun existants et à ouvrir de nouveaux chantiers partout au Québec. Piloté par les pouvoirs publics, ce genre de projet permet de créer des emplois syndiqués de qualité, dans une perspective de transition écologique et économique. Pour réduire à la fois la congestion routière et la pollution, il faut offrir un service de transport en commun accessible, efficace et gratuit.

Faisons payer les responsables de la crise climatique !

Plutôt que d’aller dans cette voie, les administrations municipales préfèrent hausser les tarifs de transport en commun. Les coûts reliés au transport en commun ne devraient pas reposer sur les épaules des travailleurs et des travailleuses, mais bien sur celles des compagnies responsables de la crise climatique qui ravage nos milieux de vie. Si nos villes ont été construites sur le modèle du « tout à l’auto », c’est parce que les intérêts économiques de certaines entreprises l’ont exigé.

Contrer la crise climatique et s’occuper de tout ce gâchis causé par la classe capitaliste nécessitera de l’argent, beaucoup d’argent. Cet argent, notre argent, existe bel et bien. Il est caché dans les paradis fiscaux, détournés par des compagnies corrompues comme SNC-Lavalin ou donné en exemption d’impôts par nos gouvernements. Les moyens financiers, scientifiques et techniques ne manquent pas pour s’attaquer à la crise climatique. La question est de savoir qui contrôlent ces moyens et comment aller les chercher.

Nationalisons le transport interurbain !

Si la gratuité du transport en commun et le développement de nouveaux chantiers partout sur le territoire sont imposés politiquement aux compagnies, elles tenteront de refiler la facture aux travailleurs et aux travailleuses. Une mesure essentielle s’impose alors dans la lutte pour la justice climatique : la nationalisation du transport interurbain. Depuis des décennies, le cartel des compagnies de bus interurbains ne fait que réduire l’offre de destinations et d’horaires, en plus d’augmenter les prix. Un adulte doit payer plus de 100$ pour un aller-retour Montréal/Québec à Orléans Express, la compagnie qui a le monopole sur ce corridor.

Avec un territoire comme le nôtre, un transport interurbain abordable et de qualité est essentiel en région. La gestion qu’en fait le privé montre que le capitalisme, avec son impératif de rentabilité, est incapable d’assurer ce genre de service. Le démantèlement du réseau ferroviaire prouve également que sous la gouverne des partis des patrons, le transit se réduit à l’autoroute. Pour la majorité des travailleurs et des travailleuses, l’absence d’une offre de transport adéquat oblige l’usage d’une voiture.

Lutte collective pour un transport collectif !

Le développement d’un véritable réseau de transport collectif efficace, sa gratuité et la nationalisation du transport interurbain ne tomberont pas du ciel. Ils ne seront pas accordés en cadeau par la classe dirigeante et les partis qui la représentent. Seules des luttes massives pourront gagner ce genre de revendication. Et seules des personnes élues représentant uniquement les intérêts des travailleurs et des travailleuses seront en mesure de maintenir de tels acquis.

Il est impératif de mobiliser les syndicats afin que le monde du travail s’organise et lutte pour le droit à la mobilité et la fin de la crise climatique. Les associations étudiantes peuvent aussi jouer un rôle important. Dans un premier temps, il est possible de suivre l’exemple des associations étudiantes de Sherbrooke et de Québec, qui ont longtemps fait des démarches pour obtenir le transport en commun gratuit pour les étudiants et les étudiantes. En ce moment, seule l’Université de Sherbrooke offre le transport en commun gratuit ; les étudiant-e-s de l’Université Laval et des cégeps de Québec et de Sherbrooke auront des tarifs réduits. Dans un second temps, les associations peuvent mobiliser pour le développement du transit public ainsi que pour sa gratuité pour toutes et tous. De plus, Québec solidaire peut jouer un rôle d’organisation militante non négligeable, notamment par le biais de sa campagne écologique Ultimatum 2020.

La gravité de la crise climatique exige que l’on prenne les grands moyens pour l’endiguer au plus vite. Seule la mobilisation massive des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse peut hisser notre classe aux rennes de la société et ainsi mettre fin à la guerre que les élites capitalistes livrent contre la nature et l’humanité.

Luttons contre les hausses des tarifs de transport !

Pour un service public national de transport en commun gratuit !

Pour de nouveaux chantiers de développement de transport en commun !

Pour la nationalisation et le développement du transport interurbain !

Pour la création d’emplois publics syndiqués, verts et utiles aux communautés !

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